Cette semaine s'est terminée la saison 4 de Community, série que j'affectionne particulièrement car en trois saisons, elle aura réussi à trouver son style, un humour ultra-référencé en trouvant sa voie et une écriture des épisodes particulièrement excellente. Dan Harmon, le créateur de la série, est malheureusement partie de la production pour la saison 4, et Chevy Chase, l'acteur incarnant Pierce, est aussi parti en milieu de saison 4, comme en témoigne son absence durant quelques épisodes cette année. NBC n'a jamais eu l'air de croire en la série, repoussant sa diffusion, la programmant dans des cases horaires difficiles, cette saison était parti pour être la dernière, et une dernière série d'épisodes attendues avec crainte sans la présence de Dan Harmon. Alors, qu'en est-il?

Evidemment, il reste le noyau dur de scénaristes, ceux ayant déja travaillé sur les autres saisons, et il aurait été injuste de leur jeter la pierre et de saper leur travail. Malheureusement, ça ne commence pas très bien. Le gros défaut de cette saison, c'est cette volonté de capitaliser sur tout ce qui plaisait dans les autres saisons et de les distiller au fur et à mesure, juste pour remplir le cahier des charges. On se retrouve face à une impression étrange, celle de regarder une saison 4 qui rend hommage aux trois autres, en faisant du fan service à outrance sans prendre son temps et en dégainant tout d'un coup sans prendre le temps de construire quelque chose. La saison 4 amène toujours des choses sur ses personnages pour les faire évoluer, comme Jeff avec son père ou Chang et son histoire d'amnésie (qui n'aura finalement servi à rien et tombe complètement à plat). La plupart des épisodes rate le coche en voulant absolument faire plaisir aux fans sans se faire plaisir à eux. Et ça se sent. On sourit, mais parfois par pitié. Et c'est dommage.

Tout n'est pas non plus mauvais. Je pense à l'épisode 4, Alternative History of German Invasion, qui reprend les personnages des allemands de la saison 3 pour en faire un épisode sympathique, ou encore l'épisode 10, Intro to the Nots, l'épisode de Noël qui reprend la trame de la Corde d'Hitchock avec Malcolm McDowell et qui est plutôt sympathique. Même les épisodes plus concepts comme celui de l'épisode 12, Heroic Origins, qui raconte comment les personnages s'étaient déja rencontrés avant leur arrivée à Greendale, offre de jolis moments, et le finale, qui comme les autres tente de renouer avec ce qui a marché comme le paintball et la Darkest Timeline, se fait plaisir en multipliant les références et en se lâchant un peu plus que d'habitude.

Mais ça ne marche pas toujours, alors qu'on sent que les scénaristes tentent de trouver de nouvelles idées, mais toujours en restant sur ce qui a été fait. L'épisode en pâte à modeler de la saison 1? On en fait un autre avec des muppets. L'épisode documentaire sur la bataille entre les coussins et les couverture de la saison 3? On en fait un autre avec la Changnesia. C'est de la redite, on attend plus des épisodes avec des vrais concepts originaux. Community a installé une telle liberté sur les autres saisons, pourquoi ne pas se servir de cette magnifique base pour tenter des choses comme ils avaient fait avant? Seuls quelques uns des épisodes tentent le coup comme l'épisode 10 dit plus haut, ou encore l'épisode 11 qui se base sur Freaky Friday et le principe de changement de corps, qui fonctionne vraiment bien et qui permet presque de retrouver l'esprit Community.

Déçu, mais je m'y attendais. Je guettais chaque week-end en attendant le nouveau Community lors de la saison 3. Cette année, je n'y pensais plus mais je continuais à regarder, dans l'espoir de m'y retrouver, en vain. Il y a quelques moments de fulgurances, on retrouve les personnages, mais l'âme n'y est plus, ces dialogues au diapason ne fonctionnent plus comme avant. La série a été renouvelée contre toute attente pour une saison 5 de 13 épisodes, et je ne sais pas si c'est une bonne chose. Six Seaons and a Movie, on y est presque...