Le Grand Rex. Jamais eu l'occasion d'y aller, c'était maintenant ou jamais. Hier soir, c'était l'avant-première évènement du dernier film de Sylvester Stallone, avec la présence de ce dernier, ainsi que de Jason Statham et de Dolph Lugdren. Autant dire qu'il y avait de quoi émoustiller les papilles, surtout que le film proposait de faire revivre les anciennes gloires du passé (ainsi que les nouvelles) dans un actioner très 80's. Je n'en demandais pas moins.

Petit passage sur l'organisation de cette soirée: déplorable. L'organisation était vraiment exécrable, entre les agents de sécurité aussi sensibles que des cuillères à café, et un agencement des places vraiment pas pratiques (trois étages dans la grande salle, le rez-de-chaussée évidemment réservé à des privilégiés...). Une file longue de 300 mètres pour pouvoir entrer et pendant qu'on patientait dans la salle, l'écran nous montrait l'extérieur, à savoir les fans agglutinés aux barrières qui profitaient de l'arrivée des acteurs pour serrer des mains et se faire signer des autographes.
Plus d'une heure de retard après l'heure prévue, les acteurs arrivent enfin, Stallone fait un speech inaudible à cause de tout le public qui crie "Rocky" à fond les ballons, et repart deux minutes plus tard. Voilà.
C'était sympa de le voir, c'est certain qu'il était attendu ailleurs, mais on sent vraiment que le Rex fait ce qu'il peut pour empocher un max d'argent...

Bref. Après ce petit coup de gueule, passons au film. La bande-annonce donnait l'impression d'avoir un maximum d'action durant ces 1h40. Et bien elle ne ment pas sur la marchandise! Du début à la fin, on enchaîne les morceaux de bravoure plus ou moins réussis, à vrai dire. Stallone et ses comparses crèvent l'écran et nous redonnent les sensations des vieux films d'action. Mais c'est surtout par la capacité du réalisateur à vouloir des scènes extrêmement bien fignolés que ces séquences sont mémorables. On sent qu'elles sont réglés au poil et qu'il n'y a aucune image de synthèse (sauf sur certains plans enflammés, pas super bien fait par ailleurs). La dernière séquence, dantesque, pose un final jouissif, et on se demande s'il reste un seul ennemi encore vivant sur l'île à la fin du film.

Les scènes de baston sont chorégraphiés comme jamais et donnent une violence assez "rafraîchissante" au milieu de tous ces actioners modernes bouffés par les effets spéciaux (L'Agence Tous Risque en tête). Mention spéciale au combat Stallone VS Austin et quelques autres, et l'arrivée mémorable de Terry Crews et son fusil à pompe. Le tout bien évidemment ponctué de punchlines plus ou moins réussis.

Evidemment, il y a un contrecoup. Le scénario est quasi inexistant. Comme ci-dessus, il suffit de regarder la BA, où les grandes lignes sont racontés. Alors oui, le but premier du film est de divertir, et même si Stallone n'a jamais fait des merveilles en scénar', il a réussit à captiver d'une meilleure façon le spectateur sur ses précédents films. Mais les enjeux n'étaient pas les mêmes, surtout par rapport à un John Rambo que je trouve sous-estimé, qui véhicule bien plus de choses qu'un simple film d'action gore et sanglant. Mais au moins, dans Expendables, il va jusqu'au bout de son délire et c'est tant mieux.

On peut aussi regretter que le film s'appuie autant sur son casting. On sent bien, autant au niveau du découpage que de la réalisation, qu'il veut faire plaisir aux fans avant tout. Le point d'orgue est évidemment la scène de l'église avec Schwarzy, Stallone et Willis, un grand moment, assurément, et qui se permet en plus des petits boutades pour bien insister sur l'exclusivité de cette séquence. Quand à Mickey Rourke, il n'est là que pour faire quelque pauses dans le rythme, et malgré son charisme intact, n'apporte pas énormément à l'histoire.

Bref, il ne faut pas s'attendre à un film subtil, mais bien à un bon film d'action savamment dosé et fait avant tout pour faire plaisir à tous les fans qui regrettent la disparition de ce "genre" aujourd'hui disparu. Si vous avez aimé la bande-annonce, n'hésitez pas, vous aurez exactement ce à quoi vous vous attendiez.