Trois mois après son départ de la présidence des divisions européennes et américaines de SEGA, Mike Hayes livre à Edge ses nouveaux projets et sa vision de l'industrie. Morceaux choisis.

Pour les deux du fond qui ne le connaîtraient pas, Mike Hayes fait lui même les présentations :

 J'ai débuté dans l'industrie du jeu vidéo en 1989, ça fait 23 ans aujourd'hui [...] Je ne suis ni un designer, ni un développeur de formation, pas plus que je ne suis un entrepreneur. Je suis un marketeur et un vendeur. Tout au long de ma carrière, j'ai pris de bons jeux sous mon aile et je me suis chargé de les accompagner dans leur réussite commerciale, parfois même à les rendre célèbres, en adoptant les bonnes stratégies marketing et un business management fort. J'ai participé au repositionnement de la NES, ainsi qu'au lancement de la Gameboy et de la Super NES en tant que Marketing Director chez Nintendo UK. J'ai également travaillé chez Codemasters sur des titres comme Colin McRae Rally, TOCA ou Operation Flashpoint. Après chez SEGA, j'ai conduit la mutation de la société en un éditeur multiplateforme et j'ai participé à l'acquisition des studios The Creative Assembly et Sports Interactive, avec à la clé des succès majeurs comme les séries Total War, Football Manager ou aussi Mario & Sonic »

 Voilà qui nous pose un homme. Mais quel regard porte-t-il aujourd'hui sur l'industrie ?

Ca a été fascinant de faire partie de cette industrie et de la voir évoluer, surtout ces trois dernières années où nous avons connu des changements importants, tant dans la manière dont les joueurs achètent et consomment leurs jeux que dans la façon dont les développeurs et éditeurs se positionnent sur le marché. Ironiquement, la sphère du développement est en train de revenir aux sources avec de petites équipes innovantes ou des gens seuls dans leur coin capables de créer et de sortir des jeux par eux-mêmes. J'ai travaillé de nombreuses années chez Codemasters et je retrouve aujourd'hui avec les tablettes et les smartphones le même niveau d'innovation qu'à l'époque [...] Les nouvelles plateformes ont permis aux développeurs de s'émanciper et ont redonné aux créatifs le pouvoir de créer des jeux excitants, un peu comme au tournant des années 80 / 90 »

Des propos qui en rappellent d'autres... Mais est-ce à dire que l'industrie avait perdu de sa capacité à innover ces dernières années ? Oui dit-il à Edge

 Les gros éditeurs et les constructeurs de consoles - SEGA y compris - ont amené le marché vers des coûts de développement toujours plus élevés et se sont concentrés sur les suites, avec pour effet un fléchissement de l'innovation. Maintenant, nous avons la liberté de nous montrer super créatifs, et ce, sans forcément dépenser beaucoup »

Une liberté à laquelle Mike Hayes pourra toucher puisqu'il est aujourd'hui Non Executive Director chez Caperfly, une toute jeune société britannique qui recrute actuellement pour développer et éditer, je cite, "des jeux de grande qualité sur iOS, Android et les Smart TV". A suivre. Sinon, fort de ses 23 ans d'expérience dans l'industrie, ce diplômé en géographie de l'université de Leicester s'est engagé dans un programme d'accompagnement pour jeunes entrepreneurs. Pendant un an, Mike Hayes y dispensera ses conseils et animera des ateliers coaching pour préparer la relève. Une sorte de mentor.

Je suis arrivé à un stade où je peux me permettre de partager avec les autres tout ce que j'ai pu apprendre au cours de ma carrière. Je veux faire part de mon vécu avec les futurs cracks de l'industrie. Le Royaume-Uni est l'un des pays les plus créatifs de la planète [...] et j'espère que je pourrai aider de nouvelles sociétés à se créer et peut-être, pourquoi pas, découvrir le prochain Nintendo »

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Crédits photo : Gameblog