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Depuis une dizaine de mois maintenant un certain carcan médiatique se répétait sans cesse au fil de l’actualité sociétale. Ce carcan tournait en boucle sur plusieurs pôles médiatiques tels que France Inter, France Info, BFM TV, ou encore France 24 qui ne sont en fin de compte que des relais non de l’opinion publique (heureusement) mais d’une doctrine idéologique communément partagée entre plusieurs employés d’un même milieu professionnel. Particulièrement un petit détail que l’on peut aisément remarquer en temps de crise économique et de période de frilosité ambiante et de replis sur soi : les journalistes généralistes et donc l’idéologie sensationnaliste se font un plaisir de sélectionner un bouc émissaire sur lequel l’audience pourra non seulement décharger sa haine mais aussi rejeter la responsabilité de ses soucis et de ses problèmes familiaux. Pour le coup le mauvais sort s’est abattu sur un auteur très controversé malgré lui, à savoir Alain Soral (bien loin de faire sa promotion car n’étant pas d’accord avec tous ses propos mais celui-ci ne sera cité qu’en tant qu’exemple parmi d’autres, que l’on aurait pu prendre, comme Edgar Morin, Tariq Ramadan, Alain Finkielkraut,...).

 

Ce carcan intimidant que l’on peut qualifier de routinier m’a surtout interpellé lorsque A. Soral a été qualifié “d’antisémite” “néo-nazi” divulgant des thèses “complotistes”, “conspirationnistes” malheureusement dans l’air du temps et relativement tendancieux chez certains auteurs comme Marc Edouard Nabe. Pourquoi est-il qualifié ainsi ?  Écoutant énormément ces pôles médiatiques journalistico-sensationnels [avec une certaine prise de recul pragmatique ; ce qui m’a permis de remarquer une certaine perversité chez les “généralistes”] je me suis naturellement posé la question de savoir si effectivement A. Soral incarnait tous ces qualificatifs évoqués ci-dessus. En tant que citoyen tout à fait ordinaire avec une certaine sensibilité sur la souffrance durement subie par des peuples anciennement opprimés au cours de l’Histoire humaine (les Juifs au cours de shoah et les Roms durant le porajmos, les Musulmans pendant le massacre de sebrenica en Bosnie-Herzégovine, aujourd’hui les palestiniens en pleine colonisation israélienne, etc...) et méconnaissant l’oeuvre de Alain Soral, mon aversion et mon plus profond dégoût voire ma peur allaient naturellement vers cet auteur, ou plutôt ce “polémiste” comme il est couramment suggéré. Car l’ignorance est quelque part le socle fondateur de la phobie, ce qui contribue à l’entretenir et à l’amplifier dans des proportions exagérées. Pourtant récemment, pris d’une curiosité j’avais envie d’en savoir un petit peu plus sur cet écrivain. En prenant l’initiative tout à fait honorable et légitime, d’aller plus loin de ce qui est divulguer par les “journalistes-généralistes” et en même temps de savoir ce que ces derniers cachent, je me résolue de découvrir par moi même ce que dit vraiment cet auteur, tant décrié. En lisant plus profondément son best seller Comprendre l’Empire [qui résume de façon synthétique la pensée soralienne sans aller trifouiller sa bibliographie par fiches de lecture] et en analysant plus précisément sa réflexion point par point, on remarque quant même une certaine cohérence dans la succession des arguments qui y sont avancés. Cette cohérence s’observe facilement en faisant le lien par analogie entre ses soi-disant thèses conspirationnistes et sa critique anti-système. Avec une certaine prise de recul je comprend pourquoi A. Soral est traité de complotiste antisémite néo-nazi. C’est parce qu’il fait une observation historique précise et intellectuellement vive des phénomènes de conspirations et de complots de la société française, et ce en remontant jusqu’à l’Ancien régime en analysant l’implication de la communauté juive organisée et soudée (qui reste malheureusement à tort sensible dans l’opinion publique eu égard à sa souffrance passée) dans les plus hautes sphères de l’élite française. Ce que les généralistes médiatiques ne disent pas c’est qu’Alain Soral reste dans une posture intellectuelle de questionnement essentiellement sociologique sur les minorités, d’une part celles qui sont puissantes et solidement organisées (chefs d’entreprises américains, élites intellectuelles pour la plupart protestants ou juifs,...) autour d’un pouvoir financier mondialisé, et d’autre part celles qui sont politiquement et socialement opprimées (les musulmans en Europe, les roms, afro-américains, ainous au Japon,...). Un tel questionnement mènerait-il à adopter une idéologie néo-nazi qui se basait par contre au temps de la Seconde Guerre mondiale sur l’extermination des juifs, des roms et des personnes exterieures à la nation allemande qualifées de “sous-races” il y a 70 ans ? Il est aisé alors de décrypter cette perversité qu’ont les médias à raccourcir l’information en transformant son contenu en quelque chose de facilement compréhensible pour l’audience.  

Un mystère reste toutefois en suspend : dans ce carcan routinier de la diffusion de l’information, l’idéologie des généralistes médiatiques se projette dans une sorte de zone d’ombre qui induit en erreur l’audience en mal de sensations fortes. Cette zone d’ombre que l’on peut titrer de “doctrinaire” laisse peu de chance à l’auditeur ou au téléspectateur d’aboutir à un débat car les généralistes médiatiques s’empressent de facto d’engendrer une conclusion unilatérale [c’est-à-dire avec une opinion “valable”, celle des journalistes] avant de passer à une autre news toujours dans l’ordre du sensationnel et ainsi de suite. Ce qui fait que le cerveau de l’individu n’auras enregistré que ce qui “bon”, court et rapide à prendre.