Il y a plusieurs mois, j'avais opéré un top sur les films qui valaient le coup avec Nicolas Cage. Le bonhomme arrive de plus en plus à se fourrer dans des films assez ignobles ces derniers temps, mais qui ont le mérite de forger une sorte de mythologie autour de ce personnage assez hors norme et de ses coiffures toujours plus extravagantes. Voici donc un top où le sieur Cage joue un rôle principal que n'importe quel acteur aurait refusé sur le champ. Et juste pour ça je dis RESPECT.

HELL DRIVER 3D

Récemment sorti en DVD en France, Hell Driver est un véritable ovni, un "truc" qu'on regarde totalement innocemment et qu'on commence à halluciner par tous les gros délires de cinglés du film. Nicolas Cage y tient le rôle majeur, puisque son personnage est en colère (d'où le titre Drive Angry, ou "je-conduis-mais-je-suis-pas-content") et il le fait savoir à travers des frasques et des punchlines assez dantesques. J'en veux pour preuve cette séquence monumentale ou Cage se tape tranquillou une nénette dans un hôtel, tout habillé avec des lunettes de soleil, une clope dans une main et une bouteille dans une autre. Bon, c'est la blonde qui fait tout le boulot. Toujours est-il que la nana demande comme ça, l'air de rien:

Blonde // "Tu ne te déshabilles pas quand tu fais l'amour?".
Cage // "Jamais avant un échange de coups de feu"

Imperturbable, il sort son flingue et colle une bastos dans la tête d'un gars armé qui déboule dans la pièce et fait de même pour les autres, tout en laissant la blonde finir son travail (qui elle, est complètement terrorisée).

Bref, ce petit exemple montre le niveau tordu du film, et c'est loin d'être le seul, entre un carambolage de voitures où un gusse (William Fichtner, assez hallucinant), sort tranquillou de la voiture en montant dessus tandis qu'elle commence une série de tonneaux, ou encore une balle qui fait ricocher sur la hache d'un gars et qui, sous l'effet de la balle, se plante dans la tête de son propriétaire. Un gros mélange farfelu-fantastico-comico-n'importe quoi, avec évidemment la belle plante en mini-short et son lot de seconds rôles que tout le monde connait et qui apparaissent dedans comme si de rien n'était. Ajoutez à ça une histoire de sectes, d'enfer, de plans 3D et de dieux égyptiens (vrai de vrai), et vous saurez ce qu'est un vrai nanard à "gros" budget. Un film à voir, clairement.

Réalisateur: Patrick Lussier
Valeur capillaire: Cage essaye de détourner l'attention avec sa grosse brûlure mais on a tous vu sa longue cascade de cheveux.

 

NEXT

Vous savez l'émission toute naze sur NRJ12 où des gonzesses balancent "Next" dès qu'un gentleman arrive devant elle pour le recaler? Ça devrait s'appliquer à ce film. Ce qui est assez dingue, c'est de constater que le film est tiré d'une nouvelle de Philip K Dick, le gars qui est aussi à l'origine de Blade Runner, Total Recall ou Minority Report. Du coup, même Wikipédia est obligé d'insister sur l'appelation "adaptation très libre". Ça veut tout dire. Même les répliques permettent de donner au film un cachet particulier, qui ne sont certainement pas dans l'oeuvre d'origine:

"C'est ça l'avenir : chaque fois qu'on le regarde il change parce qu'on l'a regardé, et ça, ça change tout le reste."

C'est vrai qu'à partir de là, il n'y a plus grand chose à dire. Comme les effets spéciaux d'ailleurs, qui sont assez bluffants. J'en veux pour preuve la fameuse séquence des rondins de bois, assez monumental. Et puis bon, le pitch du gars qui arrive à voir deux minutes dans le futur, ça comporte tellement d'incohérences pendant le film qu'on y croit plus. Mais le summum, c'est cette fin. Sûrement la plus bidon que j'ai pu voir au cinéma. Vraiment. Le genre de fin où on est obligé de se dire "tout ça pour ça!" pendant que le générique défile et qu'on s'attend à voir la "vraie" suite du film en se disant que ça ne peut pas se terminer comme ça. Bref, peut-être le film le plus alimentaire de Cage tellement c'est assez navrant. Et dire qu'en plus il y a la sublime Jessica Biel. Snif.

Réalisateur: Lee Tamahori
Valeur capillaire: toujours les cheveux mi-longs en arrière, mais cette fois, il pouvait pas faire pire.

 

GHOST RIDER 1 (MAIS LE 2 LE REJOINDRA BIENTOT)

Quand Cage s'attaque à l'adaptation d'un comics Marvel, on peut légitimement se poser des questions. D'ailleurs, on se demande aussi si c'est lui qui attire la malchance parce qu'à la base, le film était sûrement casse-gueule mais pouvait quand même donner quelque chose de mieux. Bon, c'est vrai qu'à part un miracle, adapter Ghost Rider est assez suicidaire. Mais Cage ne joue pas sa balerine et se glisse dans les bottes de Johnny Blaze. En plus d'avoir une coiffure absolument ignoble et qui ne lui va pas du tout, Cage fait du Cage très bas de gamme et offre une de ses plus mauvaises performances d'acteur. D'ailleurs, même les scénaristes se lâchent et nous offre de vrais moments de poésie:

"Oublie les amis, oublie la famille, oublie l'amour. Désormais, tu seras le Ghost Rider jusqu'à la fin de tes joursEn plus de ça, les FXs ne sont franchement pas flamboyants, et la suite dont la bande-annonce est apparu il y a peu, propose des choses un peu mieux, mais on le voit quand même pisser du feu, pour faire genre "voyez, Ghost Rider, c'est un vrai badass, il pisse du feu sans essence, mec!". Bon. Et dire qu'en plus il y a la sublime Eva Mendes. Snif.

Réalisateur: Mark Steven Johnson
Valeur capillaire: un truc pour faire genre badass. Mais ça marche pas.

 

60 SECONDES CHRONO

Bon, ça reste quand même un peu plus recommandable que certains films cités ci-dessus, mais ça n'empêche pas le film d'être excellent. Il reste divertissant mais rentre sans problème dans la gamme alimentaires de Nicolas Cage. Le pitch est assez simple: il doit voler cinquante bagnoles pour sauver son frangin Kip (je n'invente rien). Evidemment, on a le schéma classique du film de casse: il retrouve une ancienne conquête qui ne pouvait plus le suivre, il rappelle d'anciens contacts pour former une bande et voler les caisses le plus vite possible, avec un grand méchant à la clé. Et le film en profite pour balancer une magnifique citation:

"Si votre ami doit souffrir, afin que la lumière éclaire votre route révélant sous le vernis du crime un macabre destin vous conduisant à emprunter d'autres voies, c'est que sa douleur est pénétrée d'une vraie noblesse et d'une suprême gloire ; puissions-nous avoir le même sort, tu as dit pauvre Toby ! Hein, j'ai dit pauvre de nous !"

Bon, si ça se trouve, le scénariste a juste mis ça pour se la péter. N'empêche que Cage joue du Cage et non pas un vrai nouveau personnage, comme d'habitude, et se contente du strict minimum. Au moins il y a de l'action pour rattraper le tout.

Réalisateur: Dominic Sena
Valeur capillaire: pour que le film soit cohérent, Cage a accordé la couleur de ses cheveux à celle d'Angelina Jolie. C'est réussi.

 

LES AILES DE L'ENFER

Bon, le film est vraiment là pour déconner, mais ce n'est pas non plus une catastrophe et se révèle plus recommandable qu'un Next par exemple (ceci dit, c'était pas dur). D'ailleurs, j'ai toujours pensé que le film était réalisé par Michael Bay en revoyant la bande-annonce mais non, c'est juste une production Bruckeihmer. En plus le film bénéficie d'un casting assez sympathique, avec Cage, Malkovich et Cusack dans les rôles principaux, et Ving Rhames, Steve Buscemi ou encore Danny Trejo dans les rôles secondaires. Mais c'est surtout son ambiance et ses dialogues qui font du film un blockbuster décérébré et sans grande prétention. Les gueules, ce côté badass des prisonniers mais qui finalement ne sont pas si badass (sauf le méchant) et une situation rocambolesque (l'avion). Heureusement que le titre original, Con Air, n'a pas été gardé pour la France, sinon les jeux de mots auraient fusé.

Réalisateur: Simon West
Valeur capillaire: mal rasé, cheveux très longs, gueule de taulard, pas mieux.