« Mais, mais ? Attends, une seconde, tu n'étais pas sensé parler d'animes dans cette section ? Voire même de dessins animés pas uniquement nippons ? Tu voulais même parler de Moot-moot d'Eric et Ramzy ! Alors pourquoi tu parles d'un manga ? C'est pas un anime gros naze ! » C'est ainsi que vous seriez en droit de vous adresser à moi puisque effectivement aujourd'hui, je ne vais pas vous parler d'une série animée que j'ai dégusté avec délectation, mais d'un manga.Attack on Titan, plus connu sous son titre japonais de Shingeki no Kyoujin est le premier manga de Hajime Isayama. Ce shônen est pré publié par le Bessatsu Shônen Magazine depuis 2009. 

                                          

Il y a un siècle, les titans, des créatures humanoïdes géantes ont quasiment exterminé l'espèce humaine. On ne sait rien des Titans, d'où ils viennent, pourquoi s'en prennent ils aux humains ? Comment s'en débarrasser ? L'humanité est dépourvue de moyens et les quelques survivants restent retranchés derrière les murs de la dernière cité abritant encore de la vie. Les humains vécurent cent ans dans une quiétude relative, jusqu'au jour où apparut soudainement un titan plus grand que tout autre. celui-ci, du haut de ses 50 mètres détruisit le mur extérieur de la ville, permettant aux autres titans de pénétrer une partie des défenses humaines et de faire ripaille. Parmi les victimes se trouve la mère du jeune Eren Jaeger qui assiste impuissant aux cotés de sa sœur adoptive Mikasa Ackerman aux derniers instants de la matrone. Plus tard, l'enfant devenu un jeune homme décide d'entrer dans l'armée afin de rejoindre l'escouade des « éclaireurs », des soldats d'élite dont les missions les mènent souvent hors des murs. Guidé par une haine sans fin contre les titans, Eren, talonné par Mikasa et leur ami Armin vont découvrir un monde horrible, celui des soldats, avec son lot de tragédies, de violence et de peur.

   

                                           Les personnages sont très nombreux...a y passer...

 

                                                 ...Et pas de la plus paisible des manières...

Shingeki no kyoujin a beau être un shônen à destination des jeunes ados, on est absolument loin des Naruto, Bleach, One Piece et compagnie. Le propos de Shingeki est horriblement pessimiste et sombre. Pas de discours ronflants sur l'amitié, pas de personnage qui se relève un sourire aux lèvres face à l'ennemi. Non, dans Shingeki no Kyoujin, tout ce qu'on a, ce sont des personnages tout à fait crédibles, et qui réagissent de façon tout à fait réaliste aux horribles évènements auxquels ils sont confrontés. Le monde dans lequel ils vivent est loin d'être enviable. Les titans sont un véritable problème, quasiment immortels, ils n'ont qu'un point faible situé sur leur nuque, tous leurs autres membres se régénèrent aussitôt. Mais il y a aussi les luttes internes dans le dernier bastion de l'humanité, où les courses au pouvoir entre les différentes factions gangrènent la vie politique. Le portrait qui est fait de l'univers est d'une noirceur qui fera sans aucun doute penser à Berserk, rapprochant l'œuvre du genre Dark Fantasy. Le scénario laisse peu de place à la légèreté, il est souvent oppressant mettant les héros dans des situations extrêmes et je dois avouer que c'est un véritable régal à suivre. Cependant, je regrette certaines maladresses dans l'écriture des dialogues qui souvent sonnent faux, artificiels. Ceci dit, dois-je mettre ce défaut sur le compte de l'auteur ou de l'équipe chargée de la traduction, dure question. Car le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur soigne bien son monde, avec des annexes extrêmement intéressantes dévoilant des infos sur les Titans, mais aussi sur le fonctionnement politique du royaume, de l'armée ou encore des explications plus techniques sur les armes utilisées. 

 

                              Les titans sont très mystérieux, on ne sait que peu de choses sur eux...

                                            L'auteur est très généreux en informations sur le monde.

Graphiquement, c'est là que le bât blesse. Première œuvre de l'auteur, Shingeki démontre l'évolution de celui-ci. Et au début, c'est pas brillant, c'est même parfois vraiment moche, avec des personnages aux traits pas toujours constants, et des postures un peu étranges. Ceci dit, rassurez vous, l'auteur s'améliore très vite et cela se ressent sur son trait, qui devient plus assuré, plus énergique et qui nous sert de vrais moments de bravoure par moments. La mise en scène des combats est ultra dynamique, rendant parfaitement la rapidité des soldats, contrastant avec la lourdeur pataude de Titans quasi invincibles. Les scènes violentes sont assez dérangeantes pour choquer, mais pas outrageuses au point d'écoeurer. C'est sale, c'est violent, c'est dur, c'est la guerre. Et n'imaginez pas que uniquement parcequ'on s'est arrêté sur un personnage cela signifie qu'il mourra en pensant à ses camarades, un sourire aux lèvres, avec une jolie symbolique de papillon ou que sais-je encore...figurant ou personnage plus importants, tous subissent le même sort : être horriblement mutilés et croqués par les terrifiants géants. Un dernier mot sur ceux-ci, leur design est juste excellent. Mélange entre créatures grotesques et parfaitement malsaines, les titans semblent sortis de Gantz et remplissent parfaitement leur office. Silencieux, ressemblant à de gros humains difformes, ils sont absolument répugnants et donc sont une réussite en terme de design. Du coté des humains, le design est très classique, et c'est tant mieux. Pas de coiffure bigarrée, pas de fillette aux grands yeux, ni de boobs en baudruche, pas de place pour les bagatelles de ce genre, et ce n'est pas forcément un mal.

   

                                                       Les Titans ont un design assez flippant !

                                                 Les scènes de combats sont très vives.

Shingeki no Kyoujin est un excellent manga qui aura su me conquérir, me rappelant le Starship Troopers de Paul Verhoeven. Un manga mature, intelligent qui soulève de nombreuses questions quand à la nature humaine, surtout quand celle-ci est acculée et sans espoir. Une telle bonne surprise que je lui pardonne volontiers ses quelques faiblesses graphiques et ses dialogues dignes d'un des nanars que je fréquente tant. Et là, vous vous demandez, alors que cet article touche à sa fin, pourquoi j'ai décidé de vous en parler ? Et bien, pour rester sur le thème de la rubrique, c'est parce que ce printemps, le studio Production I.G (GiTS SAC) présentera à nos faces ébahies la série animée, et que le trailer est absolument alléchant, avec son animation d'une fluidité superbe et corrigeant l'un des gros défauts du support originel. Ça a l'air trop beau, trop épique, trop titanesque. 

              

                                                                  Ca a l'air bien puissant.