Je suis tombé sur Le Dernier des Templiers au Virgin, qui m'a l'air d'être un sacré nanard, comme ceux que Nicolas Cage collectionne ces temps-ci. Alors en attendant un top inverse, voici un top qui montre que de temps en temps, Nicolas Cage peut avoir la bonne coiffure et le bon rôle EN MEME TEMPS. Alors c'est aussi grâce à un réalisateur qui réussit à bien le diriger, et on se rend compte que Cage a quand même des éclairs de génie et qu'il campe des personnages assez incroyables.

SAILOR ET LULA

David Lynch a offert le rôle qui a fait découvrir Nicolas Cage au public. Quelques années avant, Arizona Junior offrait aussi un joli rôle à Cage, mais Sailor et Lula permet de faire de l'acteur une valeur sûre, bien avant qu'on se rend compte qu'il ne faisait pas vraiment les meilleurs choix de sa carrière. Sailor et Lula c'est aussi un road movie complètement halluciné, accompagné d'un Willem Dafoe complètement ouf et d'une Isabella Rossellini qui résume bien le charme italien. Il y a un petit côté Tueurs Nés pour cet aspect "amour dingue" en moins trash et il faut toujours adhérer au style de Lynch pour apprécier le film à sa juste valeur.

Réalisateur: David Lynch
Valeur capillaire: pour une fois, c'est la bonne coupe à la bonne période.

ROCK

Première incursion de Nicolas Cage dans le monde du film d'action. Et c'est pas avec n'importe qui puisque c'est Michael Bay qui signe le film, et on retrouve au casting Sean Connery et Ed Harris. Cage joue un scientifique chargé d'arrêter une bande de terroristes qui menace San Francisco depuis Alcatraz dont ils ont pris le contrôle. Evidemment, Sean Connery c'est le seul gars qui a réussi à s'y évader, et Nicolas Cage, le seul gars capable d'arrêter ce gaz mortel. Le film en lui-même est assez recommandable, ce n'est pas l'extase mais vu que c'est un des premiers films de Michael Bay, il n'a pas encore compris qu'il avait le pouvoir de tout faire péter. Même si on a droit à un film plus ou moins symbolique (la fameuse scène de Cage avec deux feux à main, à genoux, avec les avions de chasses au-dessus de lui), ça reste un bon divertissement qui ne réinvente pas la roue.

Réalisateur: Michael Bay
Valeur capillaire: première apparition de la coupe dite "à la Cage", dans son premier âge d'or.

VOLTE-FACE

Retour dans le film d'action quelques années plus tard, avec cette fois-ci John Woo derrière la caméra, dans sa période "faste" du cinéma américain, qui atteindra son paroxysme avec Mission Impossible 2. Néamoins, Volte-Face a le mérite de proposer quelques petites choses sympas. Outre les habituelles colombes, le film a mine de rien une réalisation plutôt léchée (la séquence d'intro est quand même vachement sympa) et des scènes d'action plutôt chouettes, qui sont plus proches de ce que le réal faisait avant sur un A Toute épreuve par exemple. Ici, on a une pointe de SF où le méchant Nicolas Cage et le gentil John Travolta change de corps, et le gentil se retrouve en prison dans le corps du méchant. Vous suivez?
S'ensuit une course poursuite où chacun use de sa nouvelle apparence contre l'autre, et ça donne de jolis quiproquos familiaux. Nicolas Cage n'en fait pas des tonnes et joue avec plaisir avec ces deux personnalités bien différentes. D'ailleurs c'est assez drôle de constater que lorsqu'il fait le méchant, on retrouve ses rôles d'avant ce film (le gars un peu taré qui crie tout le temps), et quand il fait le gentil, c'est un peu les rôles qui fera par la suite (le gars sympa mais un peu penaud). Un film charnière, comme on dit.

Réalisateur: John Woo
Valeur capillaire: plus aplati, mais toujours aussi étrange

SNAKES EYES

Réalisé par le géniallissme Brian de Palma, Snakes Eyes est un pur exercice de style du cinéma, avec énormément de réflexion sur le champ lexical et tout ce qui va avec. Le film propose d'ailleurs un énorme plan séquence au tout début afin de présenter le meurtre sur lequel tout le film va s'articuler. Nicolas Cage y joue un flic rippou qui assiste à un match de boxe au cours duquel un meurtre va être commis en direct. Beaucoup de flashbacks et de points de vue différents offre au film un suspense assez génial, tout ça enjolivé par une réal au poil. Et Nicolas Cage retrouve ce qui a fait son succès auparavant, un personnage de flic un peu roublard et beau parleur, qui joue sur la tchatche pour s'en sortir et découvrir le fin mot de cette histoire.

Réalisateur: Brian De Palma
Valeur capillaire: coupe classique mais dont la valeur remonte en flèche grâce à son incroyable chemise

ADAPTATION

Le film est plus un film concept, mais porté par d'excellents acteurs, avec entre autre Nicolas Cage qui joue ici encore deux rôles (des jumeux aux personnalités différentes) mais aussi Meryl Streep. Ce film de Spike Jonze est particulier dans son concept. Le réalisateur est déja l'auteur de Dans la peau de John Malkovich, dont le scénario est signé Charlie Kaufman. Adaptation raconte justement l'histoire de Charlie Kaufman qui, après le succès de Dans la peau de John Malkovich, se voit confié le scénario d'un autre film mais est incapable d'écrire une seule ligne. Nicolas Cage y est plutôt pas mal, surtout quand on voit son interprétation des deux jumeaux, et rend ce film concept encore plus original que sa coiffure. Il réussit à créer une performance qui pourrait représenter l'état d'esprit de l'acteur à ce moment de sa carrière.

Réalisateur: Spike Jonze
Valeur capillaire: une des plus moches qu'il ait pu avoir. Mais c'est pour le personnage.

LES ASSOCIES

Film assez méconnu pourtant signé Ridley Scott, Les Associés figure parmi mes préférés du réalisateur. Le film raconte l'histoire d'un roi de l'arnaque mais souffrant de TOC, incarné par Nicolas Cage. Il voyage à travers le pays avec son élève (Sam Rockwell) et se rend compte qu'il a une fille de 14 ans (Alison Lohman) et qu'il décide de la rencontrer. Celle-ci veut alors devenir un escroc comme son père. Touchant, drôle et émouvant, Nicolas Cage est excellent en père de fortune souffrant de phobies et de paranoïa, tout en escroquant les gens avec de jolies arnaques. Les personnages sont excellents et on a ici une belle brochette d'acteurs. Un des meilleurs films de sa carrière.

Réalisateur: Ridley Scott
Valeur capillaire: sa coupe la plus célèbre à son plus haut niveau

LORD OF WAR

Lord of War a fait pas mal parler de lui pour ses propos forts et surtout sa séquence d'intro culte et incroyablement dure. Nicolas Cage y joue un trafiquant d'armes sans beaucoup d'états d'âmes et qui traite avec des pays en guerre pour faire marcher sa boutique. C'est assez flippant comme film étant donné que Cage joue toujours de sa façon habituelle comme dans beaucoup de films, avec cette espèce de blasitude qui la rendu célèbre. Mais c'est cette espèce d'absence d'émotions qui le rend encore plus crédibles dans ce rôle, on a l'impression qu'il ne mesure aucunement les conséquences de ces actes, et qu'il prend ce boulot pour tout simplement gagner sa vie. Ce que le film ne manquera pas de nous rappeler. Et c'est pour ça que le film marche aussi bien, jouer sur le jeu d'acteur souvent redondant de Cage pour fabriquer un personnage autour de ça.

Réalisateur: Andrew Niccol
Valeur capillaire: sa mèche rebelle du dessus commence à prendre du pouvoir

KICK-ASS

Probablement le dernier film où il se débrouille bien. Adaptation du comic-book de Mark Millar, Kick-Ass raconte l'histoire d'un jeune fanboy qui décide de jouer les super-héros. Nicolas Cage y joue un ancien flic qui veut se venger du meurtre de sa femme en entraînant sa fille dans son sillon à jouer les justiciers. Il a pour le coup un joli rôle de gentil dingue qui n'hésite pas à tirer sur sa fille habillé d'un gilet pare-balles pour lui apprendre à encaisser. Son rôle est d'ailleurs bien plus crédible que dans le comic où les rebondissements de la fin de l'histoire changeait considérablement l'approche qu'on avait du personnage, et ne lui rendait pas justice (tout en étant plus dure). Le film offre quelque chose de plus chouette mais plus classique. Au moins, ça ne casse pas le personnage.

Réalisateur: Matthew Vaughn
Valeur capillaire: mitigé. La moustache rattrape le tout