Parmi les ludophiles, il y a deux écoles. Ceux qui demandent, réclament la maturité de leur média comme une religion attend son messie. De l'autre, il y a ceux qui estiment au contraire que le panpan-boumboum, c'est pas si mal, et qu'on a suffisamment de choses sérieuses à côté, alors autant shooter du zombie dans la joie et la bonne humeur du Live, une bière à la main.

 

Même si je me retrouve plutôt dans la seconde façon de penser, j'estime qui plus est que le fait que notre media n'ait pas atteint la maturité est une chance.

Sa jeunesse est sans doute son plus gros point fort. Personnellement, j'ai toujours aimé comprendre un cheminement de A à Z. Pourquoi est-ce que le dernier bouquin de tel auteur est-il si bon, alors que le reste n'était pas terrible ? Ce genre de choses.

C'est quelque chose qu'il est encore possible avec le jeu vidéo. Il est encore possible de jouer à des Amstrad, des Nintendo et des Videopac. A contrario, le cinéma est déjà bien trop vieux : une vie ne suffit pas pour voir toutes les pièces qui ont façonnées l'histoire du grand écran.

Dans le jeu vidéo, c'est encore le cas. Alors je le remercie de ne pas avoir fini sa croissance.

Dans 20 ans, je m'imagine bien père. Et j'espère bien que mon rejeton aura la même passion que moi, et qu'il viendra fouiller dans la collection pour découvrir Zelda A Link To The Past, après avoir passé du bon temps sur le dernier à la mode sur Nintendo 2035.

Finalement, je me dis même que c'est pour cette seule et unique raison que je suis à ce point collectionneur : si ça se trouve, dans pas longtemps, on aura plus de matérialisé. Alors autant chérir le notre, tout immature qu'il soit.