Pendant que le monde se tape à coup de « Raimi y pu du cul ! Webb rulz ». Spiderman à une époque ne se tapait ni Emma Stone, ni Kristen Dunst, non. Il y a 15 ans, le looser Peter Parker était encore et toujours au summum de la cool-attitude en homme-araignée sur ma playstation. Botter des culs et balancer des punchlines éclairs tout en se sentant invincible, ça émerveillait de nombreux gosses comme moi et qui plus est, ça respectait la licence sans la trouer de connerie inhérente à l’exercice d’adaptation pur et simple. Neversoft a sû avec Spiderman rendre un jeu de fan service, mais en gardant une approche pour que tous les joueurs mêmes non initiés aux Marvel, accrochent a l’univers et l’histoire de l’araignée tout en tenant la main aux jeunes joueurs.

Bien sûr la réponse du débat entre critique pour les films de spidey, c’est Sam Raimi. Pourquoi ? Spiderman (2002) et son second volet aura été non seulement des films générationnels pour tous les gosses nés dans les années 90, mais aussi Raimi aura su crée les bases du blockbuster moderne dans la catégorie Super-héros avec aussi X-men de Bryan Singer en 2000. Marc Webb, le réalisateur derrière la saga The Amazing, n’est qu’un ancien rejeton issu de la vague Indiewood avec sa rom-com conforme 500 days of summer. The Amazing Spider-Man 2 n’est q’une production sans idée de mise en scène, sans application sur l’écriture ni sur le casting, c’est un copier-calque de ce qu’a entrepris Sam Raimi en terme de construction scénaristique et esthétique. Le sujet n’étant pas vraiment à sa place, je n’ai pas envie de développer plus mes arguments avec le cinéma et de tomber dans des mécaniques soporifiques et inintéressantes à la Durendal. Vous ne voudriez pas lire des élans de gerbe n’est-ce pas ?

L'équipe de Neversoft en 1998

Sam Raimi a selon mon avis personnel, construit le Blockbuster de Super-Héros, Activision lui a perfectionné le Super-Héro dans le domaine vidéoludique en 2000 avec l’aide des anticonformistes qu’étaient les développeurs de Neversoft. L’association d’idée entre anticonformismes est Activision est plutôt incongrue certes, mais les choses étaient différentes à l’époque, enfin du moins presque. La Société qu’on connaît dans l’imaginaire collectif pour les Call of Duty, Guitar Hero et autres Skylanders était avant tout une entreprise qui investissait, oui, il y a 20 ans, Actvision achetait tout ce qui se trouvait de potable sur le marché (Treyarch, Raven Software, Radical Entertainement, etc), l’acquisition de Blizzard en 1994 étant l’un des meilleurs coups qu’on pouvait effectuer, la meilleure décision de la société, je vous le dis. Neversoft avant son affiliation à Activision était une société de développement de jeu vidéo monté en 1994 par d’anciens employés d’Acme Interractive, une branche jeu vidéo d’un éditeur de comics basé à Malibu. Joel Jewett, Mick West (parti du système vidéoludique) et Chris Ward se lancent pour leur propre compte. Au début, ils n’étaient pas prévus qu’ils fassent du Tony Hawk virtuel, non, la stratégie du petit groupe était de commencer en faisant des contrats avec diverses sociétés pour porter des jeux sur console, en exemple fortiche, ils ont réussi en 1997 à porter MDK sur PlayStation, jeu third person shooter sur PC, alors que les journalistes se foutaient d’eux en disant que ça serait impossible d’arriver à un résultat satisfaisant, et non, ils ont réussi l’exercice haut la main, des journaleux vidéoludiques ayant tort ? C’est surprenant.

Après un premier jeu en 1996 pas folichon adapté du dessin animé Skeleton Warriors. Ils se sont tiré une balle dans le pied après plusieurs projets foirés avec Sony et Crystal Dynamics, ils avaient sur le dos un moteur de jeu qu’ils souhaitent vendre les services à d’autres éditeurs. Janvier 1998, soit quatre ans après l’ouverture du studio, avec seulement un jeu et un portage au C.V, Neversoft commence à dire merde à la banque. Sauf qu’un coup de bol arrive à leur porte, j’ai nommé, Bruce Willis. Enfin la voix de Bruce Willis, digitalisé pour un jeu vidéo d’action prévu sur PS1 et PC dont le développement c’était foiré dans les studios d’Activision. Impressionné par la démo de leur moteur de jeu, Activision signe avec Neversoft pour finir le jeu d’action décervelé Apocalypse. De fil en aiguille, content du boulot effectué sur le projet, Activision rachète Neversoft et leur donne une toute nouvelle licence entre les mains : Tony Hawk’s. Ce qui deviendra le jeu de Skate de référence l’année suivante, au moment du développement du second volet, le studio de Chris Ward se voit aussi confier la licence très prisée de Marvel a adapté en jeu vidéo.

Développé avec le même moteur que Tony Hawk’s pro skater, Spiderman sort en octobre 2000 sur PlayStation et Nintendo 64. Spiderman se présente sur une succession de niveaux où les objectifs sont variés, de péter la gueule aux méchants, traverser la ville en un temps limité ou mettre la pâté à Vemon, Electro et toute la clique. Dans la forme Spiderman ne changeait rien au schmilblick du jeu à la troisième personne qui chargeait les ludothèques de tous les joueurs. Là où le jeu est une excellente réussite, c’est d’être Spiderman. Dans mon souvenir, jouer le rôle de l’araignée, prendre le contrôle du superhero le plus cool en se balançant de toile en toile dans les niveaux urbains (même si les toiles se collaient au ciel, rien à battre de la logique scientifique), se coller aux murs, se battre avec des ennemis en leur mettant des punchs qui pouvaient les jeter dans le vide, c’était vraiment ce sentiment de puissance qui faisait plaisir dans ce jeu et par ailleurs, c’est ce qui donne un excellent grain encore aujourd’hui dans ce jeu, on est bien loin du Superman 64 qui foutait la gerbe deux années plus tôt.

Pourtant, la difficulté était présente dans les modes normaux, je veux dire, quand j’étais gosse, je me souvenais en avoir eu pour mon compte sur plusieurs passages. Rien de méchant ceci dit, le jeu est finissable et ne soûle pas, surtout si vous le faîtes jouer à un joueur de moins de 10 ans. Pour tout vous dire avant d’écrire la critique du jeu, je ne pouvais pas me tenir qu’a mes souvenirs, l’exercice aurait été chiant et trop convenu. J’ai laissé mon frère de 6 ans à la manette, un futur gamer , je suppose qu’il me remerciera dans une dizaine d’années, peut-être. Mon frère qui est issu d’un produit des années 2000, grandi avec les Avengers, Cars, Pokemon et bien sûr Amazing Spiderman. Le jeu lui a fait autant plaisir que moi à l’époque, après avoir terminé Ratchet & Clank A Crack in Time, Little Big Planet 2 et Rayman Origins, il n’a pas tiqué sur les graphismes qui ont pris un sacré coup de vieux, le pouvoir de l’imagination est un processus incroyable à cet âge là. Oui le jeu est moche aujourd’hui, les textures sont plates et pixelisées, Peter Parker et Chatte noire avec leurs gueules de polygones écrasées révèle d’une crise de rire plutôt qu’un dressage de barreau en bonne et due forme. Par contre le faîtes que Spidey et les autres personnages de l’histoire soit doublés en français est une excellente phase d’immersion pour les petits surtout avec l’humour tonitruant de Peter parker qui ne fait rigoler que les moins de 10 ans par ailleurs.

Neversoft n’a pas oublié d’accompagner ces petites têtes blondes vers le monde du gaming sans trop les frustrer, là où pour les trois jeux sur PS3 où nous avons dû accompagner notre petit frère, le cadet, ma soeur et moi. Spiderman propose une alternative pour qu’il puisse s’amuser tranquillement, le mode Kid. Ce mode de jeu permettait de sauter des passages où le joueur mourrait trop de fois, accordait les toiles limitées et une santé en béton, en quelque sorte, il donnait une sorte de cheat code permanent, qui peut aider, mais pas forcément faciliter la progression, comme je le disais, le jeu a vieilli et gérer l’espace 3D n’est pas le même que dans les jeux modernes, ce qui peut rebuter les jeunes joueurs habitués au second stick. Cet épisode de Spiderman offre beaucoup de clin d’oeil, de documentation et forcément du fan-service, mais attention, utiliser d’une façon tout a fait noble, tous les bonus qu’on récupère aident concrètement au néophyte de la licence qui souhaiterait se plonger les deux mains dans l’univers Marvel.

Spiderman est un très bon jeu pour les fans de la saga, comprenez bien qu’on est bien loin de la tentative de Nolanisation du héros par Marc Webb. Le jeu se suffit grâce à l’univers qui permet de créer des situations vidéoludiques mémorables. Lorgnant plus sur l’esthétique du dessin animé des fins 90′s plutôt que des comics-book, le jeu a vraiment mal vieilli, dans mon souvenir, le délire cartoonesque rendait bien, mais les années sont passées et le temps a été une pute avec lui. À conseiller aux jeunes enfants n’ayant que très peu de notions en jeu vidéo ou les grands collectionneurs comme notre Menehan national.