A défaut d'avoir le temps d'écrire de vrais posts de blogs, voici une petite mise-à-jour, à mi-chemin entre la branlette intellectuelle et  le billet d'humeur.

Ca va bientôt faire cinq mois que je suis installé au Japon. J'entre dans la dernière phase de mon stage chez Gameloft, qui sera bientôt remplacé par un véritable poste dans l'entreprise. Le pré-contrat est signé et le Visa Ingénieur devrait m'être délivré d'ici un mois ... Ce sésame est bien plus compliqué à attraper que certains pourraient le croire.

 

J'ai 22 ans, et je suis en train de réaliser le rêve du Kaminos d'il y a 12 ans. Maintenant, il me paraît évident que je veux continuer dans le jeu vidéo. A terme, même, j'ai l'ambition de devenir Producer. Un poste que j'adorerais occuper, à la croisée des chemins entre le créatif, la technique et la monétisation.

Mais ça, c'est pour plus tard. J'ai d'abord tellement de choses à apprendre et à acquérir. Dans l'équipe actuelle de Gameloft Tokyo, il commence à arriver de vrais gros calibres. Des gens qui ont beaucoup apporté à l'industrie. Des gens avec qui tu parles autour d'un café, en sentant la passion et l'envie de partager perler sur le front. Mais plus que de la passion, tu sens de l'intelligence, de l'expérience, de la maitrise. Et tu veux t'en imbiber, devenir une éponge, t'inspirer et te faire influencer par des gens comme ça.

C'est motivant, enrichissant et me confirme que je veux vraiment m'engager dans cette voie.

Du coup, entre ça et le fait que j'habite seul pour la première fois, j'ai énormément appris pendant ces cinq mois.

Florent Gorges m'avait dit autour d'une bière, avant mon départ « ne fais pas comme tous les Français, qui crient au génie en arrivant au Japon, et qui au bout de six mois, détestent le pays ». Je lui avais garanti que je ne m'étais jamais placé dans cette optique, et je maintiens mon avis aujourd'hui.

J'ai forcément été beaucoup surpris, dans le bon comme dans le mauvais sens, mais mon constat reste le même qu'à mon arrivée : mon bonheur est ici, pas à Paris. Si j'ai eu ma dose de désillusions (on reviendra dessus à mon passage en France en septembre), le Japon est un pays que j'aime du plus profond de mon cœur. Et j'espère que cela sera suffisamment réciproque pour qu'il accepte que je fasse ma vie entre ses frontières.

 

Question jeux vidéo, j'ai enfin fini The Last Of Us. Et je reste indéniablement déçu. Gameplay pauvre et répétitif, tirant inlassablement les mêmes ficelles de progression (ha mon dieu, les échelles !!), une IA lacunaire et frustrante, et surtout des combats inintéressants.

Mais je crois que ce qui m'a plus choqué dans The Last Of Us, c'est le nombre de personnes qu'on tue : on nous a rabâché sans cesse qu'il s'agissait d'un jeu de survie, où les munitions étaient comptés. Comment justifier qu'à la fin du jeu, j'aie plus de kills que dans Uncharted 3, alors que ce dernier est un jeu de shoot totalement assumé ?

Si techniquement, le jeu est pour ainsi dire irréprochable, sur le fond, c'est bien moins sexy. Dans le genre « narration mature », j'ai trouvé Bioshock, Bioshock Infinite, Alan Wake ou Heavy Rain bien plus aboutis. The Last Of Us est d'un creux à côté.

 

De toute façon, je n'ai presque plus le temps de jouer, je passe une grosse partie de mon budget dans les fringues (Shibuya aura ma peau :'( ) et j'essaye au maximum d'éviter les éditions physiques des jeux, pour me concentrer que du dématérialisé. J'imagine que je ne suis donc plus un « true hardcore gamer », que je n'ai jamais été, de toute façon.

Pour conclure ce billet un brin bordélique, j'espère que ceux qui sont à la Japan Expo en ce moment profitent bien, que l'IRL qui s'y organise sera aussi mémorable que les précédentes, et j'ai vraiment hâte d'être en septembre pour remettre le couvert en votre compagnie !