Le 7 mars 2011 :

Bon, ayé, là, c'est bon. J'ai la motivation pour aller en stage.

J'enfourche mon Vélib', direction l'Hôpital d'Instruction des Armées. Quinze minutes après, je suis arrivé. Quel bonheur...

Malgré la taille bien plus modeste du lieu par rapport à H. Mondor, la façade en impose un peu.
Après m'être perdu entre les bâtiments, j'arrive enfin à la salle de staff du service d'orthopédie.
L'interne fait sa présentation ; je m'installe près des deux externes venant de la Pitié-Saint Antoine et des deux stagiaires en orthopédie. Ma coexterne, quant à elle, est en mois sans solde. Je serai donc « seul » jusqu'à la fin du mois.
Le staff s'éternise... En plus, un visiteur médical est là pour présenter son catalogue de matériel de chirurgie orthopédique. Une heure d'ennui pur.

Au bout de ceci, le chef de service, qui est un peu l'image d'Epinal du militaire avec sa moustache impeccablement taillée, m'interpelle, légitimement, sur ma semaine d'absence. J'invente une piètre excuse. Je n'en suis pas fier...
Il me répondra qu'on peut fait ce que l'on veut, du moment que l'on prévient. Hein ? Je m'attendais à pire comme remontrance, je m'en sors affreusement bien.

Il y a deux blocs aujourd'hui : un dans un nouveau bâtiment et l'autre à l'étage inférieur au service.
Les externes de PSA choisissent d'aller au premier. Elles reviendront bien vite : vu qu'elles n'ont pas de tenue (et qu'elles n'ont aucun moyen d'en avoir), elles se sont fait refoulées. Ni une ni deux, elles en profitent pour prendre leurs jambes à leur cou.

Personnellement, j'avais prévu d'aller à l'autre bloc, mais l'opération mettant un temps fou à commencer, j'ai poussé les ostéo à rentrer chez eux travailler plutôt que de perdre leur temps.
Je suis donc resté jusqu'à 12h30, pour que l'interne me dise finalement que l'intervention aura lieu l'après-midi.

Quelle folle première demi-journée !

Le 8 mars 2011 :

Aujourd'hui, j'arrive parfaitement à l'heure. Le staff dure une vingtaine de minutes. Au programme aujourd'hui ? Pas de bloc : c'est consultation. Les externes de PSA se mettent avec l'interne, moi et les ostéo avec XB, le médecin principal, commandant de son état ; il m'avouera lui-même que les grades étaient d'un intérêt limité dans le corps de santé des armées.
On a donc vu du suivi post-opératoire à distance, des premières consultations, des secondes visites... Rien que je ne connaisse pas déjà.
Hm, j'en viens à souhaiter aller au bloc, c'est grave...

Le 9 mars 2011 :

Après un staff rapidement expédié, direction la consultation, cette fois en compagnie de AB, médecin en chef fraîchement revenu de Côte-d'Ivoire, et des externes d'ostéo. On a dû passer au moins une heure que le premier patient daigne se présenter, et ce ne fut guère plus passionnant qu'hier...

Le 10 mars 2011 :

Aujourd'hui, j'arrive avec un bon quart d'heure de retard [NDL : Promis, j'arrête bientôt avec cette manie de recenser mes retards, ça commence à devenir monumental...]. Et mes coexternes, ainsi que les ostéo ne se sont pas encore présentés. Bon, tant pis, je profite du petit déjeuner seul avec les chefs...
X. me dit qu'une opération est prévue et qu'on aura besoin de mes petits bras. Enfin ! Après m'être empiffré, je me perds dans les couloirs (pourtant peu complexes) pour trouver l'entrée des nouveaux blocs. Arrivé dans le vestiaire (enfin, vestiaire, ce mot me semble un poil disproportionné, c'est plus une penderie improvisée de trois mètres sur deux), je me prends une tenue en tissu et j'enfile des sur-chaussures.
Le chirurgien, sans doute pas fan de mes grosses Air Force One, me dit de prendre des sabots. Seul problème : je fais du 50, peu de chance de trouver une paire à ma taille qui, en plus, appartiendrait à quelqu'un d'autre. Il me demande donc d'aller mettre mes pieds nus dans les sur-chaussures. Ce que je fais. Puis il me demande de refaire un aller-retour pour rajouter une deuxième paire de sur-chaussures. Bon, bref...

Au programme aujourd'hui : une prothèse totale du genou assistée par ordinateur : des capteurs sont placés sur une espèce de stylet et le chirurgien « capture » la structure du genou avec. Le premier temps a d'abord consisté à calibrer tout ça. Ensuite, il a fallu placer les guides de découpe du fémur et du tibia pour permettre le placement le plus précis possible des prothèses.
James (l'interne) et moi avons servi à tordre le genou dans tous les sens. Ce ne fut pas très passionnant, mais changer d'air n'était pas désagréable. Et sortie à midi !
AB me dit d'acheter des sabots. Déjà que je ne veux pas devenir chirurgien, pas question d'acheter ces bouts de plastique hideux, sans doute chères à des pointures exotiques...

Et le lendemain, garde. Ça s'enchaine !