A un mois de la sortie de la console en France, et après un gros mois d'utilisation, voici mon premier verdict sur la PS Vita, la nouvelle portable de Sony.
Doit-elle, selon moi, être achetée ? Faut-il attendre une probable baisse de prix ? Quels sont les jeux dont il faut envisager l'achat ? Des conseils dans l'utilisation ? En attendant le prochain podcast d'1 plan à 4 qui rentrera encore plus dans les détails, je m'en vais vous dire ce que je pense de la PS Vita. Ready ?

 

La console :

Ergonomie :

La console tient indéniablement bien en mains. Les sticks sont clairement plus petits que ceux d'une Dualshock, et, il faut le reconnaître, moins précis. Pour autant, on s'y habitue rapidement, et ils s'avèrent parfaitement adaptés à 99% des situations. Il n'y a guère que les phases les plus demandeuses en précision qui poseront problème.

La croix est selon moi la meilleure croix dans une manette : les boutons sont cliquables façon souris, mais sont sur le même axe : la précision y est excellente, et j'espère que Sony aura l'intelligence de la garder pour sa future Dualshock 4. Malheureusement, ce n'est pas la même histoire pour les 4 boutons historiques de la marque Playstation : ils s'enfoncent assez mal, font par moments un petit bruit désagréable. Rien de bien méchant et jouer avec est parfaitement possible et satisfaisant, mais pourquoi ne pas avoir fait un système similaire à la croix ? Bizarre. Mention spéciale au bouton carré, qui, à l'instar des toutes premières PSP, donne l'impression de rogner sur la partie réservée à l'écran et couine comme un canard. Nice.

L'écran tactile est de type multitouch capacitif, ce qui le rend similaire à ce qu'on fait sur iPhone, par exemple.  De la qualité, somme toute. Le panel arrière est selon moi l'une des plus grosses innovations du jeu vidéo, ces dernières années. Clairement, il permet d'avoir l'intégralité de ses doigts active actifs : c'est une petite révolution pour moi. A voir si des jeux savent l'utiliser comme il faut.

OS :

Le Live Area, nouvel OS de la console, est bourré de bonnes idées. Je n'ai jamais pris autant de plaisir à réorganiser mes icônes, passer d'une application à une autre ... Clairement, il reprend tous les bons points d'un iOS, en les remettant à sa sauce et en optimisant le tout pour le jeu vidéo. C'est très, très bon.
Ce qui l'est moins, c'est qu'on a l'impression qu'il n'est pas fini. Et c'est une sacrée honte quand même. Le nombre d'options et de paramètres est ridicule, des options phares manquent énormément. Le navigateur, bien que fortement aidé par le tactile, est totalement à revoir. De même, l'utilitaire de transfert de données, même s'il permet de sauvegarder et restaurer des sauvegardes sur la console, fait preuve d'une ergonomie proche du zéro pointé. Des paramètres de base comme changer de fond d'écran sont difficilement accessibles, et amènent à une seule et unique conclusion : il va falloir qu'au sortir de mes études, Sony m'embauche, car ils ont clairement besoin de nouveaux ingénieurs (lol).

Autres :

Les caméras sont des petites webcam 0.3 MP. C'est certes ridicule, mais parfaitement suffisant pour l'utilisation qu'on en fait : de la réalité augmentée mignonette mais un peu gadget.

Les hauts parleurs de la console sont assez mal placés : il est courant qu'on les écrase avec les pouces, quand ces derniers ne sont pas sur les joysticks. Leur puissance est similaire à celle qu'on avait sur les HP de la PSP, mais leur qualité est bien supérieure.

Jeux :

Uncharted :

Je ne vais pas m'appesantir sur ce jeu, auquel j'ai dédié un petit test.  Je vous invite donc à le lire si vous souhaitez connaître mon avis sur la question !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dynasty Warriors NEXT :

Dans le genre « why would you do that !? », Dynasty Warriors NEXT est clairement dans le top 3 mondial. Le jeu utilise les excellentissimes bases de Dynasty Warriors 7, le tout couplé à un système de bases similaires au 5 Empires. En gros, ce qui se fait de top dans la série. Qui plus est, le jeu figure parmi les softs les plus impressionnants techniquement du launch. Alors pourquoi, mais pourquoi, mais POURQUOI pourrir le jeu avec des petites scènes où on joue à Fruit Ninja ou à Angry Birds avec des guerriers Chinois. Hein ?! Pourquoi ?! Ça n'a aucun sens ! Ça casse le rythme, c'est aléatoire, c'est imprécis, c'est frustrant ... Et pourtant ! Le jeu sait proposer des interactions tactiles de qualité, avec par exemple la possibilité d'agrandir la map d'un simple mouvement du pouce ... Le tactile dans les jeux gamers, c'est ça ! Ça apporte, ça enrichit, ça complémente ! Mais pas de parer des flèches en tapotant comme un abruti son écran !
Bref, un très bon jeu dans la lignée des récents opus, dont le plaisir m'est malheureusement gâché par ces nombreuses phases de non-sens vidéoludique.

 

Minna no Golf 6 :

Je n'attendais rien de ce jeu. Je l'ai pris pour faire des petites sessions de 10 minutes aux toilettes ou dans le métro, guère plus. Et cette claque que je me suis prise ! C'est pour ainsi dire mon premier jeu de golf, et je n'imaginais pas le tout aussi addictif et bien pensé ! Très simple à prendre en main, Minna no Golf est pourtant très complet, et même complexe si on s'y attarde. Très beau, il manie à merveille les beaux environnements verdoyants à des petits personnages façon manga très attachants. De tournoi en tournoi, on achète de nouveaux clubs, de nouvelles fringues pour notre avatar, des musiques ... Le jeu possède une durée de vie insoupçonnable, renforcée par des tournois online quotidiens aux parcours uniques. Une bonne grosse baffe, et un indispensable, qu'importe le type de joueur que vous êtes.

 

 

 

 

Army Corps of Hell :

Attention, faut bien savoir que pour moi, le Metal c'est la vie. Mon avis est donc forcément biaisé, car l'ambiance de ce jeu défonce tout ! Façon Death Metal faussement sérieux, le titre de Square Enix est en fait un Pikmin dopé aux amphétamines. Les niveaux sont courts et parfaitement adaptés au jeu sur portables. C'est dans ses graphismes qu'Army Corps of Hell déçoit, puisque le jeu fait très « PSP upscalé ». Dommage. A réserver aux muzikos dans un premier temps, les autres peuvent se jeter dessus quand ils le trouveront à 20 euro.

 

 

 

 

Dream C Club Zero Portable :

Hmmm, alors attends, je t'explique l'histoire : tu prends Dream C Club Zero sur Xbox, tu mets le disque dans un compresseur, t'en ressors le jeu sur Vita ! C'est pas dur ! Alors oui, le jeu est strictement le même (exception faite de modes bonus un peu débiles à faire avec l'écran tactile), et son intérêt est donc limité pour les gens l'ayant déjà fait sur 360 ... Mais il reste super marrant à jouer, agréable à regarder, et toujours aussi génial dans son concept : se taper la discut avec des hôtesses et se raconter sa vie, c'est kikoudrôle. Même si le concept commence un peu à s'essouffler.

 

 

 

 

 

Alors, cette Vita ?

A chaque fois que j'allume ma Vita, c'est-à-dire plusieurs fois par jour, je retrouve ce sentiment de gamin que j'avais devant ma Gameboy Color. J'ai ENFIN mon monde dans mes mains. Avec un smartphone en mode modem, le PSN me suit partout. Grâce à son autonomie respectable, elle permet de partir à l'aventure sans trop se soucier du lendemain. Grâce à son line-up de ouf (plus de détails dans le podcast), elle garantit d'ores et déjà des centaines d'heures de bonheur. En effet, j'ai passé plus de temps sur ma Vita en un mois ... que sur ma 3DS en bientôt un an.
Même si les futures consoles de Sony et Microsoft atomiseront clairement la Vita en termes de puissance, qu'importe : la performance technique que je tiens aujourd'hui dans mes mains est suffisante. Et même plus : elle est bonne. Et le sera encore dans 5 ans.

Je suis cependant beaucoup plus critique quant à la manière faire de Sony : certes, Kaz Hirai l'a dit, Sony perd de l'argent sur chaque console vendue. J'en déduis qu'ils cherchent donc à se rattraper un maximum sur les accessoires. Ce serait légitime dans une situation autre que celle actuelle : la 3DS, en fonction du modèle pris, peut revenir deux fois moins cher qu'une Vita. Proposer la console à 250 euro est selon moi raisonnable. Mais pas dans ces conditions.

Petit flash-back, 250 euro, c'était exactement le prix de la PSP à son lancement : mais cette dernière était vendue avec une housse, une petite carte mémoire pour les sauvegardes de jeux, une dragonne, un UMD de démo, des écouteurs.
Ici, c'est tout le contraire : on passe du Value Pack au Mc Guyver Pack. On te fournit le strict nécessaire, démerde-toi pour le reste (comprendre par là : claque 70 euro en accessoires). Alors oui, je suis faible et j'ai tout racheté. Mais dieu que c'est frustrant : à 250 euro la totale, Sony aurait sûrement fait de bien meilleures ventes au Japon. Etait-ce si dur de faire l'effort ?

 

Cela ne m'empêche pas de croire en la PS Vita. Elle a le potentiel pour regagner le joueur, le vrai, le barbu. Car je souhaiterais une chose, et j'en ferai ma conclusion : le public que la Wii et la DS ont créé, l'iPhone peut bien le reprendre, je m'en fous. Et Sony s'en fout. Ils tentent d'en charmer quelques-uns, mais n'en ont jamais fait leur cœur de cible. Celui qui est prêt à mettre de l'argent, à s'investir, c'est le gamer. Celui que la puissance de l'iPhone 6 ou 7 n'intéressera pas plus que ça, et qui préférera une maniabilité aux boutons : c'est lui le passionné, et c'est à lui que la PS Vita est dédicacée. L'avenir nous dira si cette dédicace est gravée dans le marbre ou non ... Mais j'espère de tout cœur que c'est le cas.