Est-ce que le joueur de Medal of Honor regrette de ne pas avoir connu la seconde guerre mondiale ? Est-ce que le joueur de Call of Duty rêve de partir à la guerre ? Le joueur de GTA de participer à des fusillades entre gang des rues ? Ou le joueur de Mario de devenir plombier ? Je ne le crois pas. Alors pourquoi répète-t-on au  joueur des « Truck Simulator », à chaque introduction de test, qu’il rêve d’être routier ? Peut-être parce qu’on ne sait pas trop quoi dire d’autre face à un ce genre d’expérience ludique. Pourtant quand il s’agit de tuer dans un jeu-vidéo, personnes ne demande ce qu’on y trouve d’amusant. Ou peut-être est-ce à cause du mot « Simulator ». Pourtant Euro Truck Simulator 2 et son petit frère American Truck Simulator sont un peu plus que cela. Ce sont des jeux, et de bons jeux.

Avec Euro Truck Simulator 2 le développeur SCS Software a réussi à nous prouver que non seulement un jeu estampillé « simulator » pouvait ne pas être austère et buggé de partout, mais qu’en plus il pouvait être fun et s’apparenté à ce qu’on appelle communément un jeu vidéo. Et le résultat est là, le jeu s’est très bien vendu (et très bien piraté aussi) bénéficiant d’un bouche à oreille à l’ancienne et d’une bonne presse. A tel point que Mercedes a fini par accorder la licence pour ses camions qu’elle avait d’abord refusée (ce sur quoi table American Truck Simulator pour étoffer son nombre de camions et de manufacturier qui s’élève pour l’instant respectivement au nombre de deux). Le jeu a aussi pris l’habitude de s’étoffer continuellement avec des mis à jour gratuites très complètes, et deux DLC qui ont étendu l’air de jeu aux pays de l’est et à la Scandinavie. American Truck Simulator veut partir d’office sur un système identique, proposant d’abord trois états (Californie, Nevada et Arizona) puis tous les autres comme contenu additionnel payant (on espère à prix raisonnable). Tout un modèle économique en somme

American Truck n’est pas une simulation au sens stricte du terme comme peut l’être un Train Simulator ou un Flight Simulator. Il est un peu à la simulation de routier, ce que Sim City est à la simulation de ville (en moins loufoque quand même). Pour rassurer les amateurs et les puristes, la conduite peut-être aussi simplifié qu'elle peut être complètes (passage des vitesses sur des boites à 16 rapport, géstion de systèmes mécaniques propre aux poids lourd etc.). Le jeu reprend des facettes du transport de marchandises et les transforme en éléments de gameplay (poste de pesée, fatigue du chauffeur, code de la route, stationnement de la remorque, gestion de l’entreprise etc.). Et il intègre aussi des mécaniques du jeu-vidéo avec des points d’expériences et des niveaux qui  ouvre l’accès à de nouvelles marchandises, de nouveaux camions et de nouvelles améliorations. Tout cela, à quelques exceptions près, a été repris d’Euro Truck Simulator 2 y compris l’interface, les moteurs graphiques et physiques, les bruitages etc. Mais on ne change pas une équipe qui gagne.

       

Le gros changement se situe donc surtout dans le continent que l’on est amené à explorer et les véhicules que l’on va y conduire. On dit au revoir à l’Europe (que j’adore pourtant) pour poser les pneus et l’immense camion qui va avec sur ce continent américain qui fait tant fantasmer. Et tout nous rappelle qu’on est bien dans un jeu-vidéo, développé en plus par des personnes talentueuses qui ne manquent pas d’idée. Le jeu n’oubli aucun détail pour nous faire ressentir une atmosphère propre à l’Amérique. Les longues lignes droite dans le désert du Nevada sur laquelle plane les charognards ou les avions de l’armée, les innombrables fast-foods,  la plage de Los Angeles, les lumières de Las Vegas, les échangeurs sur l’autoroute et j’en oublie. C’est une vraie carte postale qui fourmille de plein de petites choses qui rendent l’ensemble vivant et accrocheur. Une vision cliché et fantasmé qui sent bon l’Amérique profonde et qui correspond bien plus à ce que veut offrir un jeu-vidéo qu’à une quelconque simulation (je me répète mais c’est important). Les villes bénéficient d’un vrai traitement contrairement à Euro Truck Simulator où il s’agissait de zones industrielles identiques où on pouvait apercevoir au loin quelques monuments symboliques. D’ailleurs dans l’ensemble, les environnements sont bien plus riches et diversifies qu’ils ne l’étaient dans le jeu susdit, ce qui compense avec la carte un peu petite dans laquelle on risque de tourner en rond en attendant le contenu additionnel.

 

Cet American Truck Simulator ne manque donc pas de bonnes choses. Mails il a aussi les défauts de ses qualités. Il est certes, comme je vais encore le rappeler, un jeu-vidéo, il n’en reste pas moins clivant de par sa nature. Un camion c’est lourd et il faut être patient pour le conduire d’un bout à l’autre d’un état américain. De même, malgré le système de progression par niveau et un environnement riche, une certaine lassitude peut vite s’installer.

Chacun peut trouver dans American Truck Simulator ce qu’il est venu y chercher. Une véritable passion pour les poids lourd, l’envie d’explorer une partie des Etats-Unis ou le simple plaisir de se détendre en roulant tranquillement quelques heures. Trouvez votre raison à vous, et si vous êtes curieux, il n’y a pas de raison d’hésiter, le prix (20 euros) et la disponibilité sur Steam le permettent. Choisissez une des stations de radios américaines proposez dans le jeu (ou téléchargez les podcasts de la rédaction de Gameblog ?)et roulez. Ça aère l’esprit et puis ça change un peu de la violence et du sang qu’on nous offre si souvent.