Sorti en avril 2016, l'homme qui tua Lucky Luke est l'hommage de Matthieu Bonhomme à Morris.

Dans un style semi-réaliste, Matthieu Bonhomme prend les rênes d'un personnage légendaire. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la mission est remplie. L'auteur distille une atmosphère unique et l'histoire tient la route.

Le pitch est sans équivoque : Par une nuit orageuse, Lucky Luke arrive dans la bourgade boueuse de Froggy Town. Comme dans de nombreuses villes de l'Ouest, une poignée d'hommes y poursuit le rêve fou de trouver de l'or. Luke souhaite y faire une halte rapide. Mais il ne peut refuser l'aide qui lui est demandée : retrouver l'or dérobé aux pauvres mineurs du coin la semaine précédente. Avec l'aide de Doc Wesnedsay, Lucky Luke mène une enquête dangereuse, car il est confronté à une fratrie impitoyable qui fait sa loi à Froggy Town, les Bone...

Si graphiquement l'album est superbe, avec une très belle retranscription de l'ambiance "western", niveau scenario, on a l'impression que Matthieu Bonhomme retient les coups, comme si les ombres de Morris et de Goscinny planaient au dessus de sa planche à dessin. Il y a très peu d'humour au final dans cet album alors que c'était généralement la marque de fabrique des Lucky Luke traditionnels.

Mais nous avons affaire ici à un autre auteur, à un autre style et donc un choix qu'il convient de respecter. Il faut garder à l'esprit que c'est un hommage et que la sobriété est de mise dans ce genre d'exercice. Une sobriété qui en fait malgré tout un excellent album.