O Dame Nature, offre-moi un monde vaste, vivant et indépendant !

AU PROGRAMME : ETUDE DES FORMULES CHIMIQUES ET TECTONIQUES DES PLAQUES

 Les notions d'écosystème et d'entité vivante par lesquelles il est possible de définir la nature, ne s'expliquent pas seulement par la présence d'une faune et d'une flore, mais aussi par le fait qu'il existe une logique et un cycle climatique, ainsi que des lois chimiques qui régissent l'état de toute matière et la force de tout mouvement ou de tout phénomène naturel.
Pour ce qui est de la fluctuation météorologique, qui tend à insuffler une vie au monde en faisant se manifester des variations climatiques qui ont lieu d'elles-mêmes; beaucoup de jeux s'en sont emparés de façon plutôt basique, en mettant au point un système de météo dynamique (aléatoirement et en temps réel, le ciel du jeu variera entre un ton nuageux, pluvieux, dégagé, ensoleillé, neigeux, etc...). Mais à mon sens, si il y a bien une création à évoquer ici, c'est celle d'Eric Chahi, From Dust, qui à l'aide de son moteur physique de haute volée, parvient à reproduire en temps réel les plus impressionnants phénomènes climatiques tels que les tsunamis, les éruptions volcaniques, les marées ou les incendies en forêt. La performance du titre nous apparaît d'ailleurs d'autant plus spectaculaire, lorsqu'on s'aperçoit qu'il nous est même possible de faire s'affronter ces forces climatiques pour ainsi modeler la nature à notre guise. Par exemple, si l'on veut former une surface rocheuse, il faut faire se rencontrer marée et coulée de lave, si l'on veut éviter qu'une forêt ne disparaisse dans un incendie, mieux vaut privilégier le tsunami, et ainsi de suite.

 


Concept art de From Dust

From Dust - Démonstration d'un tsunami

Les lois chimiques permettant d'édifier un écosystème vivant par la logique selon laquelle « si l'on prend en compte le fait que tout objet dans la nature n'est constitué que de molécules qui appartiennent chacune à une seule et même arborescence de formules chimiques, alors on peut considérer que rien ne se perd, mais tout se transforme »; sont quant à elles le pilier central du concept du célèbre jeu de Notch : Minecraft. Car dans Minecraft, tout est affaire de récupération, de transformation d'un matériau naturel. Le moindre cube à crafter dont est composé le monde a sa composition chimique bien a lui, ce qui confère au joueur le pouvoir de forger n'importe quel matériau, toujours en toute logique, pour ainsi fabriquer tous les objets qui le tentent (faire chauffer du sable nous donne du verre utile pour fabriquer une vitre, travailler le minerai de fer nous donne du fer utile pour construire des fondations, etc...). Il est même plutôt ironique de constater qu'au fil des incalculables objets et bâtiments d'abord construits pour un usage fondamentalement sécuritaire et pratique, presque tous les serveurs de Minecraft ont fini par se métamorphoser en véritables métropoles où il fait bon vivre; ce qui tout comme dans L'île Mystérieuse de Jules Verne, prouve que même si l'homme revient à l'état naturel et à une vie sauvage; une évolution plus ou moins rapide vers une urbanisation et une civilisation, faite de ses mains, restera inéluctable.


Minecraft


Enfin, à tout cela j'ajouterais que la nature est également une entité vivante, de par la notion de temps qu'elle instaure, ainsi que du cycle de la vie et de la mort. Mais hélas, à ma connaissance, le jeu vidéo n'a pas encore eu l'occasion d'intégrer ces thèmes de façon dynamique et concrète dans ses mondes. Effectivement, hormis le désormais très répandu cycle jour/nuit, ou éventuellement, le fait de voir vieillir son personnage dans les Fable de Peter Molyneux ; on ne peut pas vraiment dire que faire transparaître le temps qui passe de façon crédible et immersive, eut été une des grandes préoccupations des développeurs. Et pour ce qui touche au cycle de la vie et de la mort, on a encore beaucoup de chemin à faire avant de parvenir à quelque chose de vraiment intéressant, c'est une évidence...


Fable III