[Note à moi-même : la prochaine fois qu'une série TV se targue d'être "high octane" (sic), vérifier avant visionnage que ce n'est pas une manière pour ses créateurs  d'avouer qu'ils se shootent aux gaz d'échappement. Ça pourrait m'éviter un mal à la tronche].

 

 

 Big Bang Theory : Undercover

On se moque, on se gausse, mais n'empêche : s'il y a bien une chose pour laquelle on peut remercier Luc Besson, c'est d'avoir involontairement remis l'intelligence au goût du jour. Après les vampires et les zombies qu'on s'est bouffé à toutes les sauces jusqu'à l'indigestion (à charge de revanche), c'est au tour des "génies" de devenir les nouveaux freaks à la mode. Dracula, Nikola Tesla, même combat.

Boire du sang, manger des cerveaux ou être capable de réfléchir, c'est kif-kiff-bourriquot pour le spectateur lambda : des histoires de monstres qui nous ressemblent, mais qui ne sont pas tout à fait comme nous, icônes d'un panthéon en toc où la fascination naît d'un fantastique au rabais (cocktail primitif d'attirance et de répulsion où l'étrangeté n'est jaugée qu'à hauteur de nombril). C'est différent, donc ça intrigue, donc ça fait peur, donc ça entretient les fantasmes. Ils sont imprévisibles, ils sont mystérieux (peut-être dangereux !) et surtout, surtout, ils sont peut-être parmi nous. Alors si en plus, on leur donne un petit côté super-héros dans l'air du temps (le "réalisme" en plus, car le spectateur lambda est également avide d'histoires vraies - ce, qu'elles le soient ou non), c'est la rentabilité assurée.

Après le succès de Lucy sur grand écran, et le chiffres honorables d'Intelligence sur le petit, c'est au tour de Scorpion de mettre les neurones du public à rude épreuve - en conviant celui-ci à ce qui n'est, au fond, qu'une représentation de cirque scénarisée, un grand Barnum de bazar où les grosses légumes remplacent les mediums et les femmes à barbe. Approchez, approchez, mesdames et messieurs ! Venez assister au numéro de la calculatrice vivante ! Elle vous récitera PI jusqu'à la trentième décimale ! Attention toutefois, mesdames et messieurs, elle est sauvage, ne laissez pas approcher les enfants ! Elle pourrait leur donner l'idée de hacker les serveurs du Pentagone ! Et puis tenez-vous le pour dit, même si elle est plus douée que vous dans son domaine, vous n'avez rien à lui envier : elle est triste, malheureuse et aigrie ! C'est elle qui est à plaindre, Mesdames et Messieurs ! Elle sait résoudre le théorème de Fermat, mais pas s'intégrer dans la société comme vous et moi ! Elle a besoin qu'on lui fasse ses lacets et qu'on l'accompagne pour acheter du sucre ! (Ceci étant précisé au cas où le public-ciblé se sentirait dévalorisé par les prouesses mentales de ces créatures de foire).

 

 

Grande première : ces gens ont été recrutés par un générateur automatique de casting.

Scorpion, pour les "normaux" qui n'auraient pas compris, c'est la nouvelle série vedette diffusée par M6 le jeudi soir, énième gloubi-boulga à la sauce Les Experts-Numbers-FBI duo très spécial-Monk-Castle-Mentalist-Lie to Me-NCIS, en comparaison de laquelle Hawaii 5-0 mériterait d'être diffusée sur Arte en deuxième partie de soirée. L'intelligence en est le thème central, même si on nous promet des courses en voiture et des grosses explosions, parce qu'on n'est pas des animaux non plus (je veux pas dire mais moi, je suis producteur, je vois le mec de Fast and Furious qui vient me vendre une série sur la douance, direct je cherche où sont planquées les caméras)... force est d'ailleurs de constater que la série correspond plutôt bien à l'idée que l'américain moyen se fait de l'intelligence. A savoir, grosso modo : "que l'intelligence, c'est des mecs, tu vois, ils font de la magie avec leur tête".

 

L'intelligence à l'américaine, ça consiste juste à enchaîner les Deus Ex Machina piochés au hasard dans Wikipédia. "Le vent souffle à 70° à l'ouest, ça veut dire que ce pigeon va atteindre la fenêtre dans 65 secondes à une vitesse de 30 noeuds ce qui implique un coefficient d'impact de 20%, mais si j’étale du Nutella sur le carreau, compte tenu de la résistance à la friction de l'huile de palme, je réduis la portance de 15% et le pigeon s'en sort ! Et ça tombe bien, du Nutella, il y en a plein la boîte à gant de la voiture garée juste à côté !".

Difficile, dans ces conditions, de résister à l'envie de vous raconter intégralement (et sans trucages !) le troisième épisode, comme si vous ne l'aviez pas manqué, avec la tête coincée dans le pot d'échappement et le high octane à fond les ballons :

 

 

Menace 2.0 (A Cyclone)

 

 

 

Au moment où l'histoire commence (à une ou deux minutes près, j'ai un peu loupé le début - et les deux premiers épisodes, accessoirement, mais ça va, je le vis plutôt bien), c'est un peu confus : nos héros sont en treillis, dans le désert, et de toute évidence, non, ils ne sont pas déguisés pour le comic con (même s'ils ont des têtes de l'un comme de l'autre). Sous bonne escorte, leur jeep se dirige vers un poste avancé ennemi dans le but de le prendre d'assaut (armes à feu : check). Deux membres dans le véhicule, trois dans le poste de commandement. On comprend vite que les premiers doivent pirater le réseau informatique des méchants, et que les trois dans le poste de commandement sont là pour jouer à Fort Boyard (" T'as plus le temps ! Sors ! Sors !"). Mais si Monsieur Beau Gosse Svelte et Fort Giron de sa Personne s'en sort avec les honneurs (il est inspiré d'un individu réel, nous dit le pitch. Sans honte), son compagnon le Gros à Lunettes qui Sue et qui Court comme un Bulldog Nain (inspiré quant à lui de plusieurs centaines de joueurs de World of Warcraft) panique face au cryptage de données auquel il se heurte, si bien que l'opération échoue lamentablement. Et c'est comme ça qu'ils se retrouvent traînés à l'extérieur, où ils retrouvent leurs camarades du poste de contrôle, prisonniers et sous bonne garde. Mais quelle idée de con, aussi, d'avoir établi leur campement à deux mètres de la cachette de leurs cibles, et d'avoir envoyé des hommes en jeep faire trois fois le tour du désert pour faire croire qu'ils venaient de loin... Heureusement, on comprend vite qu'il ne s'agissait que d'une mise en scène, et que ce sont juste les mecs de l'armée qui la jouent roleplay à fond ("ha oui, pardon, on était à fond dans nos personnages, là, c'est pour ça, on s'est laissé un peu emporter. Encore un peu et on vous tirait une balle dans le genoux !"). En réalité, il ne s'agissait que d'un exercice, un test in situ pour estimer les capacités de nos héros en contexte de conflit armé. Ce qui se solde (dernière démarque) par un échec cuisant, qui pourrait sonner le glas de la fine équipe. Là dessus, écran noir, on se dit que c'était bien sympa, peut-être un peu longuet sur les bords mais que bon, pas plus débile que beaucoup d'autres choses... quand soudain, l'écran titre s'affiche pompeusement sur l'écran : faux espoir, l'épisode débute à peine. A ce stade, un légitime frisson d'angoisse parcoure l'échine du spectateur, qui retourne se sniffer un peu de super sans plomb pour tenir le coup.

 

 

 

Cet acteur est inspiré d'une personne réelle.

On enchaîne directement par une séquence émotion : la Reine, que dis-je, l'Impératrice des MILF - mère célibataire, de surcroit, fantasme ultime moulée dans un jean taille basse - (qui, dans le civil, semble autant s'y connaître en maternité que moi) conduit son fils à l'école. Ce qui implique que soit les cours commencent très très tard, soit il y a déjà un gros bug dans le continuum espace-temps, vu que la petite bande a déjà eu le temps de foirer son test et de revenir du désert, avant même que sa journée à elle ne commence. Mais bon, Einstein l'a dit : le temps est relatif, et comme c'était un génie lui aussi, on reste dans notre thématique. Le gosse, qu'on devine surdoué, ne veut pas aller au casse-pipe, alors elle fait ce que tout vrai parent aurait fait à sa place : elle le choppe par le coleback et lui colle une bonne grosse fess...- ah oui, non, c'est vrai, on n'a plus le droit. Je reprends donc : elle fait ce que tout vrai parent aurait fait à sa place : elle lui ment éhontément en lui racontant que « tout va bien se passer » ("regarde là-bas, il y en a un qui a un tee-shirt du nouvel accélérateur à particule quantique du célèbre laboratoire de Mogadiscio en Italie ! Ton préféré ! Et si tu en profitais pour l'aborder et faire connaissance ?") (perso, je serais un tortionnaire de cour de récré, je porterais ce genre de tee-shirt comme apât, un peu comme les phéromones dont usent les plantes carnivores pour attirer leurs proies. Mais c'est une autre histoire). Sur ce, elle les regarde s'éloigner, lui et son gros sac sur le dos, avec sur ses traits maternels une expression de fierté un peu triste (qui devrait un jour lui valoir un rôle dans un film de Wes Anderson). Elle se dépêche ensuite de prendre son poste, qu'elle risque de perdre sous peu puisqu'on comprend vite qu'elle est consultante pour nos génies - lesquels, eux, sont consultants pour le FBI, la CIA, le KGB, le MIB, le MAB, le SGEN-CFDT ou je-ne-sais-quel-acronyme-gouvernemental-qui-excite-l'imaginaire-du-petit-peuple. Car aux Etats-Unis, à en croire les séries en vogue depuis dix ans, il y a plus de consultants que de véritables professionnels. Les boulangers ont leurs consultants en farine de seigle ("hum, tu l'as trop chargé, là, Père la Boulange, ton complet aux seize saveurs, j'ai peur qu'on attire l'attention du B.A.N.N.E.T.T.E.!"), les fonctionnaires ont leurs consultants en machines à café (« NOOOONNNN MALHEUREUX ! TU AS APPUYE SUR LE BOUTON POTAAAAAAAGE ! ») et les designers de J-RPG ont leurs consultants en Yves Saint Laurent (« ma tou lui mé oune caléçone sour la tête, cé bo cé viril cé fashione ! ») (« oui mais si on se bat ? »).

 

 Please, kill me.

Le chef de l'équipe, qui ressemble au T1000 mais qui n'en a gardé que le côté liquide (son sens d'acteur est en alerte : il a eu trois scripts pour se faire une idée. Pas la peine de s'investir, il sait qu'il doit trouver un job ailleurs)... le chef d'équipe, écrivais-je, leur crie dessus comme tout chef américain se doit de le faire depuis Starsky et Hutch, parce qu'ils ont merdé et qu'ils risquent de tous pointer au chomdu sous peu (les personnages ET ceux qui les interprètent). Après quoi il s'en va. Holala, holala, l'heure est grave : à peine arrivé à l'épisode 3, on parle de mettre la clé sous la porte. Vite, vite, il faut que l'équipe redore son blason, si possible en 24 carat. Coup de chance inouïe : trois minutes plus tard montre en main, bran-le bas de combat : problème de Wifi, l'Orange box a des ratés, ça a planté Netlflix. Allons bon. Un problème de Wifi, chez nos petits génies ? IMPOSSIBURU ! C'est forcément la conséquence d'un complot d'ampleur internationale ! Ce que confirme bientôt une explosion d'ampleur plutôt locale, à deux pâtés de maison de là (le hasard fait bien les choses : ça se passe assez près pour qu'ils puissent aller contaminer la scène de crime à pied en mode castors junior, mais pas assez pour qu'ils aient tous claqué dans l'attentat. Si ça, c'est pas la preuve qu'ils se lavent le c*l aux ramens...). Là-bas, ils retrouvent le T1000 (rebaptisée Face de Cire Constipée pour des questions de droits), que le destin a chargé de l'enquête - ce qui leur évite d'être virés à coups de (fusil à) pompe dans le derrière par un Agent Ronchon du RSAGOFFP (Random Sigle d'Agence Gouvernementale Occulte Financée par des Fonds Privés). Black, comme il se doit, Callhagan. Heureusement qu'ils ont pris l'initiative de traverser la rue pour venir se mêler des affaires des autres : en trois minutes, ils ont conclu que l'attaque contre la banque visait les câbles Wifi qui acheminent internet dans toute la ville, et écarté toutes les preuves du contraire à l'aide d'un schéma technique dessiné à la main (quand ?) ! "Le vent souffle au nord-nord-ouest, la température est de quinze degré, on est mardi, il y a trois cailloux par terre, ce qui ne peut vouloir dire qu'une chose : la lettre de menace que les banquiers ont reçu n'était qu'un leurre ! Le criminel ne voulait pas se venger, il voulait priver les gens d'internet ! Le malandrin !".

 

 

 Désolé pour le chapeau. Je ne voulais pas. On m'a obligé.

 

Sur la base de ces présomptions aussi solides qu'un Gundam en pâte à modeler (et sans la moindre autorisation officielle, c'est pour les faibles), ils réquisitionnent les vidéos surveillances du coin et retournent dans leur hangar secret pour les analyser grâce à leur logiciel magique. En un clic et quelques secondes, celui-ci élimine 80% des images récoltées ! Normal, c'est Photoshop (sic) : l'Agent Ronchon en reste comme deux ronds de flan au chocolat. Ensuite, c'est au tour de Hipster-Tête-à-Chapeaux-slash-Claques, le psychologue du groupe (qui comprend les gens mieux que personne mais qui se comporte comme s'il ne comprenait personne tout court), de faire son tour de passe-passe à lui : grâce à sa connaissance infaillible des méandres de l'âme humaine (et au soutien indéfectible du logiciel magique), il réussit à trouver Charlie parmi plusieurs centaines de personnes en soixante cinq secondes (une chance que le Charlie en question ait eu la politesse de correspondre aux statistiques parce que sans ça, Tête-à-Chapeau aurait envoyé ses potes sur une fausse piste. "Bon alors virez-moi les chinois, c'est pas leur genre, les attentats à la bombe, eux ils utilisent plutôt des tanks. Eliminez les femmes aussi, leur genre à elles c'est la cuisine. Je crois qu'on peut aussi écarter les pigeons et les lévriers Afghans, même s'ils sont Afghans. Et puis tous les mecs qui tiennent des détonateurs, tant qu'on y est, c'est trop obvious. Celui qui ricane, là, en levant les bras au ciel en criant « vous ne m'aurez jamais vivant », c'est un artiste de rue, on oublie. Il ne reste que cet homme blanc, la trentaine, avec une casquette et des lunettes de soleil ! Comme par hasard ! Le profil type du poseur de bombes selon Psychologie Actuelle Magazine ! C'est forcément notre coupable ! ») (heureusement, puisqu'on en parle, que la réalité de la série a toujours le bon goût d'être en conformité avec les statistiques, sans quoi on y serait déjà tous morts). Problème : on ne voit pas le visage du suspect, mais Agent Ronchon insiste quand même pour emporter la cassette au bureau pour procéder à une reconnaissance faciale. Une reconnaissance faciale. D'un mec dont on ne voit pas le visage. Tout va bien, c'est pas louche, nous sommes aux Etats-Unis, affaire suivante ! Du coup, Monsieur Beau Gosse balance une vanne, comme quoi il a déjà piraté leur programme tout nul. Face de Cire lui fait alors remarquer qu'il y a des moments où il vaut mieux s'abstenir de sortir une remarque intelligente. ça tombe bien, c'est un peu le credo de la série.

 

 On s'est moqué de moi à l'école alors je me suis dit : pourquoi ne pas en faire mon métier ?

 

 

Ce même Face de Cire ordonne à son équipe de ne plus se mêler de l'affaire, il fronce même les sourcils pour être plus convaincant, mais il commet une dramatique erreur de débutant : après leur avoir INTERDIT d'intervenir, il TOURNE LE DOS et QUITTE la pièce. Autant leur filer sa bénédiction, une carte de crédit, des fonds illimits et une souche de mandats de perquisition à compléter soi-même. La nature l'aurait-elle dotée ne serait-ce que d'un QI dans la norme, qu'il serait allé attendre nos cinq pieds nickelés sur les lieux du crime, auxquels ils ne tardent pas à accéder grâce à la plaque d'Agent Ronchon (que Tête-à-Chapeau a subtilement subtilisé, et tant pis si l'autre est un professionnel de la sécurité, on ne se méfie pas assez des hipsters gaulés comme des haricots verts). Une fois sur place, c'est au tour du Gros qui Sue de faire son petit numéro, puisqu'il envisage carrément la totalité des scénarios possibles par ordre de probabilité (les producteurs de la série auraient été bien inspirés de l'engager comme consultant, du coup, à la place de l'octane).

 

« Là où les Mathématiciens normaux ne considèrent que les plus probables, Gros qui Sue en considère la totalité. Puis il n'en retient que les plus probables ».

« Et ça revient pas au même ? ».

« Chut ».

 

 - Les ligues de vertu sont formelles :

il nous faut une femme et un membre des minorités ethniques.

- Parce que c'est pas déjà une minorité ethnique, les femmes ? 

 

Ses déductions mènent la fine équipe à un magasin "qui prend des photos de ses clients en gros plan pour éviter les vols". Et là on se dit qu'effectivement, le terroriste a opté pour la solution (soi-disant) la plus probable : celle où, pour couvrir sa fuite, il se planque dans une boutique qui fait des selfies de ses visiteurs gratos (les solutions les moins probables, dans ces conditions, ça devait être quéqu'chose) Hélas, il n'est pas allé jusqu'à avoir la probable probabilité d'enlever sa casquette et ses lunettes noires, ce qui les mène dans une impasse... du moins, jusqu'à ce que Lily la Tigresse, l'élément charme du groupe (subtil croisement entre Mowgli, Pocahontas et Mac Gyver) bondisse comme un félin, vole la bouteille d'eau d'un passant et s'en serve de loupe improvisée (elle a son doctorat de Pif Gadget avec mention), repérant vite un porte-clé bizarre à la ceinture de l'homme. Tête à Chapeau le reconnait immédiatement : c'est le logo d'un resto situé à deux pas, où ils organisent des courses de tortues et où il a perdu gros la veille au soir (au lieu de préparer son test du lendemain - et sans personne à ses côtés pour l'aider à interragir avec les gens normaux) ! Ha non mais ça alors, le monde des enquêtes géniales est petit ! Nos compères prennent donc leurs cliques et leurs claques (même si à mon avis, ces personnages n'en reçoivent pas assez) et se rendent à l'établissement sus-mentionné, histoire d'y questionner le barman qu'ils trouvent (gros coup de bol!) est en train de couper des citrons à son comptoir. L'intéressé, asiatique de son état (méfiance !), répond que non, il ne reconnaît pas le bonhomme, mais Tête à Chapeau ne s'en laisse pas conter ! "Ha ha, mécréant !, s'écrie-t-il, d'un ton triomphal. Tu as arrêté de couper tes citrons pour me répondre ! OR c'est la même aire du cerveau qui sert à couper les citrons et à mentir ! DONC TU MENS !" (« oui non mais je voulais juste pas me couper un doigt, en fait, mais bon, tout ça est sans doute beaucoup trop probable pour être plausible »). Devant un raisonnement sans faille digne de Ken Eraclor (les vrais savent), l'infortuné gredin ne peut qu'avouer son forfait. Par chance, une serveuse est sortie plusieurs fois avec le gars en question, il l'appelle donc pour avoir son adresse.

 

 

 Au fait, l'Education Nationale recrute.

 

Voilà comment nos cinq justiciers du dimanche se retrouvent au lieu dit, un peu embêtés de ne pas savoir si le suspect est dans ses murs ou pas. Alors que Tête-à-Chapeau met en doute l'utilité de la MIFL, et que Monsieur Beau Gosse la défend ardemment tellement il a envie de la pécho, Lily la Tigresse bondit comme un fauve, taxe du blé à ses collègues, achète le casque audio de jeunes qui zonaient dans le coin, récupère un parapluie abandonné dans la poubelle juste à côté, arrache deux bouts de scotchs au siège de la voiture dudit Monsieur Beau Gosse et, en trente secondes, se construit une parabole artisanale (aurait-elle eu trente seconde de plus qu'elle aurait pris aussi un abonnement à Canal Sat' et flirté avec un des cerfs de la pub de Noël).

 

 

Bingo !

 

Le bonhomme est à l'intérieur !

 

Mais.. ce tintement de clé... ce bruit de poignée... il est en train de sortir, ce con, qui rend tous ces "efforts" complètement vains - et cette séquence bricolage particulièrement inutile.

 

 

"Vite, prenons l'air naturel !", suggère judicieusement un membre de l'équipe, sans qu'aucun de ses compagnons ne s'en montre physiquement apte - puisqu'ils se contentent de fixer le criminel avec insistance, plantés droits comme des i, debout en file indienne, avec écrit sur leur tronche en gros caractères « on est venus pour te gauler m*therf*cker ! ». Les génies, c'est quand même un peu surfait (dans cette série, ils ont besoin d'une consultante pour leur apprendre à interagir avec les gens « normaux » et à avoir des attitudes approriées, mais curieusement, ils n'ont besoin des conseils de cette dernière que quand le scénariste a, lui, besoin de les foutre dans la mouise. Le reste du temps, ils se débrouillent très bien sans elle. Etrange, étrange, comme c'est étrange).

 

 

Conséquence prévisible (on n'ose plus écrire « probable ») : le bonhomme s'enfuit en courant, et Lily la Tigresse, qui a dû être élevée avec une meute de loup, bondit à ses trousses comme un félin (course-poursuite : check), sans que nul ne puisse l'arrêter. Course-poursuite au terme de laquelle son adversaire a la bonne idée de s'arrêter en plein milieu de la route pour braquer son revolver sur elle, et finir fortuitement sous un bus qui passait par-là. Hop, dans le coma, le loulou. Plus de piste, plus de témoin. Il est temps d'appeler Face de Cire et Agent Ronchon, non ? Lesquels sont colère, forcément, et les démettent illico de l'affaire dont ils les avaient démis deux heures plus tôt. C'est seul que Face de Cire fouillera l'appartement : il a l'air vraiment fâché pour de bon, cette fois. C'est tout Face de Cire, ça. On identifie le suspect, on découvre où il habite, on manque de l'appréhender et lui, tout ce qu'il retient, c'est que le mec a finit sous un bus. Belle mentalité, vraiment. Ce coup-ci, c'est sûr, les Scorpion risquent de partir la queue entre les jambes (ce qui n'est pas sans risque, pour eux). Mais bon. En toute objectivité, compte tenu du niveau, ils ont déjà eu du bol d'avoir droit à deux épisodes et demi (le jean de la MILF n'y est sans doute pas étranger). D'ailleurs, c'est le moment que choisit Mini-Milf pour appeler Moman, et lui demander de venir le rappatrier avec un bataillon de Marines « parce que l'école c'est trop caca ». Monsieur Beau Gosse, qui ne loupe jamais une occasion de marquer des points, prend le combiné et demande au gamin de résoudre son énigme avant le soir. Et ma foi, quelle énigme ! « Sur quoi s'assoient les poissons ? », rien que ça ! (si tu n'as pas d'ores et déjà la réponse, bravo, tu es le public-cible de Scorpion !).

 

 

 -Attends, tu déconnes, elle est vachement dure, ton énigme.

- Pas autant que moi, chérie, pas autant que moi.

 

A peine notre héros a-t-il raccroché qu'il décide de jouer son va-tout sentimental en rassurant l'objet de ses libidineuses convoitises :

 

- Ne t'en fais pas, il va s'intégrer.

- Ha oui ? ! Tu es sûr ?

- Oui. Mais pas dans la société.

- ...

- J'ai dis quelque chose ?

- C'est quoi que tu comprends pas, dans le concept de "s'intégrer", gros neuneu ?

 

Sur ces entrefaites, Face de Cire redébarque avec du matos informatique sous plastique, qu'il a trouvé sur place mais qu'il est incapable d'indentifier. Un rapide coup d'oeil en biais permet à ses insubordonnés subordonnés de comprendre qu'il y a plusieurs bombes, qui ont été posées en simultané, mais qu'un problème technique a dû les empêcher d'exploser toutes en même temps. Il faut donc se dépêcher de localiser les autres explosifs, avant que ceux-ci ne... Kaboum. Ha mince, trop tard, ils attendaient juste que nos héros découvrent le pot-aux-roses pour se faire péter le détonnateur. Mais que visaient-ils ? Et pourquoi ? Des bâtiments qu'on dirait choisis au hasard, un fourgon blindé... Même le Gros qui Sue n'arrive pas à établir de lien de corrélation. C'est ce moment que choisit la MILF pour justifier son salaire et leur expliquer qu'attention, les fourgons blindés ne passent jamais à heure fixe, que leur horaire de passage dépend de la recette du jour (elle a été caissière, elle en connaît un rayon, lol). La bombe devait donc viser l'immeuble à côté. Immeuble qui abrite... des serveurs internet ! Ha haaaaaaa ! Ça ne peut pas être une coïncidence ! Quelqu'un en a après le world wide web ! Bon, c'est bien joli tout ça, mais et les autres sites alors ? « Des leurres », répond Face de Cire, sûr de lui. Ha ben au moins comme ça, c'est clair, l'enquête sera peut-être bouclée pour l'heure du goûter. Chouette !

 

 

Et n'oubliez pas de livrer les caisses de ChocoBN !

 

Prenons quand même une minute pour nous arrêter sur le plan du terroriste, qui consistait à faire exploser une banque pour priver la ville d'internet, tout en écrivant une lettre de menaces histoire de faire croire à la vengeance d'un client ruiné... et tout en faisant exploser, au même moment, trois autres engins dispersés dans la ville, comme un professionnel ayant planifié son coup de longue date (et sans autres courriers pour brouiller les pistes). Si bien qu'en gros, son plan n'a fonctionné (un peu) que parce qu'il n'a pas fonctionné. Sans compter que si les quatre bombes avaient pété au même moment, le fichier à faire disparaître aurait été détruit avec : inutile de brouiller les pistes avec une fausse lettre de menace, puisque ces attentats seraient restés sans suite et qu'il n'y aurait aucun moyen de retrouver ledit fichier (inutile, à plus forte raison, de ne brouiller qu'un quart des pistes, et d'attirer l'attention sur l'aspect louche de cette affaire).  Du coup, si ça, c'est pas au moins le plan le plus con du monde, ça y ressemble bien. Bref.

 

Mmmhhhh ? Oui, ça se tient. Bel effort, je te mets un B+.

 

 

Après avoir tapoté deux minutes sur des touches et fait défiler quelques symboles sur leurs écrans high-tech, ils comprennent que ces actes barbares (qui ont privé l'honnête citoyen de sa dose de youporn quotidienne, causant autant de panique dans les rues que les soucoupes d'Independance Day vingt ans plus tôt. Normal, c'est les Etats Unis, ils sont un peu nerveux là-bas, à cause de la caféine dans le Coca Cola)... que ces actes barbares, écrivais-je, n'avaient qu'un seul et unique but : permettre à leur commanditaire de se débarrasser de données compromettantes, liées à un délit de fuite ayant coûté la vie à un piéton innocent. Un commanditaire haut placé, à en juger par les moyens déployés. Ce n'est peut-être pas très original, mais c'est assez probable : il a détruit le moyen d'acheminement, la base de données, il ne lui reste plus que le routeur dans lequel le fichier va rester stocké quelques jours avant de disparaître. Les Scorpion n'ont donc plus qu'à trouver celui-ci avant lui. Facile ! Seulement voilà, chercher le bon, selon Monsieur Beau Gosse, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin - et même, en fait, chercher une aiguille dans une botte d'aiguilles, ça pourrait prendre des heures, des jours, des sem... « ça y est, j'ai trouvé ! », s'écrie Tête-à-Chapeau, qui n'est finalement pas que psychologue, et tout le monde lui emboîte nerveusement le pas sans poser de questions, en priant très très fort pour que le spectateur en fasse autant ("Comment tu as réussi ce prodige ?". TGCG : « Ta Gueule c'est Génial »).

 

 Joue-la comme Ryan Reynolds.

 

Arrivés à destination, c'est de la galette : ils accèdent finger in the nose à un mail de la victime de l'accident, dans laquelle cette dernière dévoile qu'Agent Ronchon est un traître, tout en énumérant l'ensemble de ses malversations - ce qui explique pourquoi l'intéressé était si méchant avec nos gentils héros : parce qu'il était méchant tout court ! DAT TWIST ! COMMENT N'Y AVONS-NOUS PAS PENSE TOUT DE SUITE ! Il s'apprêtent donc à procéder à son arrestation quand Lily la Tigresse bondit comme un félin, sort un tournevis électrique de sa sacoche enchantée, dévisse le panneau d'accès aux conduits d'aération, saute dedans, y rampe pendant cinq minutes parce qu'elle a entendu « un bruit », et y découvre... une bombe ! Si ! Holala, stupeur ! Une bombe qui va bientôt exploser, en plus  (Face de Cire n'ayant pas manqué de tenir Agent Ronchon au courant de l'avancée de leur enquête - quand bien même appartiennent-ils à deux agences distinctes. Agent Ronchon lui a d'ailleurs rendu la politesse : au lieu de tout faire péter direct, il lui a laissé le temps d'arriver, de consulter le dossier et éventuellement de fuir. C'est quand même sympa de sa part) ! Sauve qui peut ! Les MILF et les Gros qui Suent d'abord ! Oui mais voilà, il reste plein de monde dans l'immeuble, alors on (se) répartit les tâches de manière à établir des liens entre les personnalités les plus antithétiques du groupe. Face de Cire et le Gros qui Sue iront appréhender le vilain malfrat, Tête-à-Chapeau et la MILF feront évacuer le bâtiment, tandis que Beau Gosse et Lily la Tigresse essaieront de désamorcer la bombe au péril de leurs vies (tintintintintiiiiiinnnn). Seulement voilà, même pour des génies de leur envergure, cela se révèle impossible ! La fin est-elle venue pour nos héros, fauchés en pleine fleur de la saison 1 ? Que neni, car Lily la Tigresse a une idée ! Géniale, forcément ! Il y a un pot de mortier à fixation rapide qui traîne dans un coin ! Si on y coule la bombe dedans, on pourra réduire de 80% les dégâts de l'explosion, quelle aubaine ! Sauf que pour que ça marche, il faudrait que le mec qui bosse dans ce bureau aime saler ce qu'il mange parce que sans ça, impossible d’accélérer le processus de durcissement et de terminer dans les déla... PAAAAAS DE PROBLEME ! Monsieur Beau Gosse ouvre un tiroir et, ô surprise, le mec a accumulé assez de sachets de sel dans son tiroir pour durcir l'amérique entière. Plus besoin de Youporn, du coup ! SEULEMENT IL FAUT ENCORE TOUILLER ! Monsieur Beau Gosse (qui est, je le rappelle, c'est important, censé être inspiré d'un individu en chair et en os) se propose héroïquement de rester, mais promet à Lily la Tigresse de fuir avant le big boum badaboum.

 

 

Pendant que la MILF aide laborieusement Tête à Chapeau à quitter le bâtiment (ce boulet s'est pris une porte dans la tronche, vu qu'il n'avait pas le Gros qui Sue pour calculer la probabilité que celle-ci s'ouvre à ce moment précis, ni pour lui donner la vitesse de la clim' ou le coefficient de friction de la moquette), Lily la Tigresse se dépêche de les rejoindre et tous sortent de là pile in extremis au dernier moment ! Explosion : check ! Grondement, flammes, fumée, rien ne manque ! Et Monsieur Beau Gosse qui n'est toujours pas sorti ! Pendant quelques secondes, la tension est à son comble. Une larme commence à couler sur notre doux visage ! Notre héros s'en sortira-t-il vivant ? Holala, holala ! Ce suspens est insoutenable, on dirait un cliffhanger de fin de saison. Heureusement, une minute plus tard, une silhouette familière se dessine sur fond de chaos, DBZ-style : l'homme est un peu sonné, mais même pas décoiffé. Et si, avec un coup comme ça, il ne peut pas tirer le sien... ce serait aller à l'encontre des probabilités – et même des statistiques !

 

 

Dans l'intervalle, Face de Cire et le Gros qui Sue ont arrêté (non sans mal) l'Agent Ronchon, après que celui-ci leur ait subtilement rentré dedans en voiture (au moment où on s'y attendait le moins du moment où on s'y attendait le plus), pour récupérer la clé USB compromettante. Le Gros qui Sue a d'ailleurs surmonté sa phobie de l'effort physique en sauvant Face de Cire, grâce au revolver d'Agent Ronchon qu'il a récupéré dans la bagarre, et suite à une scène rigolol où il tire n'importe où parce qu'un peu d'humour ne fait pas de mal.

 

 

- T'as des plans pour quand ils annuleront notre série ?

- Oui, j'ai même déjà l'uniforme.

 

L'après-midi touche à sa fin (car tout s'est déroulé en moins d'une journée - test militaire dans le désert compris), tout le monde se retrouve à la batcav... au scorpionhangar pour décompresser : Tête à Chapeau reconnaît que la MIFL sert finalement à quelque chose quand celle-ci lui colle un pansement sur le nez, et Face de Cire manque de faire péter les sutures de sa chirurgie faciale en esquissant un sourire douloureux : son équipe a fait ses preuves, il est fier d'eux, la série va continuer, il n'aura pas à retourner au Pôle Emploi. Après avoir lâché laborieusement son petit discours nekketsu, il s'apprête à rentrer chez lui : Monsieur Beau Gosse demande alors à la MIFL comment il est censé réagir aux mots émouvants de son supérieur, ce qui est aussi crédible qu'un type qui demanderait à un autre s'il doit avoir mal après s'être fait écraser le pied par une masse de chantier (mais il faut bien justifier le rôle de Bobonne dans la série).

 

Mauvaise nouvelle quand même, le happy ending n'est pas total (oooohhh) : la bombe a atomisé le routeur (oooooooh) et la clé usb a été détruite dans l'affrontement (ooooohhhh) : l'Agent Ronchon devrait donc s'en sortir sans problèmes (ohhhhh !).

 

 

Mais non !

 

Ha, ha, spectateur, tu y as cru !

 

Sous-estimer tes nouveaux héros du jeudi soir, quelle erreur !

 

 

Car figure-toi que les Scorpion ont plus d'un tour dans leur dard !

 

"Et si on avait quelqu'un qui avait, je sais pas, moi, par exemple, mémorisé les 30 pages et quelques du mail compromettant (oui, la victime avait écrit une confession de trente pages. Peut-être avait-elle même inclus des graphiques et une bibliographie) ?".

 

"Comment serait-ce possible ? !", s'exclame la MILF, incrédule. "Il n'a été affiché à l'écran que pendant une minute !" (et encore, je ne veux pas casser l'ambiance mais je n'ai pas eu l'impression qu'ils aient scrollé plus de trois pages. TGCG).

 

Car ça tombe bien, le Gros qui Sue possède une mémoire photographique qui pourrait être reconnue par le Vatican comme un authentique cas de miracle oecuménique. "Est-ce que son témoignage suffirait ?" demande Monsieur Beau Gosse à Face de cire, plein d'espoir.

 

"Evidemment, Duschmol, répond ce dernier. On a revu la constitution américaine à la baisse. Désormais, il suffit qu'un obscur quidam vienne attester à la barre de ce qu'il a soi-disant mémorisé en moins d'une minute pour condamner un homme à trente ans de prison sans la moindre preuve matérielle pour étayer l'accusation !".

 

Suite à quoi le Gros qui Sue lâche une remarque rigolol sur la bouffe (normal, c'est un gros qui sue), comme quoi "il est en manque de glucose" (l'humour qui fait pas de mal, tout ça), alors Monsieur Beau Gosse propose que l'équipe aille manger un bout ensemble (en fait, il veut juste se servir des autres comme alibi pour avoir rencard avec la MILF mais chut, je ne vous ai rien dit). La MILF, puisqu'on en parle, se rappelle tout à coup qu'elle a un fils, et comme la fin de leur enquête coïncide pile poil avec l'heure de la sortie, elle doit aller le chercher à l'école. Qu'à cela ne tienne ! Monsieur Beau Gosse propose que tout le monde se joigne à elle. Et contre toute attente, tout le monde accepte. Le vieil agent secret dépressif, le psychologue narcissico-nihiliste, la femme sauvage élevé par des castors enragés et le geek allergique au monde extérieur. Vachement probable, tout ça, moi je vous le dis. Quand le gamin débarque, Monsieur Beau Gosse lui répète son énigme, et le petit garçon répond "un banc. Parce que les poissons se déplacent en bancs". Une réplique innocente EN APPARENCE, qui sert de point de départ à une nouvelle séquence émotion - et non des moindres, jugez plutôt : le Gros qui Sue ajoute « et les oiseaux, c'est en volées ». Tête à Chapeau renchérit "Les abeilles, en essaims ! Il ne faut pas t'en approcher, ça pique !". Lily la Tigresse relance de quinze "Pour les chevaux, ce sont des troupeaux". Puis Face de Cire enchaîne : "Pour les loups, ce sont des meutes". Et Monsieur Beau Gosse de conclure : "Pour les scorpions, ce sont des colonies. Et tu vois, dans les colonies, chacun défend les siens. Et nous tous, tu vois, on forme une colonie, on se défend les uns les autres". Une scène dont la bêtise réussit à surclasser tout ce qui avait pu précéder (et qui avait pourtant mis la barre sur orbite quelque part du côté de Saturne), mais qui aura au moins le mérite d'apprendre quelque chose au spectateur ciblé par la série ("appuie sur le mouton ! Grouuuuiiikkk ! Perdu, ça c'est le cochon. Essaie encore !").

 

 

Un dernier plan montre le Range Rover qui disparaît derrière une côte (l'équivalent moderne du soleil couchant), sur fond de musique rock dont on n'entend que trois petites notes à l'arrache, juste pour dire que c'est une série qui envoie (du Scorpions ? Attends, ce serait trop facile !). Le calcul est vite fait : ils sont sept, dont un Gros qui compte pour deux, ce qui semble très au-delà de la capacité du véhicule mais TGCG, et tout est bien qui finit bien.

 

 

Générique.

 

 

Moralité ?

Vous avez une semaine pour vous installer Skype et programmer une séance visionnage avec vos meilleures potes. Parce que des séries mauvaises, on ne va pas se voiler la face, ce n'est pas ce qui manque. Mais une série nulle au point d'en être aussi drôle, c'est un cadeau du ciel  (si je devais mettre une note à Scorpion, ce ne serait même pas zéro. Ce serait sub-zéro. LOUL). Car comme disait un grand sage de Gameblog spécialisé dans ce type de programmes, "un mauvais nanar reste toujours plus marrant qu'une excellente comédie". Et Scorpion sera toujours plus marrant qu'un mauvais nanar.

 

A consommer sans modération.

 

 

 Dans l'attente, vous pouvez voir et revoir ces trois premiers épisodes gratuitement

sur M6 Replay en cliquant ici. Chouette, j'ai envie de dire.

 

 

Oh, et n'oubliez pas de tirer les leçons de ce troisième épisode : les noirs sont des méchants et les chinois des menteurs.

 

C'est important.

 

ça pourrait sauver vos vies.