On reste dans la continuité des précédents jeux testés par le blog ces derniers temps avec un nouveau jeu d'arcade. Cette fois-ci en revenche, pas de plateformes en vue car il s'agit d'un beat'em'all. Toujours chez Pixel Heart et Just For Games, mais développé par le studio polonais Mass Creation, Shing! propose une revisite moderne du genre. A l'inverse par exemple d'un Streets of Rage 4 tourné vers une relecture nostalgique du genre, Shing! nous offre une proposition qui le différencie fortement de la masse. 

 

Quatre ninjas pour un millier d'enterrements

L'histoire dans un beat'em'all n'a jamais été un argument de vente, on ne s'étonnera donc pas qu'une fois encore elle soit un peu reléguée au second plan. Malgré tout le studio Mass Creation nous propose tout de même une trame scénarisée suivant les pérégrinations de quatre ninjas partant retrouver leur pierre magique nécessaire à alimenter les machines de leur quotidien.  Nous sommes donc ici dans un univers médiéval fantastique Japonais, avec le folklore yokai/tengu qui va avec, mais également quelques touches Steampunk (voir futuristes sur la fin). D'ailleurs le jeu commence sur les chapeaux de roues avec une très belle et dynamique cinématique d'ouverture en dessin animé rappelant fortement l'ère Saturn/Playstation avec des titres comme Guardian Heroes. Comme souvent, le jeu commence ensuite par un petit tutoriel des familles, non sans avoir proposé une alternative de contrôles au joueur. Choix A : utilisation du stick droit pour effectuer les attaques directionnelles comme s'il s'agissait d'un TwinStick Baston. Très originale, cette méthode n'a toutefois pas été retenu par votre serviteur qui s'est retourné sur le choix B : méthode classique. Raison principale de ce choix : ne pas trop user le stick droit de la manette pour la préserver au maximum du joycon drift. Mais libre à vous d'opter pour le choix de l'originalité qui demande un temps d'adaptation pour être maitrisé mais qui se révèle efficace finalement. Après tout, ce qui compte est bien entendu de pouvoir trancher à tout va les ennemis.

Shing! fait le bruit de ma lame

Et pour trancher, ça va trancher. Le titre du jeu n'imite pas le bruit d'une lame pour des clopinettes. Que ce soit en sol ou en l'air, le but est d'enchainer au maximum les combos pour faire monter un plus vite une barre de furie qui a son tour peut être dépensée pour effectuer une attaque brise-garde et de continuer son petit combo des familles. Pour mieux comboter encore, le jeu propose d'accueillir jusqu'à quatre joueurs en local (chacun son Ninja). A vous de voir alors si se concentrer sur un ennemi, ou se répartir la tâche en les divisant est le plus judicieux. Evidemment, les ennemis ne sont pas du genre à se laisser découper sans réagir (il ne manquerait plus que ça). Chaque ennemi dispose donc de son propre pattern d'attaque et de sa propre méthode pour être expédié ad-patres. Trancher dans le tas sans réfléchir n'est que rarement la bonne solution. Certains ennemis disposent de protections contre certaines attaques (hautes, moyennes ou basses), d'autres nécessiteront un contre (en parant en dernier moment) pour leur renvoyer leurs attaques, d'autres mitrailleront depuis les cieux. Bref, chaque ennemi dispose de son propre fonction, et la grosse particularité du jeu est d'obliger le joueur à jongler entre les différentes approches. Une mauvaise attaque contre un mauvais ennemi peut être très douloureux (d'autant plus qu'on peut rapidement se retrouver encerclé). Cet aspect du jeu le rapproche d'un puzzle game, et vu le nombre d'ennemis à la fois à certains moments, on pourrait presque parler de manic baston. Heureusement, il est possible d'effectuer des dashs salvateurs pour se repositionner sur le terrain tout en évitant certaines attaques. En solo, il est possible de changer à la volée de personnage à n'importe quel moment, chacun ayant sa propre barre de vie (à défaut d'avoir un gameplay fondamentalement différent). Si un personnage est à terre, il est possible de le relever un certain nombre de fois par personnage à la manière d'un Gears Of War. Une stratégie qui marche est donc de se concentrrer sur un seul personnage, le relever avec un autre quand il tombe, puis reswitcher à ce personnage avec sa faible vie et le garder le plus possible jusqu'à tomber sur des ennemis qui lâchent des orbes vertes de vie à leur mort. D'autres ennemis lâcheront divers bonus comme des bombes qui se déclenchent lors des dash, une épée de feu ou des éclairs à distance. Certains ennemis ne pourront d'ailleurs être tués qu'avec certaines attaques.

Que la vie est longue...

Shing! dispose de quatre niveaux de difficulté. Le mode normal devrait déjà vous opposer un minimum de résistance, d'autant plus que les niveaux - quoi que peu nombreux - sont plutôt longs. La faute à certains ennemis un peu trop "sac à PV" pestera-t 'on. Le début du jeu est du coup un peu rébarbatif. Mais une fois les mécaniques du jeu assimilée, on y prend plus de plaisir. Les derniers niveaux proposant une plus grande variété d'ennemis, en plus de demander plus de concentration, la routine disparait. Les développeurs du jeu devaient probablement être un peu conscients du problème puisqu'ils ont disséminé de ci de là quelques passages de style énigme (très simples) pour briser la monotonie. Il faudra par exemple utiliser sa protection pour renvoyer un faisceau lumineux sur un capteur spécifique. Le jeu regorge par ailleurs de scénettes bonus optionnelles. Certaines sont des morceaux de discutions entre les personnages - ce qui permet de s'y attacher un peu - tandis que d'autres sont des défis mettant à contribution votre maitrise du gameplay. Dans les deux cas, ces scènes bonus aideront à gagner des médailles nécessaires à débloquer les costumes additionnels du jeu. Pour tous les obtenir, il faudra donc toutes les médailles du jeu ce qui inclue de réussir chaque niveau dans chaque difficulté avec les critères de temps, de style et de vie perdue. Au mois il y a du contenu une fois le jeu terminé. Le problème de ces scènes bonus est qu'elles amplifient un autre défaut majeur du titre : les temps de chargements abominablement longs, surtout pour un jeu qui se veut arcade. Heureusement, il est possible de les éviter et d'y accéder plus tard du menu. D'ailleurs il est possible de reprendre le jeu directement du niveau de son choix. Petit topo technique maintenant : le jeu propose des décors très beaux accompagnés de musiques de qualité. Dommage que le design de la plupart des ennemis ne suive pas. Ce sont peut-être des monstres, mais on ne leur aurait pas refusé un peu de classe.

 

Mon avis à moi

Shing! propose un parti prit assez étrange pour un jeu de baston. Plutôt que de rester sur des codes traditionnels qui ont fait leurs preuves, il tente d'innover, tant par sa prise en main que par son flow. Assez unique en son genre, il aura donc autant de défenseurs que de détracteurs. A vous de voir ce qui importe le plus pour vous : l'assurance de vieilles mécaniques bien huilées, ou l'imperfection d'un système novateur.

 

A qui s'adresse Shing! ?

- A ceux qui aiment les jeux à Flow

- Aux amateurs de jeu local à 4

 

 

A qui ne s'adresse pas Shing! ?

- Aux bourrins qui aiment taper sans réfléchir

- Aux impatients qui ont horreur des temps de chargement

 

 

 

Johann Barnaud alias Kelanflyter