Après
des impressions à chaud avec deux articles publiés précédemment,
voilà mon avis et test final, après avoir bien avancé dans le jeu,
même si je n'ai pas encore accès au GT1. J'avoue qu'en attaquant ce
Shift 2 Unleashed j'avais une certaine appréhension suite à la
grosse déception de Need For Speed Shift, et également une certaine
idée reçue : il sera forcément trop arcade. Durant toute ma
progression dans le jeu, qui est vraiment inégal, j'ai eu à la fois
de bonnes surprises mais également de bonnes douches froides. Si ce
deuxième opus est meilleur que le premier, et parvient tout de même
à corriger un peu la trajectoire, il reste quand même beaucoup de
boulot à faire pour que la franchise Shift s'impose comme
''LA
Simulation ultime''
...Alors
au final, est-ce que tout bon fans de simulations et de sport
automobile doit posséder impérativement ce jeu ? That is the
question...


Gentlemen,
start your engines !

Comme
dans tous bon jeux de caisses qui se respectent, simulation ou pas,
nous avons le droit à notre mode carrière pour devenir l'un des
plus grands pilotes de la planète. Différents modes de course
ponctuent notre ascension jusqu'au sommet de notre gloire de pilote :
des contre-la-montre (Time Attack) au volant des plus beaux bolides,
des courses old school avec de purs sangs américains, des courses
entre bolides sur-alimentés et surpuissants, du drift, des courses à
élimination (celui qui est à la dernière place au bout d'un
décompte de 30 secondes est éliminé) et bien entendu les GT, avec
les championnats FIA GT3 et le World GT1 Championship en ligne de
mire. Si la carrière est assez longue, avec un nombre important de
courses et de défis, elle est très mal foutue : en ayant gagné
toutes les courses des premiers championnats et catégories (sauf le
drift) et en étant à 50% de progression dans le jeu, on atteint
déjà le level maximum de pilote (20). Toutes l'XP que l'on ramasse
par la suite ne sert strictement à rien. Les développeurs du jeu
auraient-ils bâclé la base même du mode Carrière ?...Bien dommage
ce gâchis d'XP en tous cas, ça aurait pu servir à débloquer de
nouveaux accessoires ou de nouvelles voitures. En plus d'être mal
pensé, le Mode Carrière a du mal à se mettre en route. On peut
aisément faire une grosse partie du jeu avec les voitures que l'on
gagne et la voiture que l'on a acheté au tout début du jeu.
L'argent ramassé au fil des courses ne servira qu'à partir de la
mi-parcours du mode carrière pour acheter des voitures et les
modifier pour participer aux différentes épreuves. Si on respecte
l'ordre des courses bien sûr. La difficulté se fait également
attendre. Même en mode difficile, il faut bien avancer dans le jeu
pour faire face à une IA qui nous donne du fil à retordre.

La
quasi-totalité de notre progression se fait en course, mais il y a
également une dizaine d'évènements Drift, et c'est le gros point
noir du jeu. Malgré de nombreux essais et plusieurs changements de
réglages du volant, impossible de faire un drift correct, j'ai dû
ressortir la manette. C'est peut-être moi qui suis nul ou peut-être
qu'il faut encore trifouiller dans les réglages du G27. On a beau
dosé l'accélération, dès que l'on jette la voiture en travers
elle a souvent tendance a reprendre du grip et donc, à raccrocher au
bitume. Ce qui nous fait inévitablement partir en cacahuète...Autre
point noir du jeu, l'IA, vraiment trop inégale, qui peut s'avérer
très chiante. Surtout en début de jeu, où on est souvent victime
de poussettes, de coups de pare-choc, et elle n'hésite pas parfois à
nous foutre dans le décors. La plupart des problèmes rencontrés
l'ont été en peloton et parfois dans les duels. Un effet très
énervant (pour rester polis), quand une voiture ou vous accroche
alors que vous n'avez rien demandé, vous restez accroché tel un
aimant même si vous donnez des coups de volant pour vous sortir de
là, et la voiture vous entraîne dans le bac à sable ou dans le
mur. Mais dans le dernier quart du jeu, nous avons le droit à une
tout autre IA. Je l'ai surtout remarqué à partir du GT3 où là, on
a l'impression d'avoir un autre jeu : aucun problème, IA clean même
en peloton, les courses sont incroyablement acharnées et immersives,
pas le droit à l'erreur. C'est en tous cas ce que j'ai pu constater
en GT3, puisque je n'ai pas encore accès au GT1 (il me reste encore
pas mal de courses à faire) mais ça promet de belles batailles
jusqu'à la fin de ce Shift 2 ! Les pilotes professionnels qui nous
accompagnent tout au long de notre carrière font office de ''boss de
fin de niveau'', car on devra se confronter à eux et remporter leurs
belles bagnoles qui viendront garnir notre garage. Pour les battre il
faudra bien souvent passer par la case améliorations, et mettre
notre voiture en stock, car on se fait complètement déposer en
vitesse pure.

Le
gros, l'immense reproche que je fais au jeu, et qui dé-crédibilise
le simple fait de présenter Shift 2 comme une simulation, c'est que
la consommation de carburant et l'usure des pneumatiques ne sont pas
pris en compte ! Et même pire, il n'y a tout simplement pas d'arrêts
aux stands !! Même si cela avait déjà été annoncé par les
développeurs, ça la fout quand même mal pour une soit disant
simulation. Des courses d'endurance ou de GT sans arrêts aux stands,
qui font partie intégrante de la stratégie de course dans la
réalité, ça enlève tout de même un peu de plaisir. On peut donc
attaqué comme un taré pendant plusieurs tours sans se soucier de
préserver les pneumatiques, pour ne pas trop les dégradés, ou
adopter un rythme constant et rapide sans penser à quand s'arrêter
pour ravitailler, histoire de ne pas tomber en rade sur la piste. Il
faut quand même avouer que sur ce point, le jeux de Sightly Mad
Studio est loin de la concurrence.


En
voiture Simone

Pour
avoir un gameplay très sympa, il faut passer un bon moment dans les
réglages avancés du volant. Je le modifie encore un tout petit peu
actuellement, pour essayer de m'approcher le plus possible d'un bon
comportement, même si on est loin d'un GTR, rFactor ou d'un GT5. La
plupart du temps, avec des réglages convenables et fait pour soi, on
arrive à avoir un comportement plus précis et sans latence dans la
direction. Car il faut le dire haut et fort, c'est l'un des points
négatifs du gameplay : cette foutue latence, qui était déjà
omniprésente dans le premier Shift ! Avec mes premiers réglages du
G27 je pensais m'en être débarrassé, mais quand on prend place
dans le baquet d'une supercar ou d'une GT, la latence revenait de
temps en temps. Le train avant se dérobait également beaucoup,
notamment dans les longues courbes ou virages rapides, ce qui fait
que l'on n'avait plus aucun grip et qu'on ne ressentait plus rien
dans le volant. On peut également régler ces problèmes en allant
dans les réglages voitures, afin de durcir le train avant et les
suspensions, et d'appliquer ces réglages à tous les circuits. Au
niveau du gameplay là-aussi on a l'impression d'avoir deux jeux en
un : avec les supercars nous avons un comportement bien plus arcade
que les autres autos, et pour preuve : j'ai pu rattrapé n'importe
quelle erreur de pilotage, même à plus de 240km/h, alors qu'en tant
normal, ou avec une autre voiture, je serais aller faire un tour dans
le rail...Le comportement des Bugatti Veyron, Koenigsegg CCX ou
Lamborghini Reventon est donc à la fois arcade et parfois prise de
tête. Par contre avec les voitures ''old school'' et les GT (j'ai la
Maserati MC12 GT1 et l'Audi R8 LMS GT3 pour le moment), c'est un vrai
régal ! J'en ai parlé précédemment, mais le gameplay du drift est
catastrophique, c'est une véritable corvée. Ce n'est pas faute
d'avoir essayé, mais j'ai vite abdiqué, sauf si je m'y remets à la
manette. Mais au volant c'est ingérable, même en suivant les
conseils et précisions de notre pote Vaughn Gittin Jr. A l'image du
Mode Carrière, il y a une sorte d'inégalité dans le gameplay :
parfois intéressant, parfois arcade, parfois prise de tête...C'est
là où on attendait le jeu, et force est de constater qu'il n'est
pas vraiment au rendez-vous, et est loin de ce qui se fait chez
SimBin, Polyphony Digital, ou encore sur iRacing, car on ne ressent
pas les défauts de la piste dans le volant, tout semble être
affreusement plat.


Garantie
100% Premium

Comme
dans le premier Shift, toutes les voitures disposent d'une vue
intérieure, voire même de deux, avec la vue casque. Que ce soit la
modélisation extérieure ou intérieure, c'est loin de ce qui se
fait dans Gran Turismo 5 avec les voitures Premium. C'est là qu'on
se rend compte à quel point les gars de Polyphony Digital ont mis la
barre très haute. Mais dans l'ensemble la modélisation des
véhicules est plutôt pas mal, même si on a vu mieux. Certaines
voitures font quand même un peu plastique, surtout quand on voit la
tronche de certains kits de carrosserie, mais personnellement ça ne
me gêne pas vu que je joue soit en vue capot, soit en vue
intérieure. La vue casque est super bien faite et hyper immersive :
on est carrément à la place du pilote. Tout est en mouvement dans
la voiture, avec les voitures sportives ou GT la voiture bouge lors
des changements de rapports, le pilote va chercher le levier de
vitesse rapidement (tout le contraire de GT5, où le pilote met trois
plombes à remettre la main sur le volant). Le seul bémol est la
légère latence de mouvement entre le moment où on tourne le volant
et le moment ou le pilote reproduit notre mouvement. Mais je commence
à m'y faire. Cette vue est vraiment déroutante au début car à
l'approche d'un virage, le pilote dirige son regard et sa tête vers
la corde de ce virages, et on a l'impression que la voiture tourne
alors que non ! Je commence également à m'y faire et force est de
constater que cette vue est tout simplement excellente ! Bref, vue
intérieure, modélisation intérieur et extérieur, ça tient la
route même si les développeurs auraient pu faire un peu mieux du
côté de la modélisation. Mais au moins, toutes les voitures ont
une vue intérieure (hum hum).


On
the track

Je
reprochais au premier Shift les décors un peu fantaisistes et un peu
trop ''Need for Speed'' sur les abords de circuits réels. Si ça a
été estompé, il y a tout de même quelques exceptions à la règle
: des graffitis Shift 2 Unleashed ou Speedhunters sur la piste de
Dubaï, Laguna Seca ou le Nürburgring, toujours de gros chapiteaux
tout moche dans les zones où se trouve le public sur certains
circuits. Pour beaucoup ce ne sont que des détails, mais pour moi ça
dénature les environnements des circuits. Pour les pistes issues de
l'imagination des développeurs je m'en cogne, mais pour les circuits
réels c'est tout de même dérangeant. Mais mis à part ça les
circuits sont plutôt bien modélisés, même si on a l'impression
que la Nordschleife est bien trop large. L'Enfer Vert est une piste
très étroite, ceux qui sont déjà aller au Nürburgring savent de
quoi je parle. Puis piloter sur Bathurst...Quel pied ! La dernière
fois que le circuit australien a été modernisé sur console,
c'était sur Toca Race Driver 3 sur PS2/PC...Ca date ! Mais dans la
globalité tous les circuits sont bien retranscrits et peuvent se
jouer à tout heure de la journée : levé du soleil, pleine journée,
coucher de soleil, nuit totale. Certes, il n'y a pas de transition
jour/nuit ni de conditions météo, mais on a vraiment des lumières
magnifiques, qui font leur effet. Pleins de détails viennent pousser
le réalisme jusqu'à son maximum : les graviers et la poussière qui
restent sur la piste lorsque l'on passe un peu dans l'herbe, les
traces de pneus, les dépôts de gomme hors de la trajectoire, les
feuilles qui volent à notre passage...On s'y croirait, c'est
vraiment bluffant !


Raymond,
passe-moi la clé d'12 !

Le
point fort du premier Shift était l'amélioration des voitures, on
pouvait y transformé une voiture de série en véritable bête de
course. Ce point essentiel a été conservé et c'est tant mieux ! On
peut tout améliorer et modifier et ce sur toutes les voitures. On
peut juste améliorer un peu la performance de notre auto, ou bien
carrément la mettre en mode course. En ce qui me concerne je n'ai
qu'une auto de série convertie en Works, la Mazda RX-7, et bien elle
envoie du pâté, et est bien plus puissante que les autos que l'on
gagne une fois que l'on a battu les pilotes pro. Bref pour les
mécaniciens en herbe, il y a de quoi se faire plaisir. Une fois les
améliorations installés tout est paramétrable, les grands metteur
au point ou ingénieurs peuvent donc passer de longues minutes à
régler leur voiture fétiche pour un ou plusieurs circuits. On peut
également personnaliser sa voiture comme bon nous semble, avec des
vinyles, autocollants de marques ou de manufacturiers, des logos, des
peintures etc...On peut donc aisément se faire une voiture unique,
qui sort du lot, et que personne d'autre n'aura. C'est un des gros
points fort du jeu, notamment par rapport à GT5, qui est la seule
simulation console à ne pas proposer de personnalisation des
voitures. Même en n'y passant pas beaucoup de temps, on peut faire
quelques belles livrées. Et pour les plus faignants ou ceux qui
n'ont pas envie de se prendre la tête, pas de problèmes, il y a des
déco toutes prêtes à être posées.


Fais
péter les watts

En
ce qui concerne les sons moteur et l'ambiance sonore en général, il
n'y a rien à redire : c'est excellent ! Ca dépasse tout ce qui se
fait, même les excellents GTR, qui avaient eux aussi des sons moteur
super. Il faut reconnaître que dans ce Shift 2, c'est le pied total
: les bons gros V8 américains, le V12 enchanteur d'une MC12 GT1 ou
Lamborghini Murcielago R-SV, le flat-6 d'une Porsche...Ca renforce
incroyablement l'immersion dans le jeu, les petits gars de Sightly
Mad Studio ont fait un sacré boulot sur la bande sonore du jeu. Le
seul petit reproche que l'on peut faire, c'est un espèce de bruit de
''carlingue'' pas très réaliste lors de certaines collisions avec
le mur ou le rail, mais bon, on oublie vite ça face aux sons de fort
belle facture auquel nous avons droit. Certains devraient peut-être
en prendre note ou faire un stage chez eux...Heiiiin m'sieur Yamauchi
?


I
am the king of the world

Le
système Autolog vous accompagne partout : carrière, mode time
attack, online...Un système qui compare vos performances et vos
chronos à celles de vos amis, mais aussi aux joueurs du monde
entier. Dès qu'un de vos potes bat un de vos temps ou un de vos
scores vous le savez de suite, et on peut ensuite s'amuser à le
battre, et ainsi de suite. Un système très bien fait, qui peut
allonger la durée de vie du jeu si on est un fada des chronos et de
la première place du ''Speed wall''. Quelques modes viennent garnir
le multijoueurs : course rapides, avec un circuit, type de voitures
et nombre de tours au choix. Comme dans le mode carrière, on peut se
retrouver jusqu'à 16 joueurs sur la grille de départ ! On peut
également créer sa propre course en invitant ses amis et en
modifiant tous les paramètres de course, et se faire une course bien
sympathique. Il y a également un mode duel, ou deux joueurs
s'affrontent pour remporter la victoire. Rien de bien
révolutionnaire, mais ça allonge tout de même la durée de vie du
jeu, et en plus le jeu est toujours aussi fluide et je n'ai pas
rencontré de lag ou de ralentissements durant mes quelques courses
online. Le système Autolog permet également de voir les messages de
vos amis, leurs records, leur profil, partager des photos et des
vidéos. Un vrai petit facebook du jeu vidéo qui, on peut le dire,
est très bien foutu.



Au
final ce Shift 2 Unleashed peut être un bon jeu, mais déçoit quand
même sur le gameplay, qui s'oriente plus au grand public qu'aux fans
de simulation. Publicité mensongère donc ? Et bien oui ! Le mode
Carrière propose quant à lui de nombreuses courses, parfois un peu
répétitives, mais qui assurent une grosse durée de vie au mode
solo. Si le jeu déçoit sur ce que l'on attendait, c'est-à-dire le
gameplay, il a par contre des années lumières d'avance sur ses
concurrents au niveau de l'immersion et de la sensation. Innovant, il
permet de bien s'éclater. Le système de l'Autolog ajoute un gros
plus au jeu, alors que de son côté le multijoueur est stable même
si il reste classique. Mon sentiment est tout de même mitigé, et se
résume en une phrase : si vous voulez vous amuser et avoir une
immersion totale, ce Shift 2 vous conviendra parfaitement, en
revanche si vous vouliez une simulation, mieux vaut rester sur PC ou
sur GT5, et c'est bien ce que je craignais. Mais au il est beaucoup
mieux que le premier et, personnellement, je m'amuse bien, même si
je n'y jouerai pas autant qu'un GTR, rFactor ou GT5. Aller, vous y
êtes presque les gars, suffit juste de revoir le gameplay en
profondeur et le futur Shift 3 pourrait devenir un sérieux
concurrent !