Difficile pour un jeu d'action de sortir du lot en mettant en scène une caractéristique encore jamais (ou trop peu) exploitée. C'est pourtant ce qu'essayent de faire le studio Duckbridge et leur éditeur 2Awesome Studio dans leur tout nouveau jeu : Luckslinger. Comme le nom du leur jeu le laisse supposer c'est le facteur chance qui est ici exploiter pour influencer les évènements en jeu. En France nous avons un adage : Malheureux aux jeux, heureux en amour. Alors, Luckslinger saura il vous faire aimer un jeu dans lequel il vous faudra être chanceux ?

 

Le rap du cowboy solitaire

Branle-bas de combat dans la petite ville de Clovercreek : les reliques de la chance ont été volées par de vils bandits sans foi ni loi. Au nombre de 6, ces misérables seront autant d'avis de recherche morts ou vifs pour notre bon Luckslinger - héro de la chance. Le jeu alterne une visite en ville avec chacune de chasses à la prime (pour autant de niveaux). A vous de récolter des informations à la taverne du coin, auprès du shérif rarement sobre, d'effectuer quelques emplettes et de vous faire des amis ou ennemis. La ville sera l'occasion de petites scènes optionnelles de duels ou de mini jeux comme le poker ou le concours de beuverie. Si le coeur du jeu se situe dans les niveaux, cette partie permet d'effectuer une pause bienvenue et de créer du corps à l'aventure. Dommage du coup que la traduction française soit non seulement mal traduite, mais surtout pratiquement incompréhensible. Mettez donc le jeu en anglais dans le menu avant de lancer la partie. Le ton du jeu est assez unique, car s'il s'inspire du western spaghetti que nous connaissons tous, il y mélange une influence hip hop assez déroutante, autant dans la musique que dans certains éléments visuels en particulier dans les inter-scènes de chargements. Croyez-le ou non, mais ça fonctionne plutôt bien.

Dans la vie il y a ceux qui ont le fusil ...

L'avis de recherche arraché sur le panneau d'affichage de la ville, vous voilà désormais sur les traces du vil salopard du coin. Le jeu prend la forme d'un run and gun assez classique (pas de tirs en l'air ou en diagonale par exemple). Petite subtilité qui va rapidement vous sauter au visage, vous n'avez que 6 balles dans votre chargeur, et il faudra penser à recharger manuellement balle par balle, chose possible uniquement sur le plancher des vaches sans effectuer d'autre action. Attention donc de bien le faire dès que possible pour ne pas vous trouver à court en pleine fusillade. Pour éviter les tirs ennemis, en plus du saut, vous aurez la possibilité d'effectuer une roulade d'esquive qu'il faudra rapidement maitriser sous peine de finir six pieds sous terre. Après tout, vous n'aurez que quelques points de vie avant de passer l'arme à gauche. Selon les paramètres de difficulté du jeu, vous recommencerez au check point ou devrez recommencer tout le niveau de manière old school. En tuant vos ennemis vous obtiendrez régulièrement de l'or pour vos futures emplettes, mais pas seulement : vous pourrez aussi looter la chance de vos ennemis.

 

Bury me with my money

C'est ici que le titre du jeu prend tout son sens. Luckslinger possède un bracelet qui lui permet de stocker de la chance. Plus il en a plus il pourra lui arriver des évènements positifs comme du loot supplémentaire, ou des balles ennemies qui vous frôleront miraculeusement. À  contrario, en l'absence de chance, les ponts s'écrouleront sous ses pieds, il se prendra des rochers sur le crâne ou des ennemis supplémentaires apparaitront entre autres joyeusetés. A noter que la chance joue aussi sur le comportement de votre compagnon canard qui vous suit tout le long du jeu. Il pourra parfois déstabiliser un ennemi ou vous rapporter un trésor selon son bon vouloir. Autre point important, il sera parfois possible manuellement d'utiliser votre chance pour créer un halo autours de vous pour une chance suprême, pouvant vous sauver d'une mort certaine. A utiliser avec parcimonie. Une chose qui ne sera pas laissé à la chance en revanche : quand vous aurez battu un boss, vous aurez le choix de le livrer mort ou vif.

 

Mon avis à moi

Rafraichissant de par son ambiance et son utilisation du facteur chance trop rarement utilisé dans les jeux, Luckslinger est une petite surprise comme on les aime. Pas parfait à cause d'un équilibrage parfois mal dosé, d'une traduction aux fraises, et d'une insupportable manie de ne pas proposer de passer les phases de dialogues avant les combats de boss (ce qui impose de tout revoir à chaque décès), le jeu est pourtant au final agréable à jouer et mérite qu'on s'y attarde.

 

A qui s'adresse Luckslinger ?

- A ceux qui rêvent de maîtriser leur chance

- Aux amateurs de Western et de Hip-Hop (non ce n'est pas incompatible)

- A ceux qui aiment persévérer

 

 

A qui ne s'adresse pas Luckslinger ?

- Aux phobiques du pixelart

- A ceux qui aiment tout maitriser

 

 

 

Johann Barnaud alias Kelanflyter