J'ai écrit très peu de critiques de films. Je ne suis pas doué pour, je ne suis pas un cinéphile, je serais incapable de parler d'un film que je n'ai pas aimé, ou qui m'a tout simplement plu.
J'avais réussi à en écrire une pas trop mal sur Sucker Punch, que je considère encore aujourd'hui comme un de mes films préférés. Aujourd'hui, je vais vous parler rapidement du dernier film de Christopher Nolan, le fameux The Dark Knight Rises.
Je vais vous en parler avec le ton que j'aurais autour d'une bière, dans un café, entre potes. Je serais bien incapable de faire autre chose.

Batman Begins et The Dark Knight, je les ai tous les deux vus, tous les deux aimés. Chacun, une fois et une seule (bien que j'ai The Dark Knight en Bluray en 5 exemplaires, relicats d'un concours du site pour lequel je bosse). Je me rappelle que je les ai tous les deux beaucoup aimés. Quand j'étais gamin, j'étais dingue de Batman. Je vivais avec mes jouets Batman, je chérissais les VHS enregistrées par mon père quand le dessin animé passait à la TV, j'avais vu tous les films des milliards de fois (même celui avec le Vengeur Masqué).

Et ce qu'avait selon moi réussi Nolan, c'était à me rappeler tous ces bons moments, à effleurer des personnages qui étaient restés cachés au plus profond de ma mémoire. L'Epouvantail, par exemple. Mais il a fait tout ça avec un film pour les gosses qui ont grandi. Qui comprennent mieux la dualité de Batman, la violente métaphore de la justice injuste et du héros incriminable. Sûrement que c'était le cas aussi avant les films de Nolan. Mais c'est lui qui m'a fait passer le message.

20h30, je vois que tout le monde sur Twitter et Gameblog chope des places. Je regarde ma montre, et vois qu'il reste des places au MK2 Bastille pour 21h30. Un coup de métro plus tard, j'y suis.
J'arrive dans la salle. OH. Je la connais cette salle, de ce cinéma que j'avais oublié. C'est là où j'avais vu l'avant-première de Harry Potter et La Chambre des Secrets. Marrant.
Oh, c'est drôle aussi, y'a pas de pubs avant le film. La classe.

L'image me pète à la gueule. J'ai l'impression de revivre une scène à la gravitation instable d'Inception. J'entends une voix bizarre. Pas une voix rauque. Une voix assez haut perchée, étouffée par un effet Dark Vador. Oh, c'est Bane. Je l'aimais bien celui-là. Il avait des tuyaux qui lui rentraient partout dedans. Pas dans le film ? Ah, tant pis.
Les personnages se montrent peu à peu. Je redécouvre des noms que j'avais oubliés. Ras'al Ghul par exemple. La Catwoman est sympa sans plus. Le Batman est génial. Ses nouveaux joujoux aussi.
Au milieu du film, je me dis la même chose que quand j'ai vu Casino Royale : « ah, c'est marrant, on laisse tomber les gadgets, on arrive dans le mental, on casse la carapace en fer du héros ».
Tout ça, Nolan le fait avec brio. Il inscrit son film dans notre crise économique, la crise citadine et son bordel permanent, prévoit presque la tuerie d'Aurora. Le film est violent, mais la violence n'est pas gratuite. Il a ses moments de « America, Fuck Yeah ! », mais ils sont intelligemment mis en place. Le méchant est incroyablement humain. Il nous piège en même temps que ses victimes cinématographiques.
J'ai l'impression d'être sur un champ de bataille virtuel. Ah, c'est Hans Zimmer qui fait la musique ? Tu m'étonnes. Il n'a pas été choisi au hasard lui.

En quelques mots. J'ai beaucoup aimé ce film. Vraiment. J'aime bien les trilogies. Les trilogies c'est classe. Le Batman de Nolan est une belle trilogie. Le Batman de Nolan, c'est classe.