1%... 3%... 6-15-30%... 30%... 30%... 30%... 99%...(99% pendant cinq minutes...) 100% ! Ouéééé !! Ahhh les barres de progression. Que ce soit dans les jeux, dans les applications, dans les OS... elles sont partout, omniprésentes, de toutes les couleurs, de toutes les formes. Décorées ou basiques, larges ou étroites... Parfois elles s'accompagnent de pourcentage, parfois non. Souvent on préfère la regarder péniblement se remplir, plutôt que de relire pour la centième fois la petite astuce offerte par le jeu pendant le temps de chargement du niveau. Je ne compte pas les dénigrer, ni demander leur retrait, certainement pas ! Elles font parties de notre vie quotidienne. Mais tout de même... Elles ne veulent rien dire !

Ça ne marche p...

Une barre de progression, comme chacun le sait, est sensée fournir une appréciation de l'attente avant la fin de la tâche en cours (installation, chargement...) Or dans tous les cas connus, la barre ne se remplit jamais régulièrement. Jamais. Elle peut passer de 1 à 50% en deux secondes, telle une Ferrari à un feu vert de Saint-Tropez, et puis rester bloquée pendant des plombes sur une portion indéfinie, comme une Clio dans les bouchons du périf. On ne peut jamais se fier à une barre de progression : les systèmes de prédiction ne fonctionnent pas. En fait, tout dépend de l'endroit où sont stockés les fichiers, de leurs tailles, de leur utilisation. Et le processeur est bien trop occupé à gérer tout ce bordel pour ne serait-ce qu'actualiser rapidement l'info.

À barre cadabra

Finalement, il n'y a que dans les films et les séries télé qu'une bonne fake-barre de progression fonctionne bien. Qu'aurait fait Jeff Goldblum dans Independance Day si l'upload de son virus s'était stoppé à 87% pendant six minutes, hein ? Il aurait eu l'air con, voilà tout. Ah, mais suis-je bête, il utilise un mac. Ah non c'est pareil. Dans Modern Warfare 2, une mission parodie la fameuse barre ! Alors que vous devez défendre un terminal d'ordinateur pendant un téléchargement, la progression peut passer soudainement de quelques secondes à plusieurs heures histoire de bien vous mettre la pression ! Futurama, Iron Man, pas mal de productions se moquent de cet état de fait. Mais souvent la barre hollywoodienne est autant performante que son pendant le zoom numérique, et on aimerait que tout cela marche aussi bien dans nos PC et consoles.

Je t'aime 50% moi non plus 50%

Et pourtant, et pourtant... Restons lucides : on ne peut pas s'en passer de cette jolie barre. C'est comme une histoire d'amour difficile : elle nous trompe, mais on ne peut pas supporter de la voir partir. Ça serait juste psychologiquement intolérable, il nous manquerait quelque chose. Un morceau d'âme. En plus, il suffit de l'apprivoiser un peu pour mieux la comprendre. Ainsi, lorsque l'on étudie souvent le même genre de barre de progression, d'un niveau d'un jeu à l'autre par exemple, on s'habitue à ses sautes d'humeur, à ses incohérences. On les apprend, on les respecte. Bientôt, on a soi-même recalculé, à l'avance, le vrai temps d'attente, grâce à cette connivence qui forme les plus beaux couples. Et l'on est heureux, ensemble.

Fumble

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