J'ai longtemps hésité avant de me prendre Bayonetta. Ce n'est pas que je n'aime pas les beat them all, mais je n'avais pas réussi à finir le dernier Devil May Cry, à cause de ses combos qui provoquent des crampes dans les doigts, et je dois bien dire que je garde des souvenirs plus pénibles qu'amusants de Ninja Gaiden. Je m'étais donc résolu à laisser les Beat Them All trop "techniques" de coté. Pourtant, en lisant les critiques positives des journalistes et des joueurs à l'égard de Bayonetta, j'ai commencé à me dire "oui, peut être quand il sera d'occasion finalement". Puis, en allant dans un magasin, je vois la belle édition Climax disposé juste en dessous d'une affiche indiquant que l'on peut réserver Bayonetta pour le 7 janvier. Evidemment, j'ai craqué...

 

 

 La lune apparait, l'image est jaunatre et granulée. Tout d'un coup deux femmes apparaissent. Puis la musique commence à s'emballer, les violons s'énervent, les voix commencent à se faire entendre et l'on se rend compte que les deux femmes sont sur une horloge en pleine chute dans le vide. Des centaines de créatures ailées armées de batons et de lances, semblables à des anges, se dirigent vers les deux femmes. Une voix grave et puissante commence à nous conter une histoire, mais, mais.... Mais pas le temps de lire les sous titres bordel! Six ennemis encerclent nos deux femmes, et c'est à ce moment que l'on prend le contrôle de l'une d'entre elle. Alors que la voix continue de débiter l'histoire de la lutte entre les sorcières de l'ombre et des sages de la lumière, on arrive à peine à capter quelques bribes de sous titres, on frappe, comme par réflexe sur les boutons pour taper tout ce qui bouge! Mais pas le temps de comprendre, chaque ennemi tombé est immédiatement remplacé par un autre, ils se succèdent inlassablement! Les coups de poings fusent, les coups de pieds aussi, et l'on est surpris lorsqu'un pieds géant écrasent deux ennemis d'un coup... C'est notre alliée du moment qui a fait ca? On essaye alors de trouver comment reproduire ce geste, et d'un seul coup on trouve une touche au combien vitale: la touche d'esquive. On se prend beaucoup moins de coups. Mais à peine commence t on à s'habituer à cette folie visuelle, à maitriser sa force qu'un immense dragon à deux têtes nous attaque, sans pour autant que les anges nous laissent un quelconque répit! Finalement l'énorme monstre crache deux énormes boules de feu qui pulvérisent le pauvre rocher sur lequel on se tenait. Les deux femmes chutent alors, poursuivies par de nombreuses créatures, dont le dragon... C'est ainsi que commence Bayonetta, dès le début on s'en prend plein la vue, à tel point que l'on ne comprend rien, tout va vite, trop vite.

 

L'entame de jeu est magnifique et nous plonge tout de suite dans le rythme endiablé du jeu

 

Passé cet instant de folie, voila enfin le vrai prologue du jeu qui arrive. Plus calme, plus posé, il nous permet cette fois de vraiment faire connaissance avec le gameplay que l'on a éffleuré quelques minutes plus tôt. Du moins en partie, car le gameplay du jeu ne cesse de s'enrichir au fur et à mesure que l'on progresse. Mais commencons par les bases. Les combats dans Bayonetta sont basés sur un système de combo qui utilise trois touches. Une touche pour les coups de poings, qui correspondent à des coups légers mais rapides, on commence généralement un enchainement avec cette touche. Une touche pour les coups de pieds, qui correspondent aux coups plus lourds, mais qui sont lents, ils concluent généralement un enchainement, et déclenchent aussi ce que l'on appelle les incantations. Qu'est ce donc? Il s'agit d'une attaque puissante qui viendra généralement terminer un enchainement, et qui causera la plupart du temps de plus gros dégats que les autres coups de l'enchainement réunis. Cela se traduira visuellement par un poing ou une chaussure géants qui sortent d'un cercle magique, et qui sont en fait les cheveux de Bayonetta elle même. Car il faut savoir que dans ce jeu, tout ce qui se rapporte à la magie des sorcières est lié aux cheveux. D'ailleurs les habits de Bayonetta sont ses cheveux, ce qui a pour conséquence de la laisser quasi nue lorsqu'elle utilise ses coups magiques les plus dévastateurs... Mais revenons à nos enchainements! Les incantations sont donc des coups puissants et il est assez important de savoir les maitriser, et de connaitre par exemple quel enchainement permet de sortir une incantation très rapidement ou au contraire lequel peut durer longtemps avant d'en sortir une, pour pouvoir s'adapter aux ennemis. Enfin, troisième et dernière touche, la touche de tir. Les balles ne font pas de grands dégats, cependant elles ne sont pas à sous estimer. Non seulement contre les ennemis qui ont beaucoup de vie elles permettent de grignoter une part honnête sur le long terme, mais en plus de cela elle permettent de garder un ennemi ciblé tant qu'on tire et de rester face à lui, pour ne pas le perdre de vue, mais elles maintiennent également un enchainement tant qu'on continue de toucher l'adversaire. Il est donc important de bien savoir utiliser ses revolvers. Il doit exister une bonne cinquantaine d'enchainements au total, qui combinent les touches poings et pieds dans tous les ordres possibles et inimaginables, mais bien vite on s'habituera à certains en particuliers, une dizaines, qu'on retiendra plus que les autres et auxquels on s'attachera. Ce qu'il faut retenir du système de combo, c'est qu'il est à la fois simple et accessible, on arrive à sortir les enchainements que l'on veut, sans trop se prendre la tête. A cela il faut rajouter une vingtaine d'attaques ou de capacité spéciales, qu'il sera possible d'acheter au cours du jeu. Mais ce n'est pas tout, en attaquant et en esquivant, on accumule de la magie, et une fois la barre de magie remplie, on peut déclencher l'attaque sadique, qui porte bien son nom. En appuyant simultanément sur les touches poing et pied, vous faites apparaitre une machine de torture, puis vous martelez la touche qui apparait à l'écran pour essayer d'atteindre la puissance maximum de la machine en question, suite à quoi votre ennemi souffre. La machine "invoquée" est différente selon l'ennemi, mais la fin est toujours identique: souffrance et giclée de sang! Ces attaques servent à plusieurs choses: tout d'abord elles font très mal, les ennemis de base n'y survivront pas, ceux un peu plus forts perdront les trois quarts de leur vie (elle sera aussi pratique pour les achever), ce qui sera très utile passé la moitié du jeu, les ennemis rencontrés devenant de plus en plus forts et dangereux.  A noter que sur les sous boss ou les boss, l'attaque sadique n'est pas disponible. Mais au lieu de ca, on a le droit de les finir en beauté lorsque leur vie est basse, en invoquant un démon venu tout droit des enfers. Il y a sept démons en tout, que l'on découvre tout au long du jeu. Chaque fois que l'on invoque ces monstres, on a le droit, comme pour les attaques sadiques de marteler une touche pour augmenter la puissance de leur attaque. Leur apparitions sont toujours un plaisir pour les yeux, ils déclenchent souvent un finish agréable à regarder et qui nous souffle de par sa puissance!

 

Les incantations concluent les enchainements de manière puissante

 

Mais si j'ai pas mal parler de la partie offensive du gameplay de Bayonetta, aussi incroyable que cela puisse paraître, le coeur du gameplay se situe ailleurs, et tient en une seule action: l'esquive. Savoir esquiver est indispensable dans ce jeu, car ici les ennemis n'attaquent pas à la loyale un par un, n'attendent pas que vous ayez fini un enchainement, etc... Non, ici les coups viennent de partout et à n'importe quel moment. Heureusement pour nous, l'esquive de Bayonetta n'est pas une simple esquive, n'oubliez pas que c'est une sorcière! Si vous réussissez à esquiver avec un bon timing, c'est à dire très peu de temps avant que l'attaque de votre ennemi vous touche, vous déclencherez le Witch Time, qui est ni plus ni moins que l'arrêt du temps durant quelques petites secondes. Le Witch Time est l'élément central du gameplay, à maitriser absolument, car tous les ennemis, à part deux ou trois sous fifres, ne seront pas interrompu par vos attaques, ou alors contreront ou esquiveront vos coups. Il faudra donc stopper le temps pour pouvoir enchainer correctement. Pas question ici de bourriner sans s'arrêter donc, il faudra apprendre à bien esquiver et contre attaquer rapidement, mais aussi à connaitre vos adversaires et savoir décrypter dans leur gestuelle le moment où ils vont vous porter une attaque. Cela demande un certain temps d'apprentissage, et il faut recommencer à chaque nouvel ennemi, mais une fois bien maitrisé, ce système est tout simplement jouissif à utiliser, et les combats deviennent de vraies danses avec corégraphies de grande classe! On tabasse deux trois ennemis, on évite un coup, on explose deux têtes au ralenti, avant de revenir au temps normal où l'on choppe un pauvre bougre pour lui infliger une attaque sadique... Tout s'enchaine de très belle manière, et on prend autant de plaisir à jouer qu'à regarder!

 

Le Witch Time permet de ralentir le temps quelques secondes pour placer des enchainements

 

Il y a encore quelques subtilités de gameplay dont j'aimerais parler pour conclure. Tout d'abord il faut savoir que si on a une cinquantaine d'enchainements de base, ils changent en partie lorsqu'on change d'arme. Car tout au long du jeu on trouvera différents type d'armes. Ainsi votre enchainement aux pistolets n'aura ni les mêmes mouvements, ni la même puissance qu'un enchainement au sabre. Et eux deux n'auront pas la même allonge qu'un enchainement au fouet. Chaque arme dispose donc de coups et de capacités qui lui sont propre, comme des coups chargés par exemple, ce qui vient étoffer un peu plus un système déjà très complet. On peut également une fois que l'on possède un certain nombre d'armes, avoir deux configurations, et ainsi changer de paire d'armes en plein enchainement. Il est aussi possible après une attaque sadique de récupérer l'arme d'un ennemi, temporairement. Ces armes sont redoutables et permettent de faire des dégats élevés. La touche poing permettant de mettre des coups "normaux" et la touche pieds déclenchant en quelque sorte le "pouvoir" de l'arme, qui fait des dégats très puissants, mais qui en contrepartie détruisent l'arme. Enfin pour finir, il est possible d'acheter des accessoires. Certains permettent de ralentir le temps quand on le désire en payant très cher de sa magie, d'autres de créer un double, ou encore de pouvoir parrer les coups. Ces nombreux accessoires apportent encore de la diversité au gameplay, presque une autre facon de jouer et ne seront pas de trop dans les modes de difficultés supérieurs. Après ces longs paragraphes sur le gameplay, je conclurai sur cet aspect là du jeu en disant qu'il est accessible à la majorité, mais qu'il n'est cependant pas basique. On peut donc maitriser les bases facilements, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de profondeur. Que l'on soit novice ou joueur confirmé, on s'amusera beaucoup lors des combats.

 

Bayonetta se permet même de poser en plein combat!

 

Si Bayonetta peut compter sur un excellent système de combat, qu'en est il de l'univers, de l'ambiance et du scénario du jeu? Pour résumer le pitch de base, Bayonetta, une puissante sorcière, a tout oublié de son passé, et ne pense plus qu'à éliminer les anges venus du paradis, qui ne l'apprécient pas non plus en retour. Lorsque son informateur lui parle d'un pierre nommée l'oeil de Dieu, elle décide de partir dans une ville appellée Vigrid, qui semble liée à son passé... Comme la majorité des jeux de ce genre, Bayonetta ne remporte pas la palme du scénario le plus travaillé des jeux vidéos. Cependant, le scénario n'est pas transparent pour autant. Si il est assez confus et incompréhensible au premier abord, on fini par s'attacher aux personnages (qui ne sont vraiment pas nombreux d'ailleurs) et on ne va pas jusqu'au bout du jeu pour satisfaire son unique soif de violence, mais aussi pour comprendre. Il n'y a pas de retournement de situation de dingue, mais il y a une certaine part de mystère, qui ne se dévoile vraiment qu'à la toute fin, et qui nous pousse à vouloir toujours aller plus loin par curiosité. L'univers de Bayonetta est quand à lui un peu dans le même style que celui de Devil May Cry. L'époque semble proche de la notre, mais finalement on ne saurait pas trop trouver de date, des voitures d'apparence anciennes cotoyant des technologies futuristes de pointe. Le monde dans lequel on évolue est très marqué par la religion. Une des choses que j'ai trouvé agréable, c'est le fait de se promener dans une ville au début du jeu. Bayonetta évolue dans une sorte de dimension parallèle à celle des humains "normaux". On avance donc en voyant les humains qui sont translucides, quand on les frôle ils se retournent ou s'arrête de marcher, quand on casse un objet ils s'enfuient... J'ai trouvé que ca changeait des autres Beat Them All où l'on ne croisait que des monstres, même si cela reste plutôt anecdotique, ces passages en ville où l'on se contente parfois juste de marcher contribuent à avoir la sensation d'évoluer dans un monde, et non de traverser une succession de niveaux. Ce sentiment est renforcé par la carte du monde sur laquelle on déplace un petit pion qui représente l'héroine du jeu. Les niveaux ont aussi une transition entre eux, quand on passe d'une plaine au centre de la terre plein de lave, on y va vraiment soit même en passant par un tunnel par exemple. Concernant les ennemis, ce sont tous des anges venant du Paradis. Sans exception. Il y a une bonne vingtaine d'ennemis différents, allant de l'ange le plus nobles à certains anges qui prennent vraiment des formes étranges... Mais je préfère vous laisser découvrir ca vous même! Bayonetta est quant à elle une sorcière bien particulière. Elle se sert de ses cheveux pour ses incantations et invocations, ces même cheveux qui lui servent de vêtements... Elle a le caractère d'un personnage de BTA, c'est à dire qu'elle ne panique jamais, mais vraiment. Elle a confiance en ses talents, et se permet de se moquer des monstres qui font jusqu'à quinze fois sa taille! Elle a aussi ce petit grain de folie un peu comme Ken, le héros de Ninja Blade. Mais elle a surtout en plus son coté féminin. Là où les provocations de Dante étaient classes ou insolentes, celles de Bayonetta sont sexy et perverses. Enfin pour conclure sur l'ambiance du jeu, parlons d'abord des musiques, qui sont sublimes et variées. On passe de l'ambiance jazzy du bar "Les portes de l'enfer", à de la J-pop pour les combats ou encore de la musique un peu plus orchestrale pour les gros combats. Un petit mot sur l'aspect technique. C'est joli et très fluide, à part certains moments très rares où c'est vraiment du très gros bordel à l'écran, mais même dans ce cas, il y a une saccade ou un petit ralentissement, vraiment court et cela se produit rarement. Qu'on installe ou pas le jeu, les temps de chargement sont très courts, et on ne les voit pas passer car on peut travailler nos enchainements, liste à l'appui pour passer le temps. Pour finir, il y a de nombreux clins d'oeil disséminés dans tout le jeu. Des références aussi bien à d'anciens jeux Capcom et SEGA qu'aux jeux vidéos en général. On retrouve plein de petites choses qui évoquent des souvenirs, et c'est très agréable.

 

Jeanne, une mystérieuse sorcière qui semble avoir un lien avec votre passé, vous défiera tout au long du jeu

 

Ce qui fait l'originalité de Bayonetta, en dehors de son look très spécial, c'est la diversité de ses phases de jeux. En effet, le jeu ne se contente pas que de vous faire combattre des ennemis à n'en plus finir, et se permet de changer de style de jeu, le temps d'un chapitre ou encore d'intégrer quelques éléments empruntés à d'autres genres. Le premier et le plus flagrant est l'aspect plate forme. Bien sur ca n'a rien à voir avec un Mario, mais c'est bien présent. On doit parfois simplement sauter au dessus d'un trou, mais quelques fois aussi sauter précisément pour atteindre certains endroits, et même  se transformer en animal pour aller chercher les trésors les mieux cachés! Dans le même registre il y a aussi quelques séquences où l'on doit éviter des pièges ou encore des moments où l'on doit courir sur un sol qui se détruit littéralement sous nos pas ou échapper à de la lave en fusion qui se rapproche dangereusement. Ces phases permettent généralement de souffler un peu, mais aussi de ne pas être trop gavé de combat, et ca marche plutôt bien. Mais ce qui est encore plus amusant, c'est que ces phases de jeu sont intégrées lors des combats contre les boss. On peut ainsi combattre un ennemi et continuer sur les murs ou le plafond, mais aussi sauter sur des débris qui tombent pour atteindre le point faible d'un ennemi, quand ce n'est pas l'ennemi lui même qui se transforme en une sorte de niveau de plate forme! Une bonne initiative donc. Il y a aussi quelques enigmes tout au long du jeu, mais ce n'est jamais vraiment très recherché, et souvent la solution consiste à éliminer les ennemis présents. Enfin il y a des séquences de jeux qui s'éloignent totalement du jeu de base. On retrouve ainsi des phases de conduite à moto, mais aussi des passages sous forme de jeux de tir. Ces passages sont plus ou moins réussis, mais ils apportent le temps d'un chapitre un changement bienvenue. Cependant pour les phases à moto j'ai été un peu décu, car ca va vraiment trop vite et on percute vraiment pas ce qui se passe à l'écran, déjà que c'est compliqué de pas s'exploser la tête dans le premier véhicule venu, et la caméra étant mal placée n'aide pas non plus.

 

Cette séquence de jeu à moto apporte un peu de diversité au jeu

 

La grande force de Bayonetta réside aussi dans son contenu, très riche. Avant d'aborder le contenu en lui même, j'aimerais parler un peu des modes de difficulté. Les deux premiers modes sont "automatiques", ce qui a pour effet d'avoir un certain accessoire activé sur Bayonetta durant tout le jeu, qui permet d'enchainer les ennemis sans avoir à se soucier du déplacement ni même des touches en elles même. Si ces modes ne semblent avoir que peu d'intérêt, il ne faut pas non plus leur cracher dessus. Ils peuvent permettrent à ceux qui aiment moins ce genre de jeu ou tout simplement ceux qui n'aime pas la difficulté de s'amuser et de profiter visuellement du jeu. C'est à partir du mode normal que le jeu se corse, c'est le mode de difficulté le plus élevé qu'on a lors d'une première partie, et c'est dans ce mode que j'ai commencé. Je dois dire que je suis plutôt satisfait, car autant j'aime pas quand c'est trop facile, autant certains BTA m'avaient découragé à cause d'une difficulté trop élevée. Les développeurs de Platinum Game semblent avoir trouvé le juste milieu dans ce mode. Les ennemis sont agressifs, mais pas non plus imbattables, et si l'on bute parfois sur certaines créatures, on fini quand même par y arriver en persévérant et en comprenant bien le comportement de la bête en question. Je remercie également les checkpoint judicieusement placés: même si l'on meurt, on ne recommence jamais bien loin. Certains diront que c'est un défaut, mais personnellement je trouve que c'est une qualité, je trouve ca frustrant de devoir se retaper dix fois cinq kilomètres et vingt larbins juste parce qu'on a chuté contre un monstre un peu plus fort. En bref, le mode normal me semble être le meilleur pour commencer, il ne sera pas impitoyable avec vous comparé à d'autres jeux de ce style, mais il vous apprendra la vie, à bien connaitre vos ennemis et utiliser vos capacités. Viens ensuite le mode difficile, qui porte bien son nom, avec des ennemis plus rapides et agressifs, qui font également plus mal. Enfin le mode Apothéose est le dernier niveau de difficulté, celui où le Witch Time ne fonctionne même plus. Ce mode est bien sur de la pure folie, et il est préférable d'avoir débloqué toutes les armes et de s'équiper de puissants accessoires avant de s'y attaquer. Mais pourquoi refaire le jeu me direz vous? Tout d'abord pour les statues. Le jeu est divisé en chapitres, eux même divisés en versets. Chaque verset étant plus ou moins associé à un combat ou une suite de combats. A la fin de ce(s) combat(s), vous recevez une médaille, qui vient récompensé votre performance, ou souligner votre nullité. Il y en a six, de la plus faible à la plus forte: pierre, bronze, argent, or, platine et platine pur. Ces médailles sont attribuées en fonction de plusieurs facteurs: le temps, les combos, les dégats encaissés et l'utilisation ou non d'objets. A la fin du chapitre, toutes les médailles font une moyenne qui détermine la valeur de la statue que vous gagnez (les mêmes valeurs que les médailles). Si ce n'est pas forcément très original, j'ai trouvé ce système assez entrainant, et ca me motive à améliorer mes performances. Petit détail amusant, chaque valeur de médaille/statue correspond à un personnage du jeu, ce qui permet de nous situer par rapport aux personnages. A noter que débloquer toutes les statues de platine dans un mode non automatique n'est pas forcément sans autre récompense que la fierté et l'argent... L'argent, parlons en d'ailleurs! Autant être franc, lors de ma première partie, je n'ai pas pu acheter grand chose dans le magasin. Quelques techniques, quelques objets et c'est tout! On se fait environ de 20000 à 50000 à chaque chapitre, sachant qu'une technique coute dans les 20000, un objet rare dans les 30000 et un accessoire dans les 100000... Mais cela motive encore à rejouer, pour tout se payer! D'ailleurs j'ai un peu rusher dans ma première partie, mais en enchainant bien et en se faisant toucher le moins possible, on gagne tout de suite plus. Les articles sont nombreux en tout cas, et il faudra bien de nombreuses parties pour tout se payer, sauf si vous utilisez une astuce qui permet de gagner de l'argent très vite... Mais moi je préfère passer plus de temps à jouer. Le jeu dispose également de pas mal de contenu à trouver directement dans le jeu. Il y a d'abord les quarts de coeur et les moitiés perles qui augmentent respectivement votre santé et votre magie maximum lorsque vous les assemblez. Ils sont bien cachés dans des tombeaux de sorcières à trouver tout au long du jeu. On peut également chercher les hymnes angéliques, disques qui correspondent à des armes et dont les fragments sont éparpillés dans certains chapitres, les premières armes étant quasiment données, les dernières étant quasiment secrètes. Il y a aussi tout un coté archive. Chaque ennemi à une "fiche" qui lui correspond et le décrit brièvement, pareil pour les démons que vous utilisez. Il y a aussi les notes d'un journaliste à retrouver dans les chapitres, certaines étant un peu cachées, et qui vous en apprennent plus sur l'histoire. Il y a également des versets secrets à trouver dans les niveaux, qui vous imposent des combats avec un handicap, comme utiliser un nombre limité de coup de poing, ne pas toucher le sol, ne pas pouvoir utiliser le Witch Time, etc... Ces combats sont de vrais défis, et si vous les complétez tous, vous aurez accès à un niveau secret... Mais je n'en dirais pas plus! Enfin, il y a les larmes de sang. Il y en a 101, 50 correspondent aux succès du jeu, les autres sont détenues par des corbeaux qu'il faudra attraper dans certains niveaux. Pour toutes les réunir, vous allez en baver! Avoir tous les succès ne sera pas une mince affaire, mais les corbeaux sont dispersés dans les différentes difficultés, les derniers corbeaux se trouvant donc en mode Apothéose... Cependant le jeu en vaut la chandelle... Niveau contenu donc, Platinum Game ne s'est pas moqué de nous, et je ne doute pas qu'il faudra du temps et de la patience pour tout avoir. Mais en tout cas, je trouve ca vraiment motivant, ca donne vachement envie de rejouer, et l'utilisation des succès est intéressante aussi.

 

Les habitants du paradis ne cesseront de vous attaquer... qu'ils aillent en enfer!

 

 

Alors finalement, Bayonetta, enfer ou paradis? Je ne débordais pas d'impatience pour ce jeu, mais finalement je suis vraiment sous le charme. La belle sorcière a su m'envouter, avec un univers original et qui ne se prend jamais trop au sérieux, mais qui bénéficie d'un background un peu plus travaillé que les autres jeux du genre, mais aussi par un système de combat qui est très agréable et fun, accessible de prime abord, et technique lorsque l'on creuse un peu. La plus grande force du jeu étant pour moi son dosage de la difficulté, qui n'est pas rebutante, et qui au contraire permet de bien cerner le jeu et ses subtilités avant de s'attaquer aux modes de difficulté plus élevés. C'est vraiment un bon jeu pour se mettre au Beat Them All, même ceux qui n'aiment pas trop le genre pourrait s'y amuser, j'en suis convaincu. Cerise sur le gateau, Bayonetta ne vous lassera jamais, en empruntant des phases de jeux à gauche à droite pour diversifier l'expérience de jeu, et vous rendra totalement addict à elle grace à un contenu énorme qui nécessitera de nombreuses heures de jeux et de souffrance afin d'être débloqué. Mais après tous ces efforts, vous pourrez enfin crier au monde entier, un soir de pleine lune: "I am a BITC... hum, a WITCH!!!"