Une petite pensée pour ce gros défouloir, un monument de poésie dans ce matraquage de violence à tout-va. Mais j'aime Stranglehold. Et il me le rend bien. Parfaite représentation d'une culture dopée par la recherche des points, Stranglehold est un hymne au grand n'importe quoi et au plaisir coupable des gros films d'actions surréalistes.

Hard Boiled par John Woo, c'est des pigeons qui volent, c'est des glissades sur n'importe quelle surface, c'est des bébés à sauver mais c'est aussi Chow Yun-Fat. Ou Tequila. Le genre de nom qu'il ne faut surtout pas donner à quelqu'un sous peine de finir sous une avalanche de jeux de mots bien baveux et évidemment portés sur la boisson ou les questionnements existentielles. Mais apparemment John Woo n'en avait pas fini avec son flic virevoltant, et propose son soutien lorsqu'un studio se décide à produire la suite de ce film culte. Enfin, "suite", c'est vite dit, parce qu'on retrouve juste le héros et deux-trois personnages.

Mais c'est sans compter que le studio désire produire un jeu d'action, dans le même style que les films honk-kongais de John Woo. Et c'est là le tour de force: à aucun moment on a l'impression d'avoir affaire à une production américaine (à part quelques moments), le jeu se dote d'une patte très arcade qui restitue parfaitement l'ambiance du film d'origine. A coups de ralentis, de glissade et de destruction massive, tout fonctionne. Le jeu est vraiment court et pas super bien découpée (la mission en Thaïlande est à rallonge) mais c'est peut-être un des meilleurs défouloirs qui m'ait été donné de voir. Tout simplement grâce à son côté simple et bourrin associé à un environnement destructible extrême.

A chaque fois que je relance une partie, je me dis: "comment ont-ils pu rendre un décor aussi destructible?". Il suffit de jouer sur tout le niveau du restaurant flottant. Chaque étage propose son lot de nouveautés, et tout ce qui constitue le décor est destructible. Associé à des ralentis, ça donne de véritables ballets virtuels, où les débris volent de partout et où les ennemis s'encastrent violemment dans n'importe quel objet à sa portée. C'est jouissif, c'est puissant et follement addictif.

Tout ça associé à cet aspect asiatique qui constitue les séquences cinématiques. On prend ça au second degré et la VF est juste indispensable ("Ici, ce sont les Hinaï qui décident!!"). Si vous avez besoin de vous défouler (très) peu de temps, Stranglehold est le parfait exemple de jeu qui se fait au travers d'une petite partie, juste pour le plaisir. Ça se trouve à vraiment pas cher (genre 10 euros environ dans n'importe quel Mocrimania) et c'est une affaire.