La situation de Sony sur cette génération a tout du vrai paradoxe. Avec sa PlayStation 3, le géant japonais a connu fiasco (au lancement), désillusions (en perdant son leadership), et "solitude" (en voyant filer de nombreuses exclusivités, et le soutien sans faille de certains de ses partenaires). Difficile d'être à cette place peu enviable du géant déchu, qui rame contre vents et marées pour recoller à un succès fuyant (selon toute vraisemblance cette place devrait bientôt revenir à Nintendo). 

Pourtant, cette situation délicate a clairement évolué dans un sens favorable au fil des ans. D'abord chahutée et largement distancée, la PS3 a peu à peu fait son retard dans les charts. Surtout, Sony a patiemment reconstruit sa crédibilité en misant sur le talent, ajoutant des exclus cousues de fil d'or à son escarcelle, telles que les Uncharted, Heavy Rain, Journey ou bien encore Ni no Kuni. Sony est toujours resté droit dans ses bottes, et fidèle à son coeur de cible, les gamers. Ce sont eux qui font et défont les succès, qui mettent la main au porte-monnaie. En ne les écoutant plus, on se prive du soutien le plus durable. 

 

L'opération reconquête est lancée

 

Pour sa prochaine console, que l'on suppose sur les rails pour une sortie en fin d'année, l'entreprise encore fragilisée par des années de vaches maigres ne peut ignorer ce qui faillit la mener à sa perte six ans plus tôt. De l'arrogance bien mal placée, un positionnement marketing élitiste et déconnecté de toute réalité du marché, et une machine peu pratique sur laquelle travailler pour les développeurs. La foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit, paraît-il. 

En améliorant encore sa plateforme online, en proposant une console abordable mais crédible technologiquement parlant (cet équilibre prix/puissance est tellement délicat à trouver en début de cycle) et en continuant de parier sur le jeu vidéo au sens noble, plutôt que de vagues nouveaux concepts ephémères, Sony peut être le grand gagnant de la génération à venir. Cette reconquête sera d'autant plus facilitée que la concurrence n'est pas à l'abri d'un faux pas. Ce sera l'objet d'un prochain article.