Nom : The Binding of Isaac
Année de sortie : 2011
Support : PC
Genre : Action-Aventure
Editeur : Aucun (jeu indépendant)
Développeur : Edmund Mc Millen & Florian Himsl

Compositeur de la musique : Danny Baranowsky
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 a2hn, un membre de Gameblog parti en tout début d'année, fait pourtant partie de mes bienfaiteurs de cette même année. Parce que juste avant de partir, grâce à un concours, il m'a offert, et m'a donc permis de découvrir The Binding of Isaac. Un jeu qui m'aura occupé je ne sais combien de soirées.
 
Mis en oeuvre par le game designer de Super Meat Boy, Edmund Mc Millen, le jeu est encore plus barré et sanglant que son prédécesseur : la mère d'Isaac regarde trop de programmes évangélistes à la télé, ce qui la rend totalement folle. Et quand elle entend la voix du Christ, il lui dit alors de lui offrir son fils en sacrifice. Isaac se réfugie donc dans la cave pour tenter d'échapper au coup de poignard.
 
Une trame scénaristique se fondant avec le mythe de la ligature d'Isaac (en anglais ça se dit... euh...), permettant aux deux créateurs du jeu d'insérer la Bible et ses symboles à chacun de ses recoins, que ce soit par le biais d'objets collectibles ou de boss à affronter, et à grands renforts métaphoriques.
 
Dès lors, faire coller la musique à la sainte thématique quand il s'agit d'un jeu au gameplay et au design pipi-caca-drogue, ça relève du défi. Pour Danny Baranowsky, pas de problème. J'ai même pas réussi à faire un Top 3 tellement j'ai des choses à dire et à vous faire écouter

 

CHOIX N°1 : SACRIFICIAL

Tandis que les deux premiers niveaux se déroulent, Isaac déambulant dans la cave en pleurant toutes ses larmes, le joueur entend cette musique à la rythmique particulièrement effacée, ses notes qui traînent en longueur dans une réverbération propre aux salles complètement vides. Et puis, pendant une vingtaine de secondes, c'est le cri. Une grosse guitare électrique soutient les appels d'une voix lointaine.

"Sacrificial" sonne comme l'appel à l'aide d'un être abandonné ou perdu.

CHOIX N°2 : ATEMPAUSE

Il faut déjà être assez chanceux pour entendre cette musique en jeu : elle se joue quand le joueur découvre des salles cachées bien à l'écart, jamais annoncées sur le plan même avec un bonus. Et quand on trouve la salle, on prend l'objet qui s'y trouve, on y reste 3 secondes, et rideau.

Trop peu de joueurs auront donc pu faire la réelle découverte de ce morceau composé par C418, une ambiance trip-hop apaisante, propice aux rêves et aux voyages de l'âme. En trouvant ces salles cachées, Isaac obtient généralement un réconfort et une aide qui le soulagent un peu de son fardeau.

CHOIX N°3 : ENMITY OF THE DARK LORD

Electro rythmée, clavier en transe, choeurs chrétiens et appui de trompettes et de cloches. Le thème du combat contre Satan, ultime boss de fin (ceux qui ont joué au jeu comprendront mon pléonasme), récupère tous les ingrédients du jeu et les balancent dans un même morceau sous acide, accompagnant un combat aussi intense et fou furieux que religieusement symbolique.

CHOIX N°4 : APOSTATE

Ces longues notes, traînant en continu, parfois chargées en écho ou en modulation, plongent le joueur au plus profond des océans avec "Apostate", le thème des deux niveaux nommés Utero. Car oui, nous ne sommes pas sous l'eau mais dans l'utérus de notre propre mère. Le boss qui y règne sera le coeur de Maman, remplacé par "It Lives", le foetus d'Isaac, au bout de 10 réussites.
Une véritable plongée pleine de sens symbolique, encore une fois : le retour d'Isaac au stade foetal, prêt à combattre les démons qui le gênent dans sa petite bulle de vie. Non, ce thème n'est pas un thème sous-marin : c'est celui de l'immersion, du silence et de l'innocence de l'enfant qui n'est pas encore né, perturbé par les quelques voix graves et lointaines du Mal.

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The Binding of Isaac est un jeu particulièrement glauque, sale, scatophile et sanglant. Partant d'un simple mythe religieux poussé dans ses excès les plus crades, il est pourtant emprunt d'un contexte de réflexion absolu. Et encore une fois, grâce à la musique, tout ce contexte devient bien plus clair et lisible à qui le veut.

Et en plus, bien au-delà de mes théories fumeuses, il est super fun à jouer. Alors qu'attendez-vous ?