Avez-vous déjà joué à un véritable hit ? Vous savez le genre de jeu qui vous fait vivre une aventure tellement intense et magique, tellement marquante, qu’il vous marque au fer rouge pour le restant de votre vie. Dans ma longue carrière de joueur (pas loin de 30 ans) ces jeux sont de l’ordre d’une dizaine. Et pour moi, Bayonetta premier du nom en fait assurément partie. Pour moi il y a un avant et un après Bayonetta. Alors quand le 13 Septembre 2012, Nintendo nous annonce dans un Nintendo Direct que la suite est en chantier exclusivement sur WiiU, mon c½ur de possesseur de la console s’arrête un instant de fonctionner le temps de réaliser, puis s’emballe avec une force qui n’a cessé de me gonfler d’impatience, jusqu’au jour où j’ai enfin pu, en avant-première, poser les mains dessus. Le jour J arrive, l’embargo tombe et j’ai désormais la possibilité de vous faire partager mon enthousiasme. Parce que oui, il s’agit bien du digne successeur de son ancêtre.

On fait monter la bayonnaise

Je ne m’étalerai pas trop ici sur l’aspect scénaristique du jeu, vu que d’une part ce serait vous spoiler - d’autant plus si vous n’avez pas encore joué au premier, et que d’autre part l’intérêt principal du titre est clairement ailleurs. Sachez simplement que notre héroïne se fait encore pourchasser par les anges en pleine période de shopping de noël, et que cette mésaventure lui imposera de partir en enfer pour sauver une amie chère. Depuis le premier épisode, la qualité des cinématiques saute aux yeux car le bond qualitatif est immense – que ce soit au niveau technique que de la mise en scène. Le jeu propose aussi toujours des scénettes en images pseudo fixes un brin maladroites, mais les véritables cinématiques utilisant le moteur du jeu sont de toutes beautés. Les décors sont colorés à s’en péter la rétine et contrastent avec le côté trop sombre du premier. Si la fluidité en prend un léger coup (rien de grave rassurez-vous) c’est le prix à payer pour avoir un jeu beaucoup plus agréable à l’½il.

Le premier combat arrive et on prend enfin en main la belle (non ce n’est pas sale). Les commandes répondent au doigt et à l’½il et si les habitués du premier opus retrouveront très rapidement leurs marques, les autres ne seront pas en reste pour autant puisque les commandes sont somme toute très intuitives. Comparativement au premier épisode, seule la touche L utilisée pour activer l’apothéose de l’Umbra vient se greffer en plus. Pour le reste on reste dans le classique avec les boutons de façade servant à sauter, tirer et frapper, une gâchette pour l’indispensable esquive, une autre pour locker un adversaire, et enfin une autre pour switcher entre deux sets d’armes différents à la volée. Le système de jeu est clairement ce qui a valu à Bayonetta son statut culte car il permet tout autant aux débutants qu’aux extra-terrestres de prendre du plaisir avec ce jeu qui dispose ainsi de plusieurs niveaux de lecture. PlatinumGames a même pensé aux véritables joueurs du dimanche en mettant en place un mode de contrôle entièrement tactile. Il faut être honnête, à moins d’avoir été élevé au smartphone c’est très peu pratique et surtout peu enthousiasmant dans la mesure où le jeu gère les combos tout seul comme un grand.

Parlons-en des combos. A l’instar de son ancêtre, Bayonetta 2 propose un nombre de coups tout simplement incroyable avec si peu de boutons. A dire vrai, beaucoup de jeux de versus fighting font pâle figure à côté de la richesse des combats de Bayonetta 2. Le jeu propose une petite dizaine d’armes (à débloquer au fur et à mesure via des disques vinyls spéciaux ou en accomplissant certaines prouesses) toutes bien différentes les unes des autres. D’ailleurs c’est là que le jeu se démarque de son aîné. Plutôt que de céder à la facilité en réutilisant les armes du premier opus, PlatinumGames a plutôt opté pour un changement total de l’arsenal, même si certaines restent proches dans l’idée. A titre d’exemple, la carabine a cédé sa place à un arc très pratique, tandis que les patins à glace ont été changés par des lance-flamme-glace assez sympathiques. Chaque arme dispose ainsi d’une panoplie de coups distincts qu’il est possible de combiner en switchant d’armes au bon moment. A noter également qu’une même arme aura un comportement sensiblement différent selon si elle est équipée aux mains ou aux pieds.

Le mode histoire du jeu est globalement moins long que celui du premier épisode, mais c’est surtout parce qu’il est globalement plus simple en mode normal (Seconde apothéose). Par exemple les scènes de plate forme en mode quick time event du premier sont passées à la trappe ce qui n’est pas plus mal tant elles pouvaient être frustrantes. L’histoire est un peu plus classique également, mais elle en profite pour expliquer des éléments du premier épisode laissés un peu dans le flou. D’ailleurs si vous achetez le double pack Bayonetta 1+2, il est fortement déconseillé de commencer par le deuxième épisode. Au passage, si vous hésitez encore à acheter le double pack, peut-être que la lecture de notre test du premier épisode rédigé par Sopor, un expert du titre, pourra vous convaincre. Niveau ennemis là encore pas de recyclage intensif en vue, puisque la très grande majorité des ennemis sont inédits à cet épisode, en particulier les démons tout aussi nombreux que les anges. L’aspect disproportionné et crescendo des situations est toujours d’actualité et le jeu cette fois démarre sur les chapeaux de roue, réglant le principal reproche du premier épisode qui était d’avoir un démarrage assez poussif.

Mais avec Bayonetta c’est comme avec SFR, c’est pas fini. Une fois le mode histoire terminé (ce qui prendra une petite dizaine d’heures tout de même), il est temps de s’intéresser un peu aux à-côtés. C’est là qu’entre en scène le mode double apothéose, qui est donc un mode coopératif et compétitif simultanément. Oui, c’est bien possible. Le joueur ayant la main choisit donc une carte de verset parmi celles qu’il a pu débloquer durant sa partie, ainsi qu’une mise d’argent (en Halos) augmentant en parallèle la difficulté du combat. Les deux joueurs (ou le joueur et son compagnon CPU) doivent ainsi ½uvrer de concert pour venir à bout des adversaires. Si un des joueurs tombe au combat, son coéquipier dispose d’un certain nombre de secondes pour venir le relever sans quoi c’est le game over et l’argent misé est perdu. Il est donc hors de question de se la jouer trop personnel dans ce mode. Pas trop, mais un peu tout de même vu que le joueur ayant marqué le plus haut score de combo durant la joute remportera le jackpot en fonction de la mise et prendra la main pour choisir le combat suivant. A noter qu’il existe un autre mode de jeu disponible après avoir terminé le jeu, mais ce sera à vous de le découvrir, Il vous faudra tout de même une certaine maîtrise du jeu pour vous en sortir.

PlatinumGames oblige, Bayonetta 2 regorge de contenu et le terminer ne sous-entendra pas que vous en ayez fait le tour loin de là. Au mieux vous aurez commencé à effleurer le champ des possibilités offertes. Les halos engrangés durant la partie (en campagne ou en double apothéose) pourront être dépensés dans la boutique de Rodin pour débloquer de nouvelles armes, de nouvelles techniques, de nouveaux accessoires (dont certains changent drastiquement l’approche à avoir vis-à-vis du jeu) et un bon paquet de costumes alternatifs – dont de magnifiques clins d’oeil à l’univers Nintendo. Ah oui, il y a aussi d’autres personnages à débloquer comme Jeanne qui possède une différence notable avec sa cons½ur : il lui est plus difficile d’activer l’envoûtement (quand on esquive une attaque au dernier moment, l’envoûtement se met en place et permet de ralentir le temps durant quelques secondes) mais sa durée en est augmentée en compensation. Pour les plus doués d’entre vous, la quête des « purs platinum » dans chaque verset vous occupera un bon moment, d’autant plus qu’il faudra aussi les obtenir dans les versets cachés dans les zones appelées Muspelheim, obligeant le joueur à jouer avec diverses contraintes comme du temps limité ou l’obligation d’utiliser l’envoûtement pour faire des dégâts aux adversaires. A noter qu’il faudra toujours trouver les corbeaux cachés et en plus ouvrir les coffres scellés de l’Umbra qu’il faudra déverrouiller en récoltant dans un temps limité des orbes apparaissant sur la zone de jeu.

En définitive, Bayonetta 2 est le digne successeur du maître étalon du genre et propose, sans réinventer la roue, de faire vivre une nouvelle aventure toute aussi riche et prenante aux amateurs du premier jeu. Et si vous n’avez encore jamais essayé la série c’est le moment ou jamais de vous y mettre et de découvrir un véritable chef d’½uvre comme on en trouve peu à chaque génération de consoles.

A qui s’adresse Bayonetta 2?

 -     Aux amateurs de jeux d’action survoltés

-     Aux fans du premier opus

-     A ceux qui ne veulent pas passer à côté d’un jeu marquant de cette génération

-     A ceux qui aime l’aspect poseur et irrévérencieux du titre

-     A ceux qui veulent un Bayonetta 3

A qui ne s’adresse pas Bayonetta 2?

-     A Ryuzaki

-     A ceux qui sont réfractaires au genre

-     A ceux qui aiment voir un hit se vautrer dans les charts

-     A ceux qui préfèrent les blondes

kelanflyter