Elles auront beau crier au scandale, tout ce qu'on risque de retenir d'"outré" concernant les associations féministes et leur réaction face au conseil de l'RSF aux journalistes femmes de rester chez elles, c'est le qualificatif de "cruche" ; envoyer une femme couvrir la Révolution égyptienne, c'est aussi suicidaire que d'envoyer un noir couvrir un rassemblement du Ku Klux Klan ou une journaliste interviewer un DSK.

Faudrait peut-être pas oublier ce qu'a été la Révolution française, menée par nos illustres aïeux, au-delà du fait d'être porteuse de formidables idéaux ; elle a été avant tout un déchainement des passions, jolie expression voulant surtout signifier boucherie. Suffit de voir les sorts de Khadafi ou du malheureux tigre de Ben Ali pour se convaincre que c'est décidément pas un événement de bisounours.

Alors oui mieux vaut prévenir que guérir, surtout quand guérir - et c'est-à-dire en l'occurence punir les fauteurs - est impossible. Non, la presse française ne fait pas preuve de discrimination mais de prudence, (quand même hautement légitimée car il s'agit du 3e incident du genre) c'est bien en la Place Tahrir que tout se passe, que la dite discrimination sévit, et contre laquelle aucune loi, aucun juge français, ne pourra rien.