Derrière cette accroche se cache le troisième billet consacré aux musiques de Bisohock. Oui, je vais continuer jusqu'à épuiser les morceaux qui ont habilement été retravaillés par les équipes de sound design. Après « Will the circle be Unbroken » et « Fortunate Son » voici un morceau un peu plus léger : « Girls Just Wanna Have Fun ».

Une chanson autobiographique

Ce titre a été écrit par Robert Hazard pour Cyndi Lauper et il a explosé en 1983 sur l'album She's so Unusual. En fait, au départ, les paroles de la chanson sont plutôt sexistes et écrites d'un point de vue masculin. Les filles veulent juste s'amuser, alors pourquoi ne pas en profiter ? Étant en substance le discours tenu. Cyndi Lauper appréciait la chanson, mais tenait à en changer les paroles pour ne pas rester dans cet esprit. Si vous voulez écouter la version originale, faites un tour vers ce lien, sinon écoutez ci-dessous la version de la jeune américaine. Les différences sont relativement subtiles.

Maintenant que vous êtes bien détendus et que vous êtes également déridés en retrouvant la mode des années 80, arrêtons nous un instant sur ce clip qui fut l'un des premiers de l'ère MTV. C'était une époque où la chaine musicale montait en puissance et GJWHF fut un des premiers titres à bénéficier de larges diffusions télévisuelles sur cette chaine.

La chanson possède quelques éléments autobiographiques, puisque Cyndi Lauper rentre tard (où tôt selon le point de vue), retrouvant sa mère en train de faire la cuisine. L'anecdote amusante, c'est qu'il s'agit de la véritable mère de la chanteuse que l'on voit dans le clip. La vidéo donne encore une autre dimension à la chanson, dans un contexte culturel ou la femme doit être propre sur elle et plutôt s'occuper du foyer que de sortir toute la nuit pour s'amuser.

En ce sens, plusieurs lieux communs sont mis à mal, comme l'autorité du père (plaqué sans ménagement contre le mur), la dangerosité des rues de New York (les filles emmènent des maçons en se promenant dans la rue) et la bienséance des jeunes filles américaines. Elles veulent s'amuser comme les garçons, que cela soit clair.

S'amuser sur la plage

Dans Bioshock Infinite, on retrouve cette chanson sous une forme un peu cachée et jouée avec un orgue de barbarie (d'ailleurs je ne l'ai pas trouvé dans le jeu). L'instrument est totalement décalé par rapport à la chanson originale, le tempo est largement différent, faisant penser à une valse. De fait, on a la sensation de connaître le morceau, sans le remettre de suite à sa place. C'est un arrangement très bien trouvé par Jim Bonney, un sound designer qui a travaillé sur Bioshock, mais également sur d'autres jeux comme Mortal Kombat, Stranglehold, les « Blitz »...

L'orgue de barbarie me semble particulièrement bien trouvé également. C'est un instrument à vent, une sorte de mini orgue, la plupart du temps portatif (des orgues peuvent faire la taille d'un camion !) qui a une sonorité emprunte à la fois d'une certaine nostalgie et de joie. En été, il arrive parfois qu'un tourneur (la personne qui fait tourner la manivelle de l'orgue pour entraîner son mécanisme qui est automatique) passe dans mon quartier avec son instrument. Cela a le don de détendre et de donner le sourire à tout le monde.

Pourquoi très bien trouvé ? Parce que dans le jeu c'est sur la plage que l'on entend cette chanson, juste après avoir récupéré Elisabeth sur le ponton. Elle déguste sa nouvelle liberté. Oui, vraiment, elle n'aspire qu'à s'amuser. La vie est belle, il fait beau, la mer est bleue... Elle sera également proposée à travers une faille (dans sa version originale), mais dans une ambiance tout à fait différente.

Je ne vais pas forcément aller très loin concernant l'analyse des paroles. Vous pouvez en consulter l'intégralité ici. Je vais cependant vous choisir quelques passages qui devraient résonner d'une manière toute particulière, surtout si vous avez terminé le jeu.

Oh,mother,dear,
We're not the fortunate ones

Oh, ma chère maman,
nous ne sommes pas chanceuses.

Deux lignes qui ne veulent pas dire grand chose dans le contexte, mais qui font étonnamment écho à un titre que je vous ai présenté sur le blog un peu plus tôt ; « Fortunate Son ». Décidément, Bioshock et la chance, c'est une longue histoire.

Some boys take a beautiful girl,
And hide her away from the rest of the world.
I wanna be the one to walk in the sun.

Certains garçons emmènent une jolie fille,
Et la cachent au reste du monde
Je veux être celle qui marche en pleine lumière.

Afin d'éviter le spoil, je ne peux pas dire grand chose ici, mais il me semble qu'une analogie assez manifeste peut être faite;-) .

Allez, je vous laisse avec cette musique. Vous avez les pieds dans le sable et la mélodie se mélange avec le bruit du clapotis des vagues sur la plage... On est bien non ?