2020 a été un grand cru pour les amateurs de roguelike sur Switch. Je pense qu'à peu près tout le monde connait Hades qui a récolté de nombreux prix. Ce que vous ne savez peut-être pas, c'est qu'un autre rogue like vient de sortir lui aussi d'Early Acces pour arriver sur notre Switch favorite. Ce jeu est Curse Of The Dead Gods, développé par les Français (Lyonnais même) de PassTech Games et édité par les tout aussi français (mais un peu moins lyonnais) Focus Home Interactive. Et si Curse Of The Dead Gods (qu'on appellera plus simplement COTDG) partage autant de points communs que de divergences avec Hades, il est tout aussi bon que ce dernier, ce qui n'est pas un petit compliment. Explications.

The Cursed Temple of doom

Autant Hades prend grand soin de raconter une épopée au fil des run, autant ici COTDG prend le parti d'une simple mise en situation. Vous dirigerez un ersatz d'aventurier joué par Harrison Ford dans une quadrilogie de films (bientôt pentalogie) portant son nom que nous ne nommerons pas. En manque de sousous dans la popoche, notre aventurier s'aventure dans le temple de trop - et maudit de surcroît. Pas de grèce antique ici, mais une influence Maya/Aztèque (Les fameux Gods du titre seront donc inspirés par cette mythologie) beaucoup plus sombre pas si loin de Chtulhu. Voilà qui semble être une ligne éditoriale chez Focus Home Interactive.  Après une petite intro nous mettant dans l'ambiance, place au traditionnel tutoriel qui ne sera pas de trop pour comprendre les subtilités du jeu. Rassurez-vous si vous vous êtes endormis durant cette phase, tout pourra être retrouvé facilement en appuyant sur la touche "-" dans le hub principal du jeu entre les runs. Evidement qui dit roguelike dit génération procédurale, mort permanente et divers bonus aléatoires. Le cahier des charges est ici validé sans problème.

 

 Paie ton sang

 Histoire d'évacuer les innombrables comparaisons avec Hades que tout le monde connait : oui COTDG est un roguelike en vue isométrique qui repose sur un système de combats orienté action où l'esquive est le maitre mot de votre survie. Après chaque salle, libre à vous de choisir votre prochaine salle en suivant une arborescence (visible à n'importe quel moment ici) en fonction des besoins de votre run. La vie est une denrée précieuse qui ne monte que bien trop rarement, faisant du moindre point de dégât un clou de plus dans votre cercueil. Intéressons-nous donc plutôt à ce qui démarque COTDG. Ici une notion extrêmement importante est la gestion de l'ombre et de la lumière. Vu que toute l'action se déroule dans des lieux sombres et humides infestés de bêtes maléfiques et de pièges mortel, votre meilleur allié sera donc votre torche générant de la lumière tout autour de vous. Petit hic, si vous changez d'arme pour aller au combat la torche se range immédiatement dans votre inventaire. L'idée sera donc de chercher des tas de bois à allumer avec votre torche pour combattre dans la lumière, ou encore mieux se servir des ennemis en feu pour faire office de lampe. A noter que combattre dans le noir est synonyme de malus et vous prendrez plus de dégâts à chaque coup. Autre point important dans le jeu : le système de corruption. Il s'agit concrètement d'une jauge qui se rempli régulièrement en passant une porte, en prenant certains coups ou en faisant un sacrifice de sang pour obtenir du butin sans avoir l'or adéquat. Chaque fois que cette jauge se rempli, vous serez affublés d'une malédiction (aléatoire) lorsque vous passerez la prochaine porte. Ces malédictions réécrivent certaines règles du jeu et comblent parfois les effets négatifs avec des effets positifs. On serait tenté de se dire que du coup ce n'est pas si grave, mais ce serait une grossière erreur sachant que la 5ème et dernière malédiction que vous pourriez obtenir signifie généralement avoir un couperet au-dessus de la tête (on vous laisse la surprise, mais ça a tendance à ruiner un run). Pour éviter d'en arriver là, à vous de gérer au mieux cette jauge en offrant du loot aux dieux, en vous équipant de certaines reliques ou encore mieux en battant un boss, ce qui annulera directement une malédiction au choix. Bref, tout dans ce jeu est un choix permanant. En effet, que ce soit lors de la sélection de l'équipement de base, des bienfaits à embarquer pour la run, de l'achat des reliques, de l'augmentation des statistiques, du chemin à prendre ou tout simplement du choix de l'arme à utiliser il faudra sans arrêt réfléchir à la meilleure manière de survivre.

 

Echec et Mat

C'est en effet là la plus grosse différence avec Hades : Curse Of The dead Gods est un jeu ou chaque action doit être réfléchie, que ce soit dans des moments posés, ou dans les combats. Il n'est pas possible de spammer la touche d'esquive comme un fou en espérant passer au travers des coups, il faut gèrer un certain nombre de points d'endurance (5 par défaut). Chaque esquive, chaque utilisation de l'arme secondaire ou de l'arme à deux mains, ou chaque combo finalisé pioche dans cette endurance. Pour en regagner, il faut soit ne plus agir un certain temps, soit tuer un ennemi, soit effectuer une esquive parfaite en appuyant au bon moment, soit prendre un risque avec la parade. Cette mécanique bien connue des amateurs de jeux de baston vous demande d'appuyer sur un bouton au moment précis où un coup doit vous toucher pour annuler l'attaque, affaiblir l'ennemi et le rendre vulnérable. Attention, le timing est extrêmement serré. Réfléchir : Oui, mais vite ! Niveau structure, le jeu propose au début 3 temples différents (ayant chacun son bestiaire et ses spécificités). Une fois chaque temple réussi, on débloque l'accès à la seconde partie de chaque temple (qui s'effectue à la suite de la première partie), puis ensuite à la troisième et dernière partie. Enfin un ultime défi vous attendra (mais soyons honnête votre serviteur n'a pas encore réussi à en arriver là). A cela s'ajoute un système de défi quotidien changeant les règles du jeu d'une manière ou d'une autre, ce qui rallonge une durée de vie déjà bien sympathique.

Sorti à la base sur en early access sur PC et proposant une sortie simultanée sur PS4 et XboxOne, on pouvait craindre un portage toussotant sur Switch. Rassurez-vous il n'en est rien. Le jeu est fluide en toute circonstance, que ce soit en mode docké ou en portable, et ce malgré les effets de lumières et la quantité d'ennemis. Du beau boulot en somme. La maniabilité est au top. Tout est bien pensé à l'exception peut être de la taille de certains textes en mode portable.

 

Mon avis à moi

Curse Of The Dead Gods est un jeu que l'on n'attendait pas spécialement, mais qui se relève être une belle surprise. Après une phase d'apprentissage un peu abrupt, on se retrouve avec un rogue like solide et original qui nécessite plus de jugeotte que d'habilité, même si les réflexes seront tout de même mis à contribution. Voilà donc un titre qui mérite le détour.

 

A qui s'adresse Curse Of The Dead Gods?

- A ceux qui ont aimé Hades (alias GOTY 2020)

- Aux amateurs de roguelike exigeants

- A ceux qui ont de bons reflexes

 

A qui ne s'adresse pas Curse Of The Dead Gods?

- A ceux qui n'aiment pas les bons jeux

- A ceux qui ont peur du noir

- A ceux qui n'aiment pas avoir à choisir

 

 

 

Johann Barnaud alias Kelanflyter