O Dame Nature, dessine-moi un gameplay !

SURVIE EN MILIEU HOSTILE

 

Si vous visionniez le long-métrage Into the Wild de Sean Penn, l'émission Man vs Wild, ou même si vous tentiez l'expérience en vraie, vous constateriez que s'aventurer en nature n'est pas toujours qu'une partie de plaisir. L'homme ne peut rien face à la puissance de son environnement, et les dangers mortels y sont omniprésents. C'est pourquoi, que nous le voulions ou non, lorsque l'on retourne à la vie sauvage, le premier réflexe à avoir est un réflexe de survie. Pouvoir se nourrir, se guérir soi-même de ses éventuelles blessures, se protéger des prédateurs et s'abriter des intempéries, sont alors les seuls impératifs. Cette démarche instinctive, qui parfois peut être stressante voire affolante car déterminante pour notre salut, le jeu vidéo a déjà su s'en emparer à maintes reprises, en vue d'encourager le joueur à faire preuve d'indépendance, d'organisation, de responsabilité et de jugeote, tout en n'oubliant pas de lui procurer des montées d'adrénaline dignes de ce nom. En partant du classique « vous êtes coincé sur île déserte » comme le début de Kingdom Hearts, Les Sims : Histoires de Naufragés, Lost ou les Lego Island auront pu le proposer; pour aller jusqu'à Lost Planet : Extreme Condition, dans lequel on doit survivre aux Akrids tout en veillant à ne pas être trop affaibli par le froid glacial de la planète E.D.N III, ou même Disaster : Day of Crisis qui nous oppose à moult catastrophes naturelles telles qu'un tsunami, un tremblement de terre, ou une éruption volcanique; la panique du milieu hostile aura servi le concept de bon nombre de titres.

 

Kingdom Hearts

Les Sims : Histoires de Naufragés

Lost

Lego Island

Lost Planet : Extreme Condition

Disaster : Day of Crisis

Malgré tout, à mes yeux, l'expérience de survie la plus probante reste bel et bien celle qu'offre Metal Gear Solid 3 : Snake Eater. Parachuté au sens propre comme au sens figuré au beau milieu de la jungle russe, le héros du jeu Naked Snake est livré à lui-même, presque sans équipement, et doit survivre par ses propres moyens tout en gardant en vue l'objectif de sa mission. -L'influence du tout premier Rambo (qui n'est pas un si mauvais film, contrairement à ses suites), est ici indéniable, d'ailleurs.- Pour cela, il peut justement tourner la nature à son avantage, en se camouflant tel un reptile parmi les herbes. Grimper aux arbres pour mieux surprendre ses adversaires, ainsi qu'adapter les couleurs de ses vêtements et de sa peinture faciale en fonction de l'environnement, est également dans ses cordes. Compétences qu'il nous faudra au passage user à bon escient lors notamment du combat mythique contre le boss The End, le sniper de légende, qui peut très bien durer de nombreuses dizaines de minutes, si l'on ne prête pas assez attention aux indices visuels et sonores que la forêt peut nous fournir.

Rambo : First Blood

Metal Gear Solid 3 : Snake Eater

The End

Parallèlement, Metal Gear Solid 3 exploite tout aussi finement la nature, au niveau de cette fameuse gestion de l'état physique de Snake. Le bougre est un humain comme un autre, et il doit donc régulièrement manger pour être en forme. C'est là qu'intervient donc la faune, qu'il faudra minutieusement étudier et chasser, pour ne manger que les animaux comestibles et goûteux. Serpents, souris, grenouilles, crocodiles, insectes, on a l'embarras du choix, mais mieux vaut ne pas commettre d'erreurs, au risque de finir empoisonné. Au pire des cas, Snake peut, tel un vaillant guerrier, se guérir lui-même d'un empoisonnement, d'une blessure par balle, d'une coupure ou même d'une fracture, à l'aide de son cigare pour brûler les sangsues, de son couteau pour retirer les balles, d'un fil et d'une aiguille pour suturer les plaies, etc...

 

Snake, c'est un homme, un vrai. Des fractures ? Tu parles. Des égratignures, oui.


Dans la même veine, Far Cry 2 qui lui se déroulait en pleine savane africaine, nous imposait de façon un peu plus limitée de nous guérir nous-mêmes en retirant des balles au couteau, ou en prenant régulièrement des cachets pour contrer la malaria. Far Cry 3 prolongera sûrement l'idée à son tour, avec cette fois des champignons hallucinogènes et Cie. Quand à Crysis 3 qui se passera lui aussi dans un décor sauvage, et bien tout reste possible...

Far Cry 2

Far Cry 3

Crysis 3


Enfin, il n'aura pas non plus été rare de voir transparaître le contexte du milieu naturel hostile, à travers des jeux plus axés vers la peur, l'horreur, qui visent avant tout à oppresser le joueur. Car en effet, nul n'est sans savoir que la nature désarme l'homme, le rend encore plus vulnérable qu'il ne l'est déjà, ce qui dans le domaine de la fiction, déroule inévitablement le tapis rouge à toutes les ficelles de la peur, et va même jusqu'à les transcender. On pense alors tous à Limbo, ce jeu si anxiogène, qui en nous plongeant dans un monde sauvage et inconnu, parvient à fortement nous angoisser dès lors que l'on y rencontre des créatures autochtones. Cette scène où l'on rencontre l'araignée géante, qui a à jamais gravée ma mémoire, en est la représentation parfaite.

 

Spoiler : Limbo - Rencontres avec l'araignée


Dans un registre plus soft, les Jurassic Park-like tels que les Dino Crisis, nous auront eux aussi réservé leur dose de frisson en nous envoyant en pleine bouille des vélociraptors ou autres tyrannosaures surgis brusquement des buissons. Je pourrais également citer Dead Island, qui a eu l'intelligence d'amenuiser à leur strict minimum la défense et la sécurité du joueur en mariant tout simplement la menace d'une horde de zombies aux inconvénients qu'induit le contexte de l'île déserte (merci Zombie Holocaust, ce vieux film médiocre de série Z dans lequel les zombies poussent des cris à mourir de rire), ou même le prochain Tomb Raider, qui d'après ce qu'on sait de lui, a de grandes chances de mettre Lara Croft dans une posture sensiblement identique.

Dino Crisis 2

Dead Island

Zombie Holocaust  ...mais lol quoi.


Tomb Raider