Et non pas de « Jikaï » à la fin de l'épisode. Mon écran affiche un noir désespérant. Vingt-cinq épisodes se sont enchaînés sous mes yeux ravis, mais c'est terminé maintenant. Bien que j'avais commencé à ne regarder que d'un œil « Darker than black », cette fourbe série à su me happer sans que je ne me rende compte de quoi que ce soit. Soyez maudits Bones et Yoko Kanno (enfin pas trop maudits quand même, je vous aime), votre brutale attaque intitulée « Cowboy bebop, le film » ne vous a pas fallu ? Darker than black, série seinen mêlant les genres fantastique et dramatique vit le jour en 2007. Une seconde saison fut diffusée deux ans après, mais n'ayant pas pu poser la patte dessus, je me garderai bien d'en parler. 

                        Darker than black est une série assez violente, à ne pas mettre devant tous les yeux.

                                             

                                                  Je le voyais pas comme ça The Mask...

Dix ans se sont écoulés depuis l'apparition de la Hell's Gate, un mystérieux phénomène dévastant une partie de Tokyo et changeant le ciel. Depuis l'apparition de cette zone, les étoiles furent remplacées par des substituts. Ces fausses étoiles correspondent à l'apparition d'un nouveau genre d'humains, les « contractants » des personnes qui ont hérité de pouvoirs surhumains. En contrepartie, ces contractants doivent se livrer méthodiquement à une action précise à chaque utilisation de leurs pouvoirs. Ces actions peuvent tout aussi bien être anodines (fumer une cigarette, boire de l'alcool, faire un bisou...) que franchement handicapantes (se casser les doigts, manger des clopes, vieillir prématurément...). Les contractants sont perçus comme des armes et utilisés en tant que telles par moult organisations gouvernementales, en raison de l'efficacité de ces individus qui en plus d'avoir des pouvoirs, ont la particularité de raisonner de façon totalement rationnelle, ne connaissant pas la peur ni aucune autre « faiblesse » morale exploitable par l'ennemi. En plus des contractants sont apparus les « dolls » des humains à l'air perdu, vides, mais qui sont des médiums capables de faire apparaître des spectres de surveillance. Ces dolls sont très prisés pour espionner. Hei (Lee Shang Shun étant son pseudo en tant que civil), le héros de l'histoire est un contractant qui travaille pour une mystérieuse organisation dont le nom est inconnu. Ses missions consistent souvent en divers assassinats, récupération de documents, protection...  En tant que contractant, il est recherché par la police qui le connaît sous le nom de code BK201. L'inspecteur Misaki Kirihara est obsédée à l'idée de lui mettre la main dessus... 

                     

                                Pour passer incognito, Hei se fait passer pour l'acteur Stephen Chow...

                                            Misaki Kirihara et la Section 9...enfin presque la Section 9...

Bon pour le résumé j'ai grossi le trait, il y a énormément d'informations à intégrer quand on regarde Darker than black. Mais celles-ci sont judicieusement distillées. La structure de la série est très intéressante. Les épisodes vont par paire (hormis les trois derniers), chaque paire se focalisant sur une affaire. Il y a bien un fil rouge qui apparaît en filigrane, mais au final, ce que la série présente, ce sont plusieurs intrigues plus ou moins indépendantes des autres. Pourtant, cela ne se fait pas au détriment de la cohérence. Les duos d'épisodes permettent de mettre en lumière de nombreux pans de l'univers sans pour autant que l'enchaînement ne paraisse artificiel. Comme l'indique le titre, la trame est nimbée de mystères et tous ne trouveront pas leur réponse même une fois le dernier épisode englouti. Une des plus grandes forces de Darker than black est cette ambiance si particulière, mêlant habilement conspirations et drames personnels. Les intrigues étant variées, on peut passer d'un double épisode mettant en scène une lutte contre les manigances de la CIA à un autre relatant une simple histoire de Yakuzas. Les informations sont distillées au compte-gouttes et parfois même, on est dans le flou le plus total, je le disais plus tôt, et cela ne concerne pas uniquement d'obscurs points du scénario. Quelle est l'organisation pour laquelle travaille Hei ? Quel but poursuit-elle ? Est-ce que Hei est dans le camp des « gentils » ? Autant de questions qui ne font que relever l'intérêt grandissant avec lequel on suit la série. 

                        

                                         La CIA, le MI6, les services secrets français... Tokyo nid d'espions...

                                                 

                            L'unité de Hei, au début, c'est pas l'esprit de franche camaraderie qui les étouffe.

Les personnages sont attachants pour beaucoup, bien que leur design fasse vraiment vu et revu. On retrouve quasiment tous les stéréotypes possibles de l'animation japonaise : beau gosse ténébreux aux cheveux sombres, Gothic Lolita au yeux vides et à la voix éteinte, beau gosse blond, belle gosse à lunettes, ado énergique adepte de moe, et j'en passe... Pour autant, cela ne signifie pas qu'ils soient inintéressants. Le fait que Darker than black ne fasse pas vraiment dans le manichéen donne une vraie saveur à ces personnages. Pas de nakama power et de discours ronflants sur l'amitié dans Darker than black. Hei a beau bosser avec une unité constituée de Huang un vieil ivrogne, Yin une jeune fille, et Mao un chat, leurs rapports ne débordent pas vraiment de chaleur humaine, et ils n'hésiteraient pas à s'entretuer si on leur en donnait l'ordre. La série à une esthétique très sombre, cependant, elle a l'intelligence de ne pas sombrer dans le tout dépressif qui l'aurait rendu caricaturale. Certains épisodes mettant en scène un détective et sa jeune assistante sont bien plus légers et sont autant de respirations dans l'univers lourd et sombre de Darker than black. De même, Huang, Hei/Lee et surtout Mao ont aussi des petites phases marrantes qui apportent une touche d'humanité et du relief à ces personnages. L'animation est de très bon aloi même si l'incrustation 3D de certains éléments (comme les voitures) sont assez grossières, et font tâche dans l'ensemble. En revanche, les combats sont très vifs et impressionnants, mêlant arts martiaux et utilisation de pouvoirs assez bien trouvés pour beaucoup...  

 

                                         On ne voit que très (trop?) peu Amber, mais on ne l'oubliera pas de sitôt.

                       Le pouvoir de Hei est le contrôle de l'électricité. Prends garde à tes miches Pikachu !

La musique est signée Yoko Kanno.

                               

                                                     Yoko Kanno aux commandes...'nuff said.

Quoi vous avez vraiment besoin d'un paragraphe pour vous expliquer que la BO est excellente ? Petit tuto pour l'avenir, quand dans le staff d'une série vous voyez les noms Yoko Kanno et Yuki Kajiura en tant que compositrices, vous pouvez dores et déjà vous jeter sur l'OST de la série (même si la série devait refouler du goulot).  

 

Donc je disais la musique est signée Yoko Kanno. Fin de ce paragraphe.

             

Darker than black est une excellente série animée, avec une ambiance délicieusement sombre et envoûtante et des personnages pour beaucoup mémorables. Pourtant j'étais assez dubitatif au début, persuadé que j'étais, de me retrouver face à une série sans prétention. C'est un anime qui mérite grandement qu'on lui laisse sa chance, car ceux qui poseront leurs yeux dessus seront assurés de passer un agréable moment. Et là, je suis déçu, je voulais finir en faisant une référence au titre, mais j'en trouve pas. Et du coup pour conclure, je me retrouve dans une m... plus sombre que le noir ! 

 

                                           Et en plus y a un chat qui parle ! UN CHAT QUI PARLE !