O Dame Nature, dessine-moi un gameplay !

CHASSE, PECHE ET TRADITION

L'écologie, c'est bien beau tout ça, mais tirer la volaille au fusil, ça n'a pas de prix ! Enfin, du moment que tout cela demeure virtuel, je ne vois pas où est le mal...
Et oui, la chasse, voilà un autre angle par lequel la nature aura pu inspirer le jeu vidéo ! Contre toute attente, on se sera même surpris au fil des âges à la pratiquer de bien des façons. Pour ma part, le mot « chasse » fait avant tout résonner en moi le nom de Duck Hunt, jeu Nes dans lequel un pistolet en plastique, le Nintendo Zapper était inclus, pour pouvoir tirer sur des canards des heures durant.


Evidemment, nous sommes là au niveau zéro de la réappropriation du thème de la chasse. Mais si je vous dis Pokémon, là on change tout de suite de jugement, n'est-ce pas ? Il faut bien l'avouer, mélanger la chasse aux animaux (ou aux monstres) à la fibre de la collectionnite en enrobant le tout d'éléments typiques du RPG japonais, comme les désormais innombrables épisodes de Pokémon l'auront fait; est d'une très grande ingéniosité. Qui n'aura pas déjà erré toute une nuit dans les hautes herbes, à traquer souris, pigeons, papillons et belettes, tous aux noms abracadabrants, pour ensuite les attirer avec un peu de nourriture et les capturer en leur lançant une pokéball en pleine face ? Avec une recette d'un tel potentiel addictif et d'une telle malice dans son interprétation saugrenue de la chasse en nature, aussi peu politiquement correct puisse être son propos narratif sous-jacent (on réduit en esclavage des animaux pour les faire combattre, tout de même !); on peut dire que la série Pokémon mérite indubitablement son énorme effet de mode qui aujourd'hui encore, est d'actualité.

 

Le topo est à peu près le même pour Viva Pinata, dans lequel le joueur doit donner vie à un véritable jardin de rêve, en vue d'y attirer le plus d'espèces d'animaux possibles. En plus de la gestion des espaces verts qui est ici un savoir-faire plus que nécessaire pour progresser, le jeu met également l'accent sur l'étude du comportement des Pinatas, donc des animaux, puisqu'il faut les faire s'accoupler dans de bonnes conditions, les nourrir correctement, et répondre à leurs accointances pour qu'ils puissent tous vivre les uns avec les autres, sans se marcher dessus.

Viva Pinata


La série des Monster Hunter, qui est une vraie institution au Japon, se concentre elle exclusivement sur la chasse. L'objectif est simple, il suffit d'aller abattre à peu près tous les dinosaures que l'on croise. Ceci dit, des subtilités sont tout de même de mise. Dans Monster Hunter Tri notamment, un effort de cohérence non négligeable est réalisé, car pour aller chasser chaque espèce de dinosaure, il faut impérativement se rendre à un endroit bien spécifique (sous l'eau même parfois), prendre en compte l'heure qu'il est, et scruter l'humeur dudit reptile, si l'on a la chance de tomber sur lui. Le bestiau peut en effet s'enfuir, être plus agressif que d'accoutumée, ou appeler ses semblables à la rescousse, ce qui tendra à compliquer l'affrontement. Le système de traque est donc plutôt complet, d'autant plus que des pièges sont à notre disposition, si l'on a au préalable eu la patience de crafter divers matériaux dans l'environnement, pour les obtenir.

Monster Hunter Tri


Au-delà de la chasse aux animaux et aux dinos, il y a aussi la chasse à l'homme, qui n'est autre que le postulat de base du prochain Assassin's Creed. Selon les promesses des développeurs d'Ubisoft Montréal, Assassin's Creed 3, le premier opus de la franchise à se dérouler principalement dans la nature, a effectivement l'ambition d'exploiter les particularités intrinsèques du décor sauvage de la côte Est américaine (les courses-poursuites se font en sautant d'arbre en arbre, la neige laisse des traces de pas, les animaux réagissent spécifiquement à la présence d'un humain...) pour retravailler de fond en comble le principe de traque, qui existait déjà dans les autres volets. Si l'on ajoute à cela le fait que nos cibles, comme nous-mêmes, peuvent justement parfois être entravées par ces mêmes caractéristiques de l'environnement sauvage (si la neige est trop épaisse, elle nous ralentit par exemple), il est clair qu'il est là encore prouvé que la nature peut à elle seule donner vie à toute forme de game design, si on prend le temps de la penser et de la modeler en une réalité numérique cohérente.

Artwork d'Assassin's Creed III

Enfin, davantage orientés sur l'observation et donc infiniment plus passifs, des titres que l'on pourrait prénommer « zoos numériques » comme les Endless Ocean (plongée sous-marine) ou Afrika (parc safari), nous invitent encore d'une autre façon à s'immerger dans un contexte naturel. Ces belles doses de détente qui nous laissent libres de nos mouvements, ce à proximité des animaux afin de pouvoir les admirer et interagir avec eux; font selon moi tout à fait lieu d'alternatives de choix pour qui aurait une puissance de la flemme trop grande pour aller visiter IRL une réserve naturelle...

Endless Ocean

Afrika