Aujourd'hui, on taxe d'arcade tous les petits jeux qui sortent sur des supports dématérialisés et qui se finissent en une 10aine d'heures. Le premier qui est né avant 1995 et qui ose me dire qu'un jeu en flash qui consiste à détruire des bâtiments est un jeu arcade, sous prétexte qu'il y à du score et un manque de réalisme au profit de l'amusement, se verra perdre sa paire de noix (ou de noisette pour ses dames) sous la pression inexorable de ma main vengeresse.

Il est vrai qu'avec le temps les souvenir deviennent toujours bons, mais cela ne vous excuse en rien. L'arcade, la vrai, ce n'est pas juste un divertissement avec plein de couleurs et d'effets sonores. L'arcade c'est combattre la machine et vendre chère votre peaux (10 Fr les deux vies environ).    

 

Alors que nous reste-t-il de cette folie du joystick et des 4 boutons ? Peu de chose en réalité, les jeux actuels s'axant souvent plus sur une « expérience de jeu » que sur une « maitrise du gameplay ». Car c'est ça la base de l'arcade ! Le Skill ! (arg, j'ai fais un anglicisme, Jeanne d'Arc pardonne moi) La capacité à dominer la machine, à entrer dans une forme de transe ou tout vous apparais clair (un peu comme si vous lisiez les écrans verts dans Matrix) et où vous réussissez à vaincre la machine (tiens encore du Matrix) au prix de nombreuses morts et heures de jeu pour enfin maîtriser chaque paramètres.

 

Le 29 novembre 2012 à 9h42 j'ai fini l'un des rares jeux d'arcade sorti récemment : DARK SOULS

 

Car oui Dark Souls est avant tout un pur jeu d'arcade ! Le fier descendant de ces bornes en bois qui avalaient notre argent de poche d'une semaine de vacances ! Le jeu l'annonce dès le départ "Prepare to die" et vous allez mourir, parfois stupidement en tombant d'une falaise, parfois héroïquement face à une chimère de 8 mètres de haut, mais vos morts vous sont toujours imputables. Inutile de pester contre le jeu ou les mères de ses programmeurs, vous êtes le seul responsable. Si vous cherchez à comprendre les mécanique du jeu, les lois qui le régisse alors vous serrez victorieux  enfin si en plus vous êtes doués avec vos doigts.



Là encore un point important propre à l'arcade, la difficulté, progressive et souvent punitive. Pas trop pour vous dégouter de jouer, mais juste suffisamment pour vous déclencher cette petit monté de rage qui vous fera vous surpasser. Dark Souls est dur, mais suffisamment pour rester accessible avec de l'entrainement et un peu de bon sens. Une fois que vous avez bien identifié les boutons de votre manette et enregistré les paternes des ennemi, les choses deviennent plus agréable et ont peut apprécier le jeu.




Dark Souls n'est pas une de cette petite ribaude dépravé que l'on croise dans les rayons de jeux vidéo. C'est une femme à conquérir, complexe, infiniment riche et magnifique pour celui qui est prêt à regarder. Là pour les trois limités du bocal qui traine ici et qui n'aurais pas compris je parle de l'histoire et de l'univers du jeu. Quasiment rien ne vous sera livré ou expliqué ouvertement, aussi vous pourrez jouer comme sur une pur arcade en maitrisant la machine, mais si vous voulez comprendre l'historie il faudra là aussi du skill. Oubliez le codex de Mass Effect, si vous voulez savoir il faudra chercher et enquêter, la description de chaque objet peu vous donner accès à une parcelle d'histoire. La vérité sur l'existence du monde pourra se révéler dans un panorama digne de Miyazaki. N'oubliez pas les PNJ qui même dans leur silence vous en apprendrons un peu plus et surtout n'oubliez pas les cinématiques ! Car il en est un que l'on oublie trop souvent.     




Si vous survivez à tout cela, à des centaines de milliers de morts, à des créatures antédiluviennes, au poison, au saignement, à la malédiction, à la digestion, à l'écrasement, à la combustion et au combat final ! Peut être comprendrez vous un peu de l'histoire de cet univers, ou peu être ce jeu vous délivrera-t-il un message sur la vacuité des choix. Enfin si vous le finissez.

Après avoir longuement écouté la musique du dernier combat et le défilement du nom des coupables de mes 286 morts, j'ai vu le jeu faire quelque-chose d'impensable aujourd'hui mais de tout à fais normal sur une arcade. Une boucle, retour au départ, "new game plus" diront certain, mais pour moi c'était juste un hommage sans retenu à l'arcade telle qu'elle était. J'ai rangé le jeu dans sa boîte  et me suis dis "fini maintenant je n'y touche plus", 30heures plus tard j'attaquais le "new game plus" et faisais sonner les deux cloches de l'éveil en moins de 2 heures et sans mourir une fois.

Comme l'annoncait la première arcade "how high are you ?", littéralement à quel point est tu dépendant. Je suis accro mais je me soigne, j'essaye de trouver aussi passionnant.

Ma plus grande fierté est d'avoir fini un jeu avant Waylander et de lui en avoir appris les secrets. Ne vous arrêtez pas au côté "hardcore gamer", le jeu est accessible et vraiment passionnant (et sur YouTube un français que je remercie énormément à publié un guide complet). Je ne le conseil pas à ceux qui sortent leur console aussi souvent que leur appareil à raclette, mais aux vieux de la vieilles, et à ceux qui veulent sortir des sentiers battus. C'est une superbe aventure, une fable aux multiples morales, un conte qui vous parlera du libre arbitre et de la vacuité de la vie, c'est une mise en abime de ce que nous joueurs pouvons êtres et de la porté de nos actes dans un jeu.   

 

Kevane