La ritournelle, pas le tube de Tellier, ni le film de cas soce, non celle-là qu’on lit sur les internets de France & Navarre, qui dit “Nintendo ne propose pas de nouvelles licences, toujours le Mario”, toussa. Ben elle s’est fait repeindre le portrait, en deux actes, et c’était beau à voir. Splash ! Toon ! Oliver Stone approuve.

Pour rappel les amis©, Nintendo ne tient plus de conférence à l’E3. C’est donc lors de son Nintendo Digital Event, sa vidéo pré-enregistrée et streamée sur les tubes modernes, que Nintendo mis la première gifle à la ritournelle qui veut que…

Splatoon, un shooter atypique et coloré, vienne replacer Nintendo sur la carte du TPS d’où la firme était absente depuis le très cool Jet Force Gemini sur N64. Online oblige maintenant, 4 vs 4, avec comme objectif de peindre à sa couleur saturée le plus de terrain possible. Comme un bon jeu Nintendo, le gameplay se veut simple (donc sophistiqué dirait le padre), ici la mécanique propose de shooter pour cracher sa peinture et de se déplacer via une transformation en calamar dans la peinture jonchant le sol. Ses déplacements rechargent votre jauge de peinture à cracher, et ne peuvent se faire bien que dans sa propre couleur. Comprendre, vous êtes invisible en slidant rapidement dans votre peinture, mais si vous rencontrez la couleur adverse, vous sortez de votre transfo calamar et devenez une cible facile. Grosso modo, avec un input pour sulfater, un autre pour se transformer, Nintendo développe une mécanique que Djotaro va encore emmener là où peu iront, dans la profondeur du leveldesign.

Corrigez moi si je me trompe, mais c’est là : la patte Nintendo, ce type de concept qu’on aime de la part du maître en la matière.

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Une direction artistique weirdo sous influence Nickelodeon, des choix de couleurs de bons goûts rappelant les Knicks, Hulk, un Gars une Fille. Et des young guns à la barre. Tsubasa Sakagauchi -en capitaine-, arrivé en 2004 chez Nintendo, à qui tu dois le charadesign du WiiFit Trainer, ou la DA cool de Nintendo Land. Yusuke Amano, arrivé comme debugger sur Animal Crossing DS, en 2004 aussi, il a ensuite eu l’immense chance de bosser sur le remake 3D du mythique Starfox 64, avant d’être nommé directeur sur NSMB2. Pour chapeauter les deux insouciants, Hirashi Nogami, chez Nintendo depuis la victoire du Brésil lors de la Coupe du Monde aux USA, qui fut le directeur d’AC DS, et grosso modo le daron des Miis.

Du sang neuf : Splatoon est surtout le premier jeu sorti du programme d’initiative Garage où des jeunes dev de chez Nintendo imaginent des jeux comme dans une gamejam, avec du saké et tonton Miyamoto en photo partout. Concept validé donc et pris en main par EAD2.

Splatoon était donc publiquement né lors de cet E3 2014, un TPS frais, peut-être, sûrement, ce qui manque terriblement à la Wii U à l’ère des colofdiouterie. Mais si le gameplay m’avait de suite convaincu, que la bande son mériterait de finir sur une vidéo de skate Oxello, et que la DA au milles couleurs avait son charme, manquait confirmation. Elle est venue lors du Nintendo Direct du 5nov 2014, avec un trailer de toute beauté pour fermer le stream. Comme tout bon GeOW, une campagne solo, qui s’autorise ici des phases de plateforme, au point qu’on pourrait penser à un monde caché dans Super Mario Sunshine où le plombier aurait bouffé un paquet de chamalows imbibés au LSD, et voudrait niquer toutes les pieuvres qu’il croiserait. Des environnements types, à la Nintendo, du urbain, de boisé, sûrement du tropical, du spatial… surtout une bande annonce qui souhaiterait nous dire que la bande à Splatoon y va en roue libre, sans peur, sans casque. La musique tend au psyché-cartoon, les artworks du jeunot Seita Inoue dévoilent des pieuvres en mode Daleks, aussi un chat -c’est rigolo un chat-, même un passage pixel art, hop comme ça. De De Blob à Team Fortress, dans le blender Nintendo. Le online s’annonce très bon, le solo semble suivre, manquerait plus qu’un mode multijoueur offline lorgnant du coté de Mario Chase pour un mode survivor, pour définitivement repeindre le paysage du shooter multijoueurs contemporain.

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Et si t’as pas encore compris pourquoi Splatoon était le futur titre culte de la Wii U, regarde ce move simple et efficace à 55 secondes dans le trailer. Si c’est toi à la manette, t’as un gros smile là. Et dans Splatoon, pas d’assassins, mais tu peux jouer des meufs, des renois, porter un bonnet, et même te transformer en calamar -prend ça le gamergate !

Olff.

PS. Les envoyés spéciaux de DTU ont déjà mis la main sur la démo E3, et confirme que ça tabasse.