Il y a peu, je m'étais dit qu'il fallait que je fasse une session de jeux d'horreur / angoissants / horrifiques / anxiogènes afin de rattraper le retard que j'ai de ce côté là. Je vais me faire étriper mais je n'ai jamais touché à un Silent Hill, un Project Zero ou tout autre titre capable d'effrayer ou de perturber un GameurZ. Du coup, je profite des vacances afin de me remettre à jour. Et c'est avec un jeu finlandais que j'ai ouvert cette session qui s'annonce d'or et déjà célesto cosmique. Remedy avait fait à l'époque un jeu que j'avais adoré: Max Payne. Leur talent pour la narration m'avait emporté dans cette sombre aventure et m'a laissé de très bons souvenirs. Ils reviennent désormais avec leur dernier enfant: Alan Wake, une exclusivité XBOX 360. Il se trouve que je ne possède point cette console, du coup, c'est chez Tétris que j'ai pu découvrir ce titre et ainsi plonger dans un cauchemar dont on ne sort pas indemne.

 

 

WAKE UP
Alan Wake, écrivain de grande renommée décide de prendre un congé dans un coin paumé des States: Bright Falls. Accompagné par sa femme, Alice, il pense que son séjour lui permettra de se reposer et de retrouver l'inspiration afin d'écrire un nouveau livre. Car depuis 2 ans, il souffre du syndrome de la page blanche. Résidant dans un petit chalet à l'écart de la ville, tout se passe merveilleusement bien jusqu'à une coupure de courant. Sa femme se fait enlever et disparaît dans les ténèbres de la nuit. Alan décide alors de la secourir, mais tombe bien vite sur des personnes envoûtées par les ombres. Seul, il devra se défendre avec comme seules armes: une lampe de poche et un pistolet. C'est alors qu'il découvrira les pages d'un manuscrit, manuscrit qu'il a écrit mais qu'il ne se souvient pas avoir rédigé. Ce dernier raconte une histoire, la sienne, qui semble prendre vie dans la réalité. Le jour, la population locale est accueillante, la région, magnifique. Mais dès que l'obscurité arrive, Alan s'enfonce dans ses cauchemars et devra tout faire pour comprendre ce qu'il se passe et retrouver sa tendre et douce femme.

Remedy aura mis 5 ans a enfanté ce jeu. 5 longues années, un peu comme un Heavy Rain. Une durée de gestation qui aura été justement utile au développement de ce jeu. Malheureusement, on voit bien qu'Alan Wake est un peu à la traîne au niveau de ses graphismes. Pendant les moments de gameplay, le joueur n'est pas dérangé, le jeu reste beau malgré tout. Mais durant les cinématiques, les protagonistes n'ont pas un regard des plus expressifs (contrairement une fois de plus à un Heavy Rain), Alan se retrouve aussi dès fois avec un air totalement hagard (un Régis Robert à la sauce finlandaise). Bref, on voit bien que le moteur graphique n'est plus tout jeune. Mais cela n'enlève en rien l'immersion du jeu.

Là où le jeu marque des points et permet grandement à nous plonger totalement dans le titre, c'est au niveau de la gestion des ombres et des lumières. Un travail titanesque a été fait pour un résultat qui fait, j'ai envie de dire, un peu tout la magie et crée tout l'ambiance d'Alan Wake. Ainsi lorsque notre héros est, seul, dans une forêt, les ombres seront par dizaines, par centaines et nous perturberont à certains moments. Notre esprit nous jouera des tours. La peur, l'angoisse et l'oppression commenceront à dominer le joueur qui se retrouvera bien vite confronté à de nombreux problèmes.

ALONE IN THE DARK
Alan devra se battre par moment pour survivre face aux ombres menaçantes qui voudront sa peau. Mais l'écrivain n'est pas un mercenaire bad-ass habitué à dézinguer du zombi à l'aide d'une sulfateuse. Il sera plutôt du genre à n'avoir que des petits calibres et une lampe de poche. Lampe de poche qui sera d'ailleurs grandement utile durant toute l'aventure cauchemardesque d'Alan. Les ennemis craignent la lumière. Celle ci les affaiblit jusqu'à faire disparaître leur halo maléfique. Attention cependant à ne pas manquer de piles, sans quoi vous vous retrouverez impuissants face à vos adversaires tenaces. Une fois les ombres parties, ils deviendront sensibles aux dégâts infligés par les munitions de vos armes. Évidemment et parce que sinon le jeu aurait été trop simple autrement, il n'y a pas de système de visée. Ainsi, au début, le joueur aura un peu de difficulté lorsque les ennemis seront éloignés. Mais le coup de main viendra rapidement et Alan deviendra aussi fort que John Marston de Red Dead Redemption (...ou pas).

Par la suite, l'équipement de notre vaillant écrivain s'agrandira. Il pourra en effet posséder un gros calibre comme un fusil de chasse, un pompe ou une carabine. Il bénéficiera également de fusées éclairantes et de fusées de secours. Du coup, il sera presque plus simple au fil de l'aventure de progresser et d'en finir avec les ombres menaçantes. En combat, il faudra souvent penser à recharger ses armes, munition par munition, ce qui a tendance accroitre le sentiment de peur lorsque plusieurs plusieurs ennemis coriaces s'en prennent à vous. Alan est tout de même très accroché à la vie et pourra esquiver les mauvais coups de ses adversaires. Déclenché au bon moment, un ralenti vous préviendra du coup mortel qu'il vient d'éviter. Ultra classieux ! Ayant commencé dans la difficulté cauchemardesque (la plus dure donc, merci Tétris!), l'adaptation ne s'est pas faîte instantanément. Difficulté pour abattre les ennemis, esquiver au bon moment. Le jeu n'est pas extrêmement compliqué non plus mais certains passages auront tendance à vous énerver car vous les referez encore et encore jusqu'à les réussir. Le problème de manque de munitions ne s'est par contre quasiment jamais posé. Dommage car vu le gâchis que je faisais à certains moments, je ne m'inquiétais jamais car je savais que juste après cela je retrouverais de quoi m'équiper. Remedy aurait pu penser à en donner moins au joueur pour qu'il soit plus économe et n'agisse pas à certains moments comme un vieux bourrin (...comme moi).

Le jeu se révèle également ultra scripté. Un seul chemin (dès fois très large, dans la forêt par exemple), et des actions dynamiques se déclenchent généralement à votre passage. Bon d'accord, il ne s'agit pas d'un GTA-like et heureusement. Pour ce genre de jeu, cela aurait eu tendance à effacer tout l'ambiance anxiogène qui fait Alan Wake. Du coup, on se retrouve dans une histoire, une histoire que notre écrivain nous raconte au cours de son chemin. Il commente à peu près tous ses faits et gestes, les découvertes qu'il fait, les gens qu'il rencontre. Sans cesse, il nous rappelle qu'il est à la fois l'auteur et le héros et cela vient rajouter à l'immersion.

OLD GODS WILL SURVIVE
Le jeu se découpe sous forme d'épisodes. 6 au total. Et évidemment, cela m'arrangeait grandement vu que je ne jouais pas au jeu chez moi, mais chez Tétris. Du coup, j'ai décidé de jouer le jeu et ait décidé de ne faire qu'un épisode à chaque fois que j'aurais l'occasion d'incarner Alan Wake. Chaque épisode, excepté le premier, commence par un résumé des chapitres précédents et se termine généralement par un cliffhanger. Comment ne pas résister à ne pas continuer l'aventure horrifique dans ce cas là? Il est vrai que la tentation est grande mais comme pour une série (telle que Dexter), quand on la découvre à la télé, on n'a pas d'autres choix que d'attendre la semaine suivante pour les épisodes suivants (On peut aussi les télécharger...bref mauvais exemple pour celui qui n'aurait pas la patience d'attendre). Ainsi, la volonté de continuer était toujours à son paroxysme vu les cliffhangers que Remedy nous oblige de subir.

Les fins d'épisodes (et le jeu en général) sont accompagnés d'une très bonne bande son. Et pour une fois, la VF est de très bonne qualité. On reconnaîtra d'ailleurs la voix de doubleurs connus et cela évite de plomber l'ambiance du jeu (ouf).

Mais en plus de tout cela, Remedy s'est amusé à cacher dans les décors de nombreux bonus. Ainsi, à chaque fois que vous passerez devant une radio, vous pourrez écouter « KdF » FM (La radio préférée de Kamisole de Force). Quand vous trouverez une télé, vous pourrez mater tranquille pépère un épisode de la Zone X. Et sur votre chemin, vous pourrez accumuler différents objets comme des thermos (qui sont généralement cachés dans le décor) ou des pages du manuscrit Departure (certaines ne pouvant être débloquées qu'en mode de difficulté cauchemardesque).

Alan Wake ouvre le bal et entame fièrement la session des jeux d'horreur. Enfin, ici, on ne peut pas vraiment parler de jeu d'horreur. Il s'agit plutôt d'un thriller psychologique dans lequel on retrouve des phases d'action type survival-horror. Il s'agit d'un très bon titre dans lequel le joueur est totalement immergé et peut être perturbé par l'ambiance pesante et oppressante. Malgré quelques répétitions dans le rythme de l'aventure, Alan Wake est un très bon à passer, une expérience à vivre au delà du réel. C'est en jouant à ce genre de jeu, que je regrette de ne pas avoir de 3-60. Remedy a réussi avec ce titre un coup de génie digne du maître de l'horreur romanesque: Stephen King.

★★★★★

 

K.W