Il était une fois, un jeune gamer qui s'en alla gambader dans son magasin de jeu vidéo préféré. Il était venu pour récupérer son précieux, celui qu'il attend chaque année avec impatience, celui dont il espère qu'il pourra y jouer avant même la date de sortie officielle. Ce jeu qui fait du jeune garçon une vache à lait, prêt à lâcher plusieurs dizaines d'euros, et sacrifier une partie de sa ludothèque sans même avoir lu ne serait-ce qu'un test sur celui qui fut tant attendu. Pourquoi en lire, après tout, puisqu'il sera forcément une tuerie interplanétaire?

La suite, c'est l'histoire d'un type qui en a un peu marre d'être pris pour un c... Car oui, ce type, il est comme des dizaines d'autres, il attend sa nouvelle édition de son jeu chaque année pour se lancer un nouveau challenge, une nouvelle expérience encore plus transcendante qu'avant. Et quand il constate que SON jeu a été fini à la truelle, au point d'altérer son propre plaisir, forcément, la colère gronde...

Oui, j'en ai gros sur la patate. D'une part, on ne le répètera jamais assez, mais 70 euros pour un jeu vidéo, c'est tout de même une somme importante (même si j'en ai fait le choix et je l'assume) qui mériterait d'avoir un jeu véritablement "achevé".

Tout débute en avril dernier, quand EA nous fait croire encore à monts et merveilles, à des innovations qui vont révolutionner le football virtuel. Tel un groupie, j'y crois fort. Comment ces types peuvent aller au-delà de notre imagination, et nous amener sur un plateau d'argent des nouveautés qui vont nous faire prendre notre pied encore plus que par le passé? Tout cela supporté par un marketing tapageur, qui hypnotise encore un peu plus les fans. Et puis... Vient la sortie officielle. Nous tous et toutes (j'ose encore croire qu'il y a des filles qui jouent à des jeux de foot) nous jetons sur une de ces versions, et l'insérons dans notre console chérie.

Tout le monde ne sera pas d'accord avec moi sur ce qui suit. Ce que je comprend tout à fait, mais c'est aussi cela qui caractérise Gameblog, à savoir un espace de débat pour passionné. Mais je ne peux plus accepter de me crever volontairement les yeux chaque année pour ne pas voir les défauts de mon préféré.

D'abord, quand on joue pour la 1ère fois à un jeu vidéo, on remarque tout d'abord la qualité des graphismes. Qu'en est-il de ce Fifa 13? Un moteur 3D qui n'a pas changé depuis des siècles, une modélisation des joueurs sympa mais sans plus, bref, rien de transcendant. On reprend les mêmes outils pour faire une nouvelle itération. Mais tout le monde vous le dira: le principal dans un jeu de sport, c'est le gameplay, celui qui vous donnera les sensations d'un mec un short sur un terrain avec 40 000 fans autour de vous.

Et là, 1er choc: j'ai la curieuse impression de contrôler des joueurs "poids plume". Je m'explique. Pendant l'été, j'ai choisi de ne pas être complètement fermé d'esprit et de me mettre à un autre type de sport, le basket en l'occurrence, avec ce fabuleux NBA 2K12. Une référence incontestable, où le contrôle des joueurs nous oblige à prendre en compte leurs prises d'appuis, leurs changements de trajectoires dans leurs courses... Bref, une maniabilité quasi "organique", voire orgasmique.

Fifa 13, c'est un peu "Retour vers le Futur": chaque année, les mecs d'EA font un pas en avant pour faire un pas en arrière l'année suivante. Cette saison, les 11 salopards milliardaires sont si légers qu'ils peuvent changer d'appuis presque trop facilement, accélérer le jeu à une vitesse quasi inhumaine, bref, on fait ce qu'on veut quand on veut, mais peut-être un peu trop... Alors évidemment, la liberté d'action est quelque chose de fondamental dans un jeu de sport (voire même pour tout type de jeu? La question mérite d'être posée...). Celles et ceux qui suivent Fifa depuis longtemps se souviennent encore de ce FIfa 06, déjà rendu insupportable par les commentaires d'Eugène Saccomano, mais qui avait la méchante particularité de nous faire répéter toujours les mêmes actions, prédéterminées, mécanisées, bref, scriptées, qui nous lassait au plus haut point. Aujourd'hui, avec Fifa 13, on peut imaginer n'importe quelle action de jeu. Or, les développeurs d'EA Canada auraient-ils oublié que le football est un sport d'humain, et que celui-ci a lui-même des limites? Pour une simulation "hyper-réaliste", ça fait un peu tâche.

Mais vous vous dites, "pourquoi ce titre d'article?" Au-delà des sensations, il faut mentionner les innombrables bugs de Fifa 13. La licence était déjà adepte de ce genre d'erreurs, mais cette année, c'est un peu la goûte d'eau qui fait déborder le vase. Il ne s'agit pas seulement d'un "jeu de foot". Imaginez vous deux secondes, avec votre Skyrim/Borderlands/Black Ops préféré, obligé, après plusieurs heures de jeu, de recommencer votre aventure depuis le début car votre progression s'est heurté à un bug incontournable... Ô rage, ô désespoir!

Oui, ce nouvel opus 2013 est littéralement truffé de bugs. Mais ça n'est pas la 1ère année. Il y a 2 ans déjà, les développeurs nous assuraient que leur jeu serait purgé de toutes ces anomalies. Un voeux pieux, puisque celui-ci était au final déjà bien bugué.

En substance, voici ce qu'on peut retrouver dans Fifa 13:

-divers "freezes" dans le mode carrière quand le jeu calcule de nouveaux matchs de coupes

-les joueurs "invisibles", seules leurs ombres sont perceptibles sur le terrain

OU

-des joueurs bien présents mais un ballon transparent

-des plantages récurrents dans les modes de jeu en ligne

-des collisions entre joueurs pour le moins étonnantes...

 

Ceci n'est qu'un petit aperçu de ce que j'ai pu constater depuis 3 semaines de jeu. Alors, certes, vous me direz: "un bon gros patch et au lit!". Oui, mais non. Car l'avantage avec EA, c'est qu'ils restent dans la lignée de leur jeu quand ils fournissent une mise à jour: celle-ci élimine certains bugs mais à la facheuse tendance d'en rajouter d'autres...

Le concept du "jeu passé GOLD" aurait-il disparu aujourd'hui? Devrait-on accepter que les développeurs et éditeurs se cachent derrière leurs petits doigts en prétextant que ces problèmes seront résolus dans les plus brefs délais grâce à ces multiples patchs qui salopent méchamment la mémoire de nos consoles? Personnellement, je remercie les développeurs d'EA d'avoir tant fait pour ma simu de foot préféré, mais avant de penser à la quantité (car c'est vrai, on a jamais vu avant cette année un jeu de foot avec un contenu aussi riche), ne serait-ce pas une bonne idée de privilégier la qualité, et de consolider les nouveautés des années précédentes, en nous présentant un jeu propre, sans bug, un peu plus agréable à l'oeil et un peu moins leennnnnnntt dans son ergonomie? Bien évidemment, nous joueurs avons connus quelques jeux bugués jusqu'à la moelle par le passé. Mais les nouvelles technologies ne pourraient-elles pas nous permettre de nous dispenser de ces inconvénients?

En tout les cas, le joueur fan de foot que je suis se morfond sur son petit préféré qui semble un peu à bout de souffle, et serait même tenté d'aller voir du côté de la concurrence... Car oui, l'affrontement Fifa/Pes, c'est aussi et encore aujourd'hui la confrontation à livrer face à la bonne pensée joueuse quand l'on est fan de Pes... Tout comme ce fut le cas inverse il y a quelques années. Mais l'important, dans un jeu de foot, c'est bien de prendre son pied, non?

 

P.S: l'auteur s'excuse pour ce jeu de mot de mauvais goût.