Le 24 janvier 2011 :

Début de ma semaine au bloc ! A l'heure, en plus.

Aujourd'hui, c'est aux patients privés du chef de service d'aller au bloc.
Il a six opérations à faire : des carotides et des thyroïdectomies. Bon, à moins qu'il soit doué du don d'ubiquité, je sens que les CCA vont encore faire le sale boulot...
Je décide de suivre Frédéric et Philippe pour une thyroïdectomie. Je ne m'habille pas : le professeur refuse que les externes assistent de trop près aux actes effectués sur ses clients, de peur qu'on transmette des germes quelconques. La confiance règne !
L'intervention se déroule normalement...

A la fin de celle-ci, je pars discuter avec un camarade qui traînait par là. Le temps de revenir, et je vois la patiente de tout à l'heure faire le chemin inverse : un hématome s'est formé sur la cicatrice, ce qui laisse présumer qu'une artériole a mal été fermée. Dans ces cas-là, le risque est moins l'hémorragie que l'étouffement...
Frédéric a pourtant été méticuleux, je peux le certifier. Mais bon, personne n'est infaillible. Le temps d'évacuer le sang coagulé (qui m'a rappelé le boudin noir de mon oncle de Guadeloupe. Passionnant, non ?), de ligaturer le vaisseau traître et d'installer un drain de Redon, celle-ci est déjà repartie vers la salle de réveil.

Et je peux partir à 11h30. J'ai du mal à dissimuler mes larmes de joie.

Le 25 janvier 2011 :

Aujourd'hui, toujours avec Philippe : endartériectomie avec pose de patch sur un trépied fémoral. Qui est l'opérateur ? « SFR ? », répondis-je. Philippe me regarde avec un air consterné...

Plus sérieusement, c'est Amélie. Hm, allez, essayons de ne pas se focaliser sur ce qui me crispe le plus chez elle. Et finalement, les choses se sont passées normalement. Pas « bien », parce qu'elle est toujours aussi insupportable, mais peu importe.

Sinon, j'ai pu voir d'un peu plus près la mignonne interne brésilienne de passage dans le service. Bon, vu que je n'ai rien à faire cette semaine, pourquoi ne pas s'imposer le défi de briser la glace avant la fin de la semaine ? Ça me ferait un bon entraînement, tiens.

Le 26 janvier 2011 :

Bon, pour le moment, c'est un échec total. Elle n'ouvre la bouche que pour parler aux chefs. Ahlàlà, toutes les mêmes ! Ah, euh, oui, ma matinée.

Ce matin, pas la peine de me mettre en tenue : Romain et Philippe étaient sur le coup, avec le Pr. EA et un praticien hospitalier du cru pour une endoprothèse de l'aorte abdominale. Maintenant que je l'ai vue, je peux vous en expliquer le déroulement !
Mais d'abord, pourquoi opérer un anévrysme de l'aorte ? Tout simplement parce que sa seule évolution possible est l'agrandissement et la rupture, fatale dans l'écrasante majorité des cas. Ce n'est donc pas une urgence en tant que tel, mais dès que son diamètre est supérieur à 50 millimètres, il faut agir.

Pour commencer, le schéma de la situation initiale, pour bien situer la zone.



L'opération commence en faisant une ouverture au niveau du pli de l'aine. On peut aussi passer en percutané, mais cette solution ne convainc pas mes ainés.



Ensuite, on glisse un guide vers l'amont, qui va nous servir à déployer la prothèse.



Après être certain de ne pas avoir planté le guide dans l'anévrysme, on peut glisser le long de la tige métallique la prothèse, qu'on déploiera une fois bien placée. Il ne faut surtout pas qu'elle couvre les artères rénales, car les boucher entrainerait des conséquenses cataclysmiques en post-op...



Ca y est, tout est bien mis ? On retire le guide, on vérifie au contrôle angiographique qu'on a court-circuité l'anévrysme sans fuite, puis on peut refermer !



Ta-daa !

9h-11h. Purée, c'était long !
Après ça, pris dans la rédaction des comptes rendus, Philippe nous libère. Bonne journée !

Le 27 janvier 2011 :

Aujourd'hui, pas d'opérations de vasculaire. Nous tenons compagnie une demi-heure à Philippe, qui doit assister la chirurgienne thoracique de service. Nicolas Z. me récite son cours d'hématologie pour tenter de me démoraliser, peine perdue ! Quoique...

Après ça, fin de semaine.