Je suis né le 29 octobre 1979. Le même mois de cette même année, un petit jeu vidéo débarquait au Japon : Puck-man. Celui-là même qui sera rebaptisé ailleurs dans le monde Pac-Man, car de petits malins s'amusaient à gratter le "P"  de la borne pour transformer le nom en quelqu'un chose d'un peu moins enfantin.
Coïncidence ou pas, Pac-man sera mon premier jeu vidéo. Ce devait être entre 82 et 84, je me souviens encore très bien que c'était mon père qui avait débarqué avec cet obtet rond et jaune à la maison. Sa forme faisait penser à celle d'un casque futuriste à la Dark Vador, c'était un objet qu'on dirait aujourd'hui délicieusement retro-futuriste, fabriqué par Tomy. Et l'étiquette au-dessus de l'écran principal indiquait encore le nom d'origine, celui de Puck-man. Mais je ne savais pas encore lire, donc ce détail je n'ai pu que le remarquer que quelques années plus tard.
Certains ne s'en souviennent peut-être plus, mais Pac-man était à cette époque immensément populaire. Ce fut sans aucun doute la première star que connut le jeu vidéo. Même qu'il avait eu droit à son propre dessin-animés chez Hanna Barbera dès 1982. En France, ce très sympathique dessin-animé sera diffusé en 1984, soit sans doute à peu près lorsque ce miracle de la technologie débarqua chez moi. Est-ce que je connaissais déjà Pac-man a l'époque ? J'ai tendance à le croire, même si rien n'est moins sûr. Qu'il se nomme, Puck ou Pac, son arrivée me rendit accro au jeu-vidéo et fit de moi le gamer que je suis aujourd'hui. De temps à autres, mon père me lance encore d'ailleurs : "Mais qu'est-ce que j'ai pas fait ce jour là" !
Il ne fallait "que" 6 énormes piles pour donner vie à la bête, et lorsqu'on l'allumait, la célèbre musique de Pac-Man résonnait tel un Avé Maria dans une église. Le labyrinthe tout en longueur s'illuminait alors sur fond noir. Contrairement à la plupart des jeux portables, ce jeu-vidéo était lui en couleurs. Ainsi, Pac-man gardait bel et bien son beau teint jaune, et si les fantômes n'étaient plus que deux et n'avaient pas chacun une couleur personnalisée comme sur la borne d'origine, ils apparaissaient tout de même dans une belle robe rouge vif. Le grand avantage de cette technologie était également qu'on pouvait parfaitement y jouer dans le noir. Vraiment, c'était une merveille.
Ceci dit, en migrant sur cette plate-forme, le jeu d'arcade avait dû faire quelques concession. Déjà le labyrinthe était quand même bien plus petit, et c'est sans doute aussi pour ça qu'il n'y avait plus que deux fantômes au lieu de quatre. Mais le plus gros changement était que Pac-man ne pouvait être tourné que vers la gauche. Bien sûr, vous pouviez aller quand même vers la droite, mais notre héros se déplaçait alors à reculons, devançant alors Michael Jackson et son Moonwalk de quelques années. Et si je ne m'abuse, les pac-gommes ne pouvaient être mangées que de droite à gauche. Ceci rendait sans doute le game-play un peu plus complexe, mais finalement ce n'était pas plus mal. On pouvait toujours manger les fantômes, et prendre des fruits comme bonus de points.
Comme on se retrouve !
J'ai joué des heures et des heures à mon précieux Pac-man. Si par la suite j'ai eu d'autres versions du jeu (j'ai par exemple connut Pac-Mania sur mon Amstrad CPC, un épisode en vue 3D isométrique pas dégueu du tout), j'ai toujours gardé une forte affection pour ce premier modèle. Je le possède toujours et il est en très bon état. L'étiquette a pris de l'age, mais sinon rien à dire... enfin presque : il y a quelques temps, mon chat Lupin a eu la mauvaise idée de sauter sur l'étagère où j'exposais fièrement l'appareil, et me l'a fait tomber. Depuis, une légère fissure traverse l'écran principal. Il parait que les chats ont neuf vies,  le miens a bien failli en perdre au moins une ce jour là...