Bon sérieusement, celui-là je l'attendais vraiment au tournant.
En gros gros fan de la série, j'avais été extrêmement déçu par
le réel premier opus HD des DW, le sixième épisode. Foutage de
gueule de gameplay en dépit de quelques bonnes idées, de grosses
incohérences sur le champ de bataille, une difficulté très mal
équilibrée ... Les tares de cet épisodes ne manquaient pas,
impossible de ne pas le reconnaitre, même en étant un bon fanboy.

Après les blablabla Empires, Strifeforce, Xtreme Legends, et la
myriade de stand alones sur le modèle du 6, la tentaculaire série
de Tecmo Koei se devait marquer le coup et remonter dans le cœur de
ses fervents défenseurs. En plus, c'est les 10 ans de la série, et
le 7, c'est bien le chiffre de la raison non ?

Première chose qui frappe : les devs ont ENFIN compris que lemode histoire devait évoluer. On ne suit plus un général pendant
cinq ou six batailles, mais bien un des clans jusqu'à son apogée.
Cela permet premièrement de beaucoup mieux coller à l'Histoire,
puisque seules les toutes fins de chaque royaume est altérée (la
réelle peut être lue dans le magnifique mode encyclopédie). En
clair, le bonhomme qu'on a choisi ne prend plus systématiquement le
contrôle de la Chine après deux escarmouches. J'exagère, mais par
moments on en était arrivés là.

Bien entendu, le fait qu'on suive un royaume tout entier amène
une narration mieux construite, qui nous permet d'avoir une vue
globale et de comprendre les enjeux des batailles, plutôt que de se
dire : « hop là on enchaîne, dans 20 minutes c'est
fini ! ». Cela change du tout au tout notre appréhension
du jeu et du mode histoire, nous permet de davantage nous attacher
aux personnages, à leur région et à leur famille.

Mais là où ce Dynasty Warriors 7 a fait très fort, c'est dans
sa mise en scène et les liens entre les dites batailles. En clair,
jusqu'à aujourd'hui, on avait à l'écran un résumé de la
situation relativement fastidieux à lire et long à écouter, puis
une vue d'ensemble du champ de bataille : on réglait notre
équipement et nos compétences, et c'était parti.

Ici, tout s'enchaîne d'un seul bloc, certaines batailles se
succèdent sans interruption, l'histoire est davantage mise en avant
à l'aide de cut scenes foutrement bien mises en scène. Pareil,
notre préparation se fait à l'intérieur même de notre camp, à la
manière d'un Monster Hunter : on peut aller parler aux autres
généraux, connaître leur sentiment face à la bataille à venir,
aller acheter de l'équipement, etc. Ensuite, et aucune transition,
les portes du camp s'ouvrent et la bataille commence. Vous n'imaginez
pas la différence que cela fait, quand on était habitués à une
simple map sur laquelle on se retrouvait parachutés on ne sait trop
comment.

Une fois sur le champ de bataille, on sent la différence :
les armées sont beaucoup plus nombreuses qu'autrefois, l'IA n'est
plus celle d'une huitre (comprendre par là que l'ennemi arrêtera de
vous attendre tranquillement, et viendra vous chercher), certains
commandants ennemis sont redoutables. Le côté « un homme qui
en vaut mille » n'est plus seulement valable pour le joueur !

C'est simple : jamais la série n'avait fait un tel pas en
avant question narration, jouabilité et mise en scène.


On le sait, la série n'a jamais été une démonstration
technique (quoique le 5 était très beau). Cela se vérifie une
nouvelle fois ici, etce même si on est bien au-dessus du sixième
épisode. Certaines expressions ne sont pas terribles, on aperçoit
régulièrement des pop ups d'ennemis ou d'environnements, les
textures bavent pas mal ... C'est un peu embêtant, même si au cœur
de la bataille, on n'y accorde finalement que très peu d'attention :
quand on a 200 ennemis à l'écran, on a beaucoup mieux à faire que
d'admirer le paysage !

Surtout que le charadesign est très léché, et on apprécie avec
joie la nouvelle esthétique des officiers, qui sont presque tous
passés par la case redesign. Ah, si, y a bien Zhou Yu qui fait tiep,
mais bon. Notons par ailleurs que le jeu est compatible 3D
stéréoscopique sur PS3
, et que cette dernière est de toute
beauté !

 

Du côté sonore, on aime la toute nouvelle bande son, dans la
plus pure tradition de la série : du bon gros metal
instrumental à la Jap
', qui enchaîne les riffs endiablés de
guitare. Bon, ça plaira peut être pas à tout le monde, j'en
conviens, même si perso je suis fan. Il est en tout cas impossible
de nier le caractère épique que ce la donne aux combats, et
finalement, le principal est là.

Les doublages en Anglais sont d'une qualité irréprochable et
pour une fois, les doubleurs prononcent les différents noms Chinois
comme il faut. A noter que la VO Jap arrive bientôt en DLC sur le
PSN et le Live, mais à l'heure où j'écris ces lignes, elle n'est
pas encore dispo.

Enfin, la durée de vie est monstrueuse, comme d'habitude avec la
série. Les quatre modes histoire vous tiendront facilement 35h, le
mode conquête (qui comme son nom l'indique, vous permet de conquérir
la Chine, sans suivre l'Histoire) est gigantesque et jouable en coop
(online et splittée). Compléter la galerie, forte de nombreuses
cinématiques et autres wallpapers, lire l'encyclopédie ... Il y a
beaucoup à faire dans Dynasty Warriors 7 ! Des dizaines et
dizaines d'heures de jeu devant vous !

En un mot comme en mille, ce Dynasty Warriors 7 est pour moi
l'épisode le plus abouti et peut servir de base solide pour le futur
de la série. En dépit de quelques faiblesses techniques évidentes,
il réussit à nous transporter, nous faire voyager dans le temps et
l'espace comme jamais. On s'attache à nos combattants, on prend du
plaisir à les entraîner, à les mener sur le champ de bataille, à
les suivre dans leurs stratégies militaires ...

Certains ne verront en Dynasty Warriors 7 qu'un énième épisode
bourrin et sans âme, mais ceux qui creuseront y trouveront un jeu
généreux et fait avec cœur, et comprendront qu'il est le fer de lance du renouveau d'une
magistrale épopée vidéoludique. Un jeu qui ne laisse pas de marbre
et qui mérite de figurer dans toutes les ludothèques !