Mes chers petits lapins, je vous dois la vérité ! Il y a quelques temps je me suis fendu d’une vidéo où je déballais sans ménagement des jeux neufs vieux de trente ans. Cette vidéo a suscité de nombreuses réactions chez les amoureux de film plastique. On dénombre une dizaine de crises cardiaques et deux étouffements par film étirable cellofrais.

Je vous disais que ces jeux étaient hors de prix. Bien évidemment c’était faux.

Alors pour les trois du fond qui n'avait pas capté le second degré de cette vidéo, j’ai cédé à l’appel du 1er avril, date à laquelle il est de coutume de faire des blagues.

Dans les milieux autorisés on appelle cela faire un poisson d’avril. Les enfants collent un poisson de papier aux dos de leurs camarades et quand la plaisanterie est découverte, le farceur s’écrie « poisson d’avril ».

Dès lors les enfants rigolent de bon cœur, certains s’esclaffent. Le poisson étant bien évidemment relié à la fête chrétienne de Pâques puisque Pâques sonne la fin du carême et la dégustation de poisson pané, de préférence ceux du capt’ain Igloo qui était un saint homme.

Le poisson d’avril le plus célèbre est celui de la sortie de l’Atari ST. C’était à l’origine une bonne grosse blague des ingénieurs d’Atari qui avaient bricolé un ordinateur pour déconner mais commeà la surprise générale  ça s’est vendu, ils ont continué à le vendre...

Mais bon on s’éloigne du sujet. Je vous disais donc que le déballage de ces jeux Commodore 64 en disquette était une bonne grosse blague car ces jeux, je les ai payés une bouchée de pain en 2017.

Il faut savoir que les jeux américains du Commodore 64 se sont très mal vendus au format disquette. Il faut dire que le lecteur disquette du Commodore 64 était vraiment très lent et objectivement il n’y avait pas une différence de chargement transcendantale. Beaucoup d’éditeurs ont donc produit plus de jeux disquettes que prévus et au final ils se sont retrouvés avec des stocks sur les bras. Dans le business de l’époque les magasins et autres grossistes avaient le luxe infini de payer leur facture au bout de 90 jours et de pouvoir retourner leurs invendus.

Vous imaginez le truc de dingue : vous pouviez payer votre facture au bout de 90 jours ! Aujourd’hui quand un distributeur arrive à négocier un paiement à 30 jours, on dit de lui que c’est un habile négociateur mais bon ça c’est une autre histoire…

Surtout quand on sait que nous pauvres consommateurs, on paye cash des jeux sans boîte, sans notice et sans support physique qui ne sont finalement que des beta versions en voie d’évolution… Avec cerise sur le gâteau : du cash à rajouter pour avoir une armure dorée ou un sabre en acier trempé. Bah oui avec le pack de base vous n’avez qu’un pagne et le coutelas de Rahan. Faut pas déconner non plus.

Enfin bref ces jeux Commodore 64 en disquette sont donc retournés chez leurs éditeurs au bout de 90 jours et sont restés dans un coin du hangar un sacré bout de temps. On a comme ça beaucoup de jeux SEGA : Alien Syndrome, After Burner ou chez Capcom. Sortis à la fin des années 80, beaucoup de joueurs étaient passés sur d’autres machines, comme par exemple le superbe et magnifique Amiga ou sur console de jeux. Ces jeux ont donc été bradés et vendus à des déstockeurs qui ont eu également beaucoup de mal à les écouler.

Il n’y a donc aucune espèce de « hype » à déballer des jeux de ce type, même aussi vieux. Ils ont été produits à plus de 20 000 exemplaires minimum. Régulièrement on voit fleurir sur la toile des « nouveaux jeux neufs ». Certains sur eBay ne s’embarrassent même de la vente au détail et publient la photo du carton qui contient des tas de jeux neufs. Alors si sur ordinateur les tirages étaient tout de même assez rares au delà des 50 000 pièces, sur console c’est beaucoup plus fréquent.

Dès lors où est la rareté d’un produit de consommation courante distribué à plusieurs milliers d’exemplaires ? Même neuf sous blister ! Car honnêtement il existe de nombreux procédé pour mettre sous emballage plastique ce type de produit. Il est d’ailleurs courant de voir des jeux en très bon état être reconditionnés sous emballage plastique. Bien sûr le vendeur sur la toile omettra de vous le signaler.

A titre personnel il m’arrive d’acheter des jeux encore emballés mais c’est surtout pour le plaisir de les déballer moi-même et de sentir cette bonne odeur de jeu neuf. Certains m’ont mis au défi de déballer des jeux PC Engine. Et ben vous savez quoi ? Même pas peur ! J’ai dégoté Monster Maker et Götzendiener pour une poignée de yens, tout au plus 10 euros par jeu et je les ai délicatement déballés...