Alors, est-ce qu'il est back ou pas back? A la fin du film, un constat s'impose: Schwarzy est plutôt back mais pas encore complètement. The Last Stand, produit huilé et branlant de Kim Jee-Woon (I Saw the Devil), se pose comme un film d'action très "nineties", sans chercher à apporter quelque chose au genre mais en tentant de le faire convenablement. On pose un pitch en carton: un gros bonnet de la drogue s'échappe lors d'un transfert du FBI et pour pouvoir passer la frontière mexicaine à bord de son bolide de luxe, il demande à sa petite armée de lui dégager la route afin qu'il passe tranquillement. Problème: la dernière étape se nomme Sommerton, une petite ville juste à la limite du Mexique, gardée par un vieux shérif évidemment incarné par notre bon vieux Terminator.

Une fois son mandat fini, Arnold l'avait suggéré puis confirmé: il ferait son retour au cinéma. Après un "retour" complètement foiré dans les deux Expendables, le bougre récivide dans un vrai film d'action où il a le rôle principal. Et y a pas à dire, ça fait plaisir. Revoir Schwarzenneger, son héros d'antan, mettre des patates dans la tronche des méchants en balaçant quelques punchlines bien senties, ça fait plaisir. On sent que le film n'est pas pour le public du Transporteur (le public de la salle le prouvait et s'éclatait de bon coeur), et qu'il fait partie d'une lointaine générations où les courses de voitures et le bling-bling n'ont pas de raison d'être pour faire parler la poudre. Tout le film est résumé dans la grosse dernière séquence d'action d'une bonne trentaine de minutes, où l'équipe du shérif s'occupe de repousser les assaillants de leur ville avec panache et patate. Ça fonctionne du tonnerre, on jubile pendant les fusillades et on prend plaisir à voir Schwarzy traverser un store en plombant un méchant en vol, ou à jouer de la gatling dans un bus scolaire. Les seconds rôles font aussi leur boulot, et le tout rappelle le film d'antan et confirme que ces petits plaisirs ne sont pas perdus pour tout le monde.

Evidemment, le film est loin d'être parfait et n'atteindra jamais les meilleurs films de la carrière du bonhomme comme Last Action Hero, True Lies ou même A l'aube du sixième jour. La faute à une première moitié un peu longuette, se focalisant trop sur le méchant qui s'échappe en voiture et sa poursuite avec le FBI. Beaucoup de personnages secondaires pas forcément utiles, dont Forrest Whitaker qui ne fera jamais grand-chose durant tout le film. C'est d'autant plus dommage que Schwarzy n'apparaîtra jamais durant cette partie à Las Vegas, qui ne sert qu'à conduire à la scène de gunfight finale, alors qu'elle aurait pu être considérablement raccourcie, car la volonté d'apporter un minimum de substance au grand méchant ne marche pas vraiment. Alors que Peter Stormare, bras droit et beaucoup plus délicieux en méchant déjanté, aurait été beaucoup plus salvateur.

Qu'à cela ne tienne, Le Dernier Rempart arrive malgré tout à nous (re)faire rêver, à posséder des vraies scènes d'actions vraiment bien écrites (n'est-ce pas, Expendables 2?) et quelques chouettes plans pas dégueus, malgré des fonds verts parfois flagrants et quelques FX un peu cheapos. On attend la suite des opérations, mais le Governator est sur la bonne voie.