Blog Game Over

Reproduction à postériori, comme d'habitude d'un billet initialement publié sur Rue89. Vous pouvez le lire dans son contexte original ici.

« Destiny » est l'une des grosses productions prévues pour le début de 2014 sur les anciennes et les nouvelles consoles de salon. Un jeu à grand spectacle et à budget pharaonique, qui a cependant bénéficié d'une présentation originale à la Gamescom... grâce à des femmes.

 

La « trahison » de Bungie

« Destiny » est un jeu qui cristallise l'attention pour plusieurs raisons. Ses créateurs tout d'abord, étaient il y a peu encore dans le giron de Microsoft. Partenaires privilégiés du constructeur américain, les gens de ce studio leur ont créé leur série phare et emblématique : "Halo". Un jeu qui fait réellement office de porte-étendard pour Microsoft au même titre qu'un "Mario" qui nous amène immédiatement à Nintendo.


La série "Halo" et le Masterchef, figures de proue de Microsoft et créées par Bungie (Microsoft)

Mais en 2010, tout change. Bungie décide de se séparer de Microsoft pour mener à bien d'autres projets déjà engagés en développement. Ce n'est pas n'importe quel éditeur qui décide de les soutenir : Activision signe pour dix ans un accord d'édition et de distribution des jeux de Bungie. Activision et son jumelage avec Blizzard, c'est « Call of Duty » et « World of Warcraft », pour ne citer que les plus connus.

De fait, les jeux de Bungie ne sortiront donc pas exclusivement sur des machines Microsoft. C'est ainsi que le projet « Destiny » est annoncé en 2012. Une situation interprétée comme une trahison par bon nombre de personnes. "Halo" ne sera plus développé par ses créateurs historiques et « Destiny » va faire des ménages ailleurs, en l'occurrence chez Sony, l'ennemi juré.

 

Un jeu de tir classique

« Destiny » reste dans les plates-bandes de « Halo ». C'est un jeu de tir à la première personne dans un univers qui se veut plus ouvert, évolutif et multijoueurs. Quelques nouveautés, dont un système qui mélange une partie solo, qui suivra un scénario déterminé, et des événements publics coopératifs avec d'autres joueurs. L'arrivée et le départ de ces joueurs humains sera totalement transparent et non obligatoire dans une partie.

Mais au vu des premières images, les principes de base de la recette du blockbuster ne changent pas. Plusieurs classes de personnages avec des capacités complémentaires. On y ajoute les éléments qui scotchent la plupart des joueurs aux jeux de rôle en ligne ; des objets à ramasser après victoire, une évolution dans les compétences...


"Destiny" (Bungie)

Grand spectacle oblige, le jeu utilise les dernières technologies en date pour en mettre plein la vue. SpeeTree, notamment, est une technologie qui a déjà fait ses preuves pour rendre les environnements végétaux plus réalistes. Le résultat est effectivement impressionnant avec des environnements énormes, une profondeur de champ jamais vue encore et des effets d'éclairage dynamique superbes.

 

Des femmes aux commandes

Il y a bien sûr de nombreux hommes et mêmes des noms célèbres qui participent à ce projet -- comme Paul McCartney à la musique. Mais ce qui a fait toute l'originalité de la présentation de la Gamescom, c'est que ce sont deux femmes, Genevieve Waldman et Brandi House, qui se sont chargées de présenter le titre en zone réservée.

Rien de nouveau concernant les informations du jeu par rapport à ce qui a déjà été divulgué. En revanche, c'est le ton de l'échange qui a eu lieu qui était remarquable. Genevieve Waldmann était attachée de presse et faisait son métier pour Bungie.

En revanche, Brandi House, ingénieure de développement, impliquée dans la coordination des équipes, était spontanée et loin du discours « corporate », souvent débité dans ce genre d'événement. La jeune femme était heureuse de pouvoir parler d'un projet sous le secret depuis de nombreuses années.

 

Pas de langue de bois

En outre, le discours, souvent axé sur les capacités des armes et de leur puissance, était cette fois vraiment orienté vers les qualités de coopération qui seraient nécessaires pour bien profiter du jeu. Même si les classiques modes compétitifs entre joueurs seront bien présents, c'est vers un développement de la communauté que Brandi a orienté son propos.

Du coup, pas de langue de bois non plus, même si évidement, nombre d'informations n'étaient pas encore disponibles. Le développement, même très avancé, n'est pas encore terminé. Il reste à réaliser bon nombre d'ajustements dans les prochains mois.

Dans un univers -- le jeu vidéo -- où les femmes sont encore bien mal considérées, il est bienvenu de les rencontrer pour autre chose que des présentations de jeux de sport avec Kinect et autres systèmes de gesticulation domestique.