Une journée avec Albert Uderzo... Retour sur une sympathique période de ma vie où j'ai eu la chance de rencontrer Albert Uderzo à l'occasion de l'inauguration de la médiathèque qui porte son nom. Egalement au programme : passage en revue des trois intégrales : 1941 à 1951 - 1951 à 1953 et 1953 à 1955, réalisées par Alain Duchêne et Philippe Cauvin

A l’occasion de la sortie du nouvel album d’Astérix (Astérix et la Transitalique) mais également du troisième tome consacré à l’oeuvre d’Albert Uderzo, j’ai jugé opportun de revenir sur ce grand monsieur de la bande dessinée Franco-Belge et de vous livrer ma humble rencontre avec Albert Uderzo.

Alors certains trouveront que je refais le coup du « 36 15 My Life » mais ma démarche est surtout motivée par l’envie de vous parler d’un auteur et d’un artiste que j’admire tout particulièrement.

Vous le verrez dans la seconde partie de cette vidéo… L’oeuvre d’Albert Uderzo ne se résume pas seulement aux aventures des célèbres Gaulois…

Avec Hergé, Franquin, Morris, Peyo et tant d’autres, ils ont façonné l’exception culturelle française en matière de littérature destinée à la jeunesse. Il faut dire qu’au sortir de la seconde guerre mondiale, les victorieux Etats-Unis d’Amérique débarquaient avec toute une série de « comics » destinés à divertir notre jeunesse.

Malgré une indéniable reconnaissance dont nous sommes toujours tributaires aujourd’hui, beaucoup craignaient néanmoins une certaine hégémonie culturelle des américains. Il faut dire qu’à l’époque Hollywood vendait du rêve et après une horrible seconde guerre mondiale, tout le monde avait besoin de se changer les idées. Il y avait donc une réelle crainte à voir nos chères têtes blondes s’abreuver de super héros américains. Inutile de rappeler que les communistes, très puissants à l’époque, n’approuvaient pas ce genre de publications et oeuvraient pour qu’il y ait une réelle offre française mais aussi européenne en matière de culture.

On peut donc dire un grand merci aux communistes et aux intellectuels de l’époque qui partageaient leurs idées, pour avoir su imposer une certaines exception culturelle française et surtout rallier d’autres personnalités politiques, qu’elles soient de droite, du centre ou de gauche à leur cause. Fort heureusement de nombreuses maisons d’éditions ont profité des différentes lois relatives aux publications destinées à la jeunesse pour lancer des périodiques et de beaux albums de bandes dessinées. Entre les très catholiques maisons Dupuis, Casterman ou du Lombard, on trouvait d’autres éditeurs, comme Dargaud, qui lança dans les années 50 un journal nommé Pilote… Et Pilote c’était le journal d’Astérix et Obélix !

Je ne vous raconte pas la suite, vous la connaissez : Astérix rencontre un succès mondial, ses albums deviennent cultes les uns après les autres, on l’adapte au cinéma d’abord en dessins animés puis en films, on créée même un parc d’attraction…

Bref le phénomène Astérix est sans limite ! Un satellite porte même son nom ! Interstellaire le petit gaulois !

Pourtant dans cette affaire d’Astérix, il y a une chose qui me chagrine : on met souvent au premier rang son scénariste : René Goscinny !

Alors entendons-nous bien mes p’tits lapins : René Goscinny est un scénariste génial et que j’adore. Que cela soit ses scénarios de Lucky Luke, du petit Nicolas ou d’Astérix, ce sont des chefs d’oeuvre de narration et d’humour. René Goscinny c’est aussi un dialoguiste hors pair et un orfèvre des bons mots.

Donc bande de petits sacripans, n’allez pas dire ce que je n’ai pas dit ! Et il n’est nul question pour moi d’opposer l’un à l’autre. Déjà parce que je n’en ai pas la prétention et surtout parce que les deux hommes étaient les meilleurs amis du monde et qu’ils partageaient tous les deux le succès d’Astérix sans que l’un fasse de l’ombre à l’autre. Seulement voilà, au fil des ans, de nombreux intellectuels de pacotille ont minimisé le travail d’Uderzo pour ne retenir que celui de René Goscinny. René par ci, René par là… On le plaçait au panthéon des grands auteurs sans même faire allusion à son fidèle compère et ami… Sa mort subite et terrible en 1977 scellait même le sort d’Astérix : plus jamais on ne verrait de bons albums d’Astérix sans Goscinny !

Albert Uderzo a eu la double peine : la mort de son ami et un certificat d’inaptitude ! Mais bon ça j’en parlerai après ! Quant à Albert Uderzo, les spécialistes de la bande dessinée le snobaient, estimant sans doute qu’il avait suffisamment gagné sa vie pour qu’on daigne lui accorder une toute autre importance. Le plus important événement BD français, le Festival d’Angoulême, ne l’a même jamais honoré à sa juste mesure. Même si aujourd’hui ils s’en mordent les doigts, le mal a été fait et beaucoup ont suivi cette ligne directrice : Oui Uderzo c’est bien mais bon c’est commun, préférons plutôt cet obscur auteur Grolandais qui raconte sa vie de junkie dans les faubourgs de Groville.

Enfin bref…

Les habitués et fidèles de Gunhed TV le savent : ailleurs que sur YouTube, je suis maire d’une charmante bourgade nommée Anzin-Saint-Aubin. Quand j’ai été élu en 2008, nous avions dans la commune un vieux local commercial abandonné depuis une dizaine d’années. Il servait de lieu d’entreposage pour nos services techniques. On y trouvait des sacs de terreau, des graviers, des trucs en tous genres dont on ne savait que faire. Pendant notre campagne électorale, on avait promis à nos électeurs de réhabiliter ce bâtiment.

Ok mais qu’est-ce qu’on allait en faire ? Une annexe de la mairie, une salle associative, une bibliothèque, une salle d'arcade ? Après de nombreux débats en commission, nous avons décidé d’en faire une médiathèque et nous avons lancé officiellement le projet en 2012. Vous le constatez entre l’idée politique (2008), le lancement du projet (2012) et son inauguration (en 2014), le temps peut sembler parfois long pour une personne extérieure à la vie municipale. Mais c’est ainsi, il faut du temps pour mener ce type de projet et surtout c’est toujours compliqué pour le financer.

Rapidement c’est posé la question du nom… Et là je me suis dit qu’il fallait sortir des sentiers battus. Je n’ai rien contre les Victor Hugo, Baudelaire, Maupassant, Dumas et toute la fine fleur de la littérature française mais je voulais quelque chose de plus actuel et de plus ludique. Un nom qui soit également fédérateur et qui ne fasse pas seulement écho aux écrits mais aussi au dessin. J’ai donc proposé Albert Uderzo au conseil municipal qui a approuvé l’idée. Guillaume, une de mes connaissances l’avait rencontré et m’avait donné comme contact, un collaborateur d’Albert Uderzo : Régis Grébent ! Ce dernier était en fait le directeur du studio des éditions Albert René. Comme collaborateur d’Albert uderzo, on ne pouvait pas faire mieux !

J’ai donc soumis ma proposition à Régis qui m’a invité à demander officiellement la chose à Albert Uderzo. Une lettre plus tard, Albert Uderzo, un peu gêné qu’on lui accorde un tel honneur, acceptait de donner son nom à notre médiathèque ! Si une école porte déjà son nom, pour une médiathèque c’était une première ! Mais dans la vie tout n’est jamais simple…

Les droits d’Astérix appartiennent à Hachette et il fallait donc également leur demander patte blanche pour utiliser la typographie « Uderzo » sur le fronton de la médiathèque. Et en plus on souhaitait utiliser une fresque représentant Albert Uderzo comme visuel. Cette fresque avait été dessinée par Uderzo en personne et représentait tous les personnages auxquels il avait donné vie… Et donc Astérix et Obélix, forcément ! Pour l’anecdote, on retrouve dans cette fresque son vieux copain Goscinny… Hachette, après le passage de ma requête dans leur service juridique, a accepté qu’on utilise ces éléments !

Ouf ! On allait pouvoir faire les choses dans les règles de l’art ! L’inauguration fut donc fixée en septembre 2014… Les mains tremblantes j’appelle monsieur Uderzo pour lui demander s’il peut venir inaugurer la médiathèque…Nous sommes en mai 2014

« Vous savez monsieur le maire, j’ai quelques soucis de santé en ce moment et je crois que je vais devoir décliner votre invitation… en plus vous savez les journalistes ne me parlent que des histoires avec ma fille, tout ça me fatigue… »

Il est vrai qu’à cette époque, la presse met en avant les différends juridiques qui opposent Albert Uderzo à son gendre dans les droits liés à l’exploitation d’Astérix. Sa fille se retrouve donc au milieu d’un combat qui oppose son mari à son père. Une situation inconfortable qui peine beaucoup Albert Uderzo. Il adore par dessus tout sa famille et il trouve que c’est une atteinte à sa vie privée que de déballer au grand jour toute cette histoire. Il ne souhaite donc pas communiquer sur le sujet et il a peur que la presse ne vienne pas pour la médiathèque mais pour faire un article sensationnel. Je comprends sa position et un peu déçu, je lui indique qu’il sera toujours le bienvenu chez nous.

Je pense que l’affaire est pliée et que je ne verrais jamais Albert Uderzo.

Et pourtant c’est Albert Uderzo qui me fait une proposition complètement surprenante : « Ecoutez monsieur le maire, je vous fais la promesse de venir… Alors pas tout de suite, on va laisser le soufflet retomber mais l’année prochaine je viendrais. On fera ça tranquillement, sans les médias… »

Dans un premier temps je suis dubitatif… Il me dit sans doute ça pour me faire plaisir. Dans l’absolu, lui qui a tout connu et qui n’attend pas après ça pour avoir de la reconnaissance, qu’est-ce qu’il viendrait faire ici… Pourtant Régis me rassure : « c’est un homme de parole s’il dit qu’il va venir, alors il viendra… » L’inauguration se déroule sans Albert Uderzo. C’est Régis Grébent, son fidèle collaborateur qui le représente et qui parle en son nom…

Albert Uderzo me le confiera plus tard, il souhaitait mettre Régis à l’honneur. « C’est lui qui m’a convaincu d’accepter votre demande, au départ je n’étais pas très enthousiaste car je n’aime pas les honneurs. Il y a tant de gens qui méritent d’être honoré… Vous savez j’ai refusé d’être fait Commandeur de la légion d’honneur et je ne me suis pas rendu à l’invitation de la ministre de la culture. Je préfère qu’on honore des gens qui risquent leur vie pour les autres… Alors mon ami Régis, qui a beaucoup donné pour Astérix, tout comme l’équipe qui l’entoure, mérite tout autant que moi d’être mis à l’honneur… Il me représentera très bien. »

Une fois la médiathèque inaugurée, celle-ci rencontre rapidement son petit succès. Pour une commune de moins de 3000 habitants, on tablait sur 350 adhésions la première année, on atteindra les 1000 en quelques mois ! Mon adjointe à la culture, Karine, mène différentes actions qui lui donne une visibilité au delà de nos frontières communales. Comme en plus on organise un festival de bandes dessinées, la médiathèque devient un lieu de rencontres idéal. Les mois s’égrènent et je me dis qu’Albert Uderzo va sans doute m’oublier…

Et pourtant en avril 2015 il m’appelle : « Monsieur le Maire, c’est Albert Uderzo… Je reviens vers vous pour visiter la médiathèque. En mai ça vous irait ? »

Moi : « ben euh oui bien sûr ! Dites-moi quand, on s’arrangera »
Lui : « le 5 mai ça irait ? Je viendrais avec ma fille mais comme convenu, pas de médias, juste entre nous »
Moi : « pas de souci mais je peux quand même inviter quelques personnes et faire des photos pour la presse locale »
Lui : « oui sans souci, tant qu’il n’y a pas de médias nationaux, ça me va mais prévenez-les aux derniers moments, comme ça on évite les fuites… »
Moi : « ça marche, j’inviterai Régis et son équipe et celles et ceux qui m’ont aidé à monter le projet… Ha au fait, le dessinateur François Boucq m’a dit qu’il vous aimait bien et qu’il fallait l’avertir quand vous viendriez… Je peux l’inviter ? »
Albert Uderzo : « François Boucq ! Quel talentueux dessinateur, il est formidable et je suis admiratif de son travail ! Bien sûr qu’il peut venir ! »

Je termine par une demande que ferait n’importe quel fan d’Uderzo :  « Et euh… est-ce que vous compter faire quelques dédicaces ? »
Albert Uderzo me répond : « Ca serait avec grand plaisir mais je souffre trop de la main pour dessiner quoi que ce soit. Je n’ai plus le geste assez alerte pour dessiner convenablement, ça ne serait pas beau et au final la personne serait déçue… Et comme je n’aime pas décevoir les gens, je préfère ne pas dédicacer. Par contre si vous voulez je signerai votre livre d’or…  »

C’est ainsi qu’Albert Uderzo est venu inaugurer la médiathèque qui porte son nom. Simplement, humblement. Entouré par sa fille, il s’est prêté au jeu des photos avec les personnes présentes. Concernant les dédicaces, j’avais briefé tout le monde : « interdiction de lui demander un dessin ! »

Tous les adultes étaient parfaitement briefés ! Personne ne lui demande de dédicace ! Le premier qui lui demande, je l’enferme dans un cachot pour le restant de ses jours… Tout le monde s’exécute, personne ne lui demande quoi que ce soit. La visite se conclut par le pot de l’amitié, je lui remets la médaille de la ville pour l’ensemble de son oeuvre. Comme on s’en doutait il est très gêné qu’on lui fasse autant d’honneur mais l’accepte ! C’est ma petite victoire personnelle : il a refusé d’être fait Commandant de la légion d’honneur par la ministre de la culture de François Hollande mais accepte la médaille de notre ville !

Yes ! Le maire 1, la ministre 0… Gunhed win the round !

Tout à l’heure je vous ai dit que tous les adultes étaient briefés sur le fait de ne pas lui demander un dessin… Par contre il y en a un que je n’avais pas briefé, c’est ce petit garçon de 4/5 ans, petit-fils de mon adjointe aux finances et qui suivait sa mamy partout pendant ce long week-end où elle le gardait… Et lui il en a rien à péter du protocole ! Il voit des gens qui parlent à un monsieur qui fait des dessins… Et quand ce monsieur s’adresse au petit bonhomme qu’il est pour lui demander comment il s’appelle et ben lui en retour, il lui demande s’il sait dessiner des animaux…

Enfer et damnation ! J’avais tout prévu sauf l’infiltration d’un enfant !

A la surprise générale, Albert Uderzo s’esclaffe « oui je sais dessiner les animaux, tu veux que je te dessine un petit chien ? »

Le petit fait un signe de la tête en guise d’acquiescement et Albert Uderzo demande à la cantonade si quelqu’un à une feuille et un stylo… Vous imaginez la tête des adultes que j’avais sermonnés ! Un gamin va repartir avec un dessin d’Albert Uderzo réalisé sur une feuille blanche ! Autant vous dire que ce gamin va repartir avec un dessin original d’Albert Uderzo alors qu’il ne sait même pas qui est Albert Uderzo !

Une fois le dessin terminé, Albert Uderzo, avec une gentillesse incroyable propose de faire quelques autres dédicaces aux personnes présentes… Il s’exécute sous les yeux de sa fille et de François Boucq et s’excuse même de ne plus savoir dessiner aussi bien qu’avant : « Vous savez j’approche tout doucement des 90 ans, je ne suis plus aussi vif qu’avant »

Ensuite nous déjeunons ensemble et Albert Uderzo me raconte son parcours de vie. C’est un homme d’une incroyable politesse et d’une humilité qui force le respect.

Souvent en festival BD, je rencontre de jeunes dessinateurs qui ont un peu de succès et parfois ils sont imbuvables, ils se la racontent et roulent des mécaniques. Ils se prennent un peu pour les représentants de la nouvelle vague, celle qui se regarde le nombril, celle qui raconte sa vie de tous les jours et qui prend ça pour un chef d’oeuvre du neuvième art. Albert Uderzo est à des années-lumière d’un tel comportement. Il a côtoyé Hergé, Franquin, Morris, Peyo, Gotlib, Moebius, etc. Et il a pour chacun d’entre eux une petite histoire à raconter…

« Un jour Franquin, un dessinateur que j’admirais beaucoup, vient diner chez moi avec sa femme, dans ma maison de vacances. Après le diner je lui montre un coin de la maison où sur l’un des murs blancs, des copains de passage comme Tibet ont commencé à dessiner… Je dis à Franquin, si tu veux tu peux aussi faire un dessin… André ne se fait pas prier et je le laisse faire pendant que je vais préparer un café… Au bout de cinq minutes, je me rends compte qu’il ne me fait pas un « petit dessin » mais un véritable travail d’orfèvre… C’était un incroyable artiste ! »

Et des anecdotes comme ça, il en raconte pendant tout le repas que nous passons ensemble. Vous imaginez bien que l’admirateur que je suis de son oeuvre est tout ouï et je lui dis qu’un Astérix a éveillé ma conscience politique. Il s’agit du Grand Fossé dans lequel un village se divise. On peut y voir également une critique de la bêtise humaine et politique où les gens se divisent pour des querelles stériles.

« Cet album a été le premier a être fait sans René Goscinny au scénario. René Goscinny était mort en 1977 et j’ai cru que jamais je ne pourrais continuer sans lui. Les journalistes étaient cruels envers moi, certains avaient titrés qu’Astérix était mort en même temps que René et ça me faisait doublement mal. Non seulement je souffrais de la perte d’un ami mais en plus les gens me considéraient comme étant incapable de poursuivre les aventures d’Astérix. Or il ne faut pas croire que nous avions chacun notre rôle attitré. Lui le scénariste qui me livre l’histoire et moi qui la dessine sans dire quoi que ce soit. C’était un échange permanent, j’apportais mes commentaires en lui disant « ça je le vois plutôt comme ça » ou encore « je pense que visuellement ça serait plus marrant si on faisait comme ça » et René allait souvent dans mon sens. Tout comme moi je suivais ses conseils quand il me disait « lui t’as qu’à le dessiner comme telle ou telle vedette, le gamin qui lira l’histoire n’y verra que du feu mais son père rigolera en reconnaissant la personne. Pour le Grand Fossé, je me suis rendu compte après que j’avais fait le personnage dans un style semi-réaliste qui au final ne colle pas trop avec les autres personnages, plus rondouillard. René me l’aurait dit, c’était l’avantage de travailler en équipe. Mais cet album a eu un très bon accueil et le public a suivi. Le succès a été énorme et j’étais heureux car on ne nous avait pas oublié, Astérix, Obélix… et moi ! Contrairement à ce que les mauvaises langues disaient, il y avait un après-René. Bien sûr ça ne serait plus jamais aussi magique qu’avant mais nous n‘étions pas morts en même temps que René et ça René ne l’aurait jamais accepté. »

Je garde donc un souvenir très ému de cette rencontre, j’ai découvert un homme simple, incroyablement humble et généreux avec les autres qui ne voulait pas tarder sur le retour pour retrouver sa femme. Egalement un homme droit dans ses bottes pour qui la parole donnée est importante. Il aurait pu jamais venir nous voir, il avait mille et une excuses pour se désister mais pourtant il l’a fait. Un grand merci monsieur Uderzo, vous avez comblé le jeune gamin qui sommeille en moi et qui adorait vous lire le soir, confortablement allongé dans son lit.

Adulte je prends toujours plaisir à vous lire, avec un autre regard… Et comme vous m’avez dit que vous aviez toute confiance dans l’équipe qui a repris Astérix, je prendrais également plaisir à lire leurs versions d’Astérix.