A l'occasion de la sortie en Blu-Ray du Roi Lion, une petite sélection (très) personnelle de ces séquences qui m'ont marqué et qui aujourd'hui encore me procure des frissons rien que d'y penser. Parce que malgré ce qu'on en pense, les films Disney (pas tous, hein, faut pas déconner non plus) sont bien plus riches que beaucoup de films modernes, et surtout très fortes. En plus de ça, l'animation 2D est une technique qui a le mérite de vieillir difficilement, et il suffit de regarder le Roi Lion pour constater que plus de quinze ans plus tard, il n'a rien à envier aux films d'aujourd'hui.

LE ROI LION // LA CHARGE DES GNOUS

Du coup, on commence avec un classique. J'aurais pu aussi mettre toute l'intro du film jusqu'à l'apparition du titre, qui est aussi absolument incroyable. Mais il faut dire que la séquence des gnous est d'une force assez hallucinante, et même aujourd'hui, elle demeure franchement impressionannte. Ici encore, Disney tente des effets numériques en créant un modèle de gnou en 3D et fabriqué une animation 3D basé sur une version traditionnelle en 2D pour que le style reste dans celui du dessin animé. Un peu de couleur dans le même moule que les autres personnages et de programmation pour avoir un effet de "troupeau", et beaucoup d'astuces ont servi sur cette séquence. Il était quasi impossible de faire cette scène en 2D, sous peine de travailler sur une scène comme ça pendant une trop longue période. Le résultat est vraiment bluffant et la 3D, qui était à l'époque encore à ses balbutiements (en 1994, je le rappelle), est quasi invisible et s'intègre parfaitement dans le film 2D.

Tout ça baigné dans cette environnement sonore somptueux où le duo Lebo M/Zimmer fait des merveilles et donne au film un cachet unique. La scène est le prélude au gros évènement du métrage à savoir la mort de Mufasa (quiconque crie au spoiler se fait lapider sur le champ) et permettre de voir que Scar est définitivement un bel enfoiré. Une scène forte, qui a marqué des générations et qui permet de se rendre compte de la puissance de Disney en matière d'animation 2D.


LE BOSSU DE NOTRE DAME // HELLFIRE

Le Bossu de Notre-Dame est un Disney véritablement à part, dans le sens où il multiplie les doubles sens et les jeux de suggestions. Résolumment l'un des plus adultes, ce long-métrage réussit le tour de force d'allier un film pour enfants avec l'ambiance sombre et ténébreuse du roman original de Victor Hugo. Ce côté mature est symbolisé par le juge Frolo, un des plus grands méchants de Disney, probablement le plus sadique et le plus vicieux. Et ce personnage arrive à son point d'orgue avec une des chansons du film, celle où il chante face à son feu de cheminée. D'une puissance assez phénoménale, la séquence multiplie les suggestions quand à sa relation très particulière et pas si ambigüe que ça avec Esmeralda. Une séquence assez osée pour un Disney, mais qui arrive à magnifiquement suggérer le véritable sens de cette séquence. Un grand moment.


MULAN // L'ATTAQUE DES HUNS

Après les gnous dans le Roi Lion, Disney récidive dans Mulan avec une séquence aux premiers abords similaires mais qui se concentre beaucoup plus sur l'action des personnages principaux. Véritable moment de bravoure du film, la scène permet au personnage de Mulan de s'affirmer. Le film est probablement un de mes préférés, car il arrive à équilibrer comme il faut le rythme de l'histoire, en balaçant le minimum de chansons (qui sont sympas en plus) pour se concentrer ensuite uniquement sur l'histoire et l'action sur la deuxième moitié du film. Et puis le style graphique du film est quand même assez magnifique.

Quand à cette séquence, Disney retrouve la 3D en utilisant la même technique: tous les cavaliers et leurs montures sont en 3D cell-shading très simple intégré aux décors en 2D. Sauf qu'ici les cavaliers sont très nombreux et le film se permet même quelques plans aériens au milieu de cette armée. Et pour finir, pourquoi ne pas provoquer une gigantesque avalanche pour bien clouer le bec à tous les amateurs de belle animation. Une séquence à couper le souffle, soutenu par les envolées symphoniques de Goldsmith.


BERNARD ET BIANCA AU PAYS DES KANGOUROUS // INTRO

Avant d'avoir tous ces direct-to-dvd de suites de Disney de mauvaise qualité, Disney avait déja tenté le coup de la suite avec Bernard et Bianca, mais cette fois-ci au cinoche. Le film bénéficie donc d'un budget confortable et se révèle être un très bon cru Disney, beaucoup trop méconnu du grand public. C'est bien dommage, d'autant plus que les réfractaires aux chansons Disney vont être content: il n'y en a aucune. Toujours est-il que c'est sur ce film que Disney expérimente le plus la technologie 3D. On a donc l'intro, sélectionné ici, qui est un long plan séquence à travers le bush australien toujours aussi impressionnant. La deuxième séquence en 3D est le "décollage" d'Orville à New York au début du film, au milieu d'immeubles et de véhicules dans une 3D rudimentaire, et qui a beaucoup plus vieilli.

Le film est un excellent long métrage d'aventures et n'a franchement pas à rougir des autres productions Disney. D'ailleurs, dans la vidéo ci-dessous, il y a à la suite un petit extrait du début du film qui permet de se rendre compte des magnifiques scènes aériennes où Cody vole avec son aigle royal.


PINOCCHIO // L'EVASION DE MONSTRO

On l'oublie mais après Blanche-Neige, Disney nous gratifie d'un deuxième long-métrage encore plus ambitieux. Pinocchio m'a marqué surtout pour deux scènes. L'une d'elles est la transformation en âne de Crapule, le copain de Pinocchio dans le parc d'attractions. Avec sa mise en scène flippante, la scène est assez incroyable et limite dérangeante, chose qu'on ne reverra probablement plus dans un Disney. L'autre scène est l'évasion de Gepetto et Pinocchio de la baleine Monstro. Cette scène de quelques minutes permet de démontrer le savoir-faire de Disney en animation traditionnelle et met une belle claque à tous les amateurs. Tous les effets d'eau - éclaboussures, houle, gouttes - sont faits à la main en gouache et aucunement numérique (en même temps, à l'époque...). Respect. A noter que les astuces ne manquaient pas: la cariole de Stromboli par exemple est en fait une vraie cariole dans certains plans, filmés et retravaillés par-dessus.



MERLIN L'ENCHANTEUR // LE DUEL DES SORCIERS

Merlin l'enchanteur fait partie de cette époque comme les 101 Dalmatiens par exemple, où l'animation primait beaucoup plus sur tout le reste, et les personnages étaient tous hauts en couleur. La scène qui marque le plus dans Merlin est ce duel entre ce dernier et Madame Mim dans la fin du film. Chacun se transforme en animal capable de se défendre contre l'autre, et ça donne une montée en puissance plutôt plaisante et impressionnante, surtout qu'à chaque fois, l'animal garde le trait de caractère du sorcier en question.


TARZAN // LA POURSUITE DES SINGES

Encore une fois dans cette séquence bluffante, Disney joue habilement avec la 3D en l'incorporant dans le décor. Pour pouvoir effectuer des mouvements de camérés fluides et souples, Disney a testé une technique où certains éléments sont en 3D mais peints directements dessus comme s'ils étaient en 2D, de façon à mieux intégrer ces séquences au film global. La poursuite dans la jungle où Tarzan vole au secours de Jane attaquée par des singes est un fabuleux résumé de cette technique qui permet de constater l'efficacité du procédé.


BONUS

Pas forcément des séquences, mais des petits moments dans des films divers que j'adore et qui me font sentir nostalgique de cette époque de films Disney qui me faisait rêver chaque Noël au cinéma (en VF, évidemment^^)