Les écureuils, c'est trop classe ! Non je rigole, en fait c'est pourri comme animal. Oui je sais c'est mignon, et ça fait de supers rangers du risque, mais quand on y réfléchit bien, un écureuil, c'est rien de plus qu'un rat expert en escalade. Un rongeur Yamakasi, quoi. S'il avait un petit semblant de fourberie, l'écureuil aurait pu être un rongeur-ninja (et détrôner le chat dans le classement des animaux les plus appréciés) mais non. Il faut que môssieur le rat des bois se contente de choper des noisettes. C'est comme le panda quoi, un animal qui a tout pour être classe, mais qui ne profite pas de la chance qu'il a. Vous imaginez, vous vous baladez champêtrement dans les bois, et vous vous mangez une volée de noisettes-shuriken ? Ça c'est la classe. Dans les années 90, on aimait bien les jeux de plate-forme avec un animal pourri (comme le hérisson par exemple) et en faire un personnage charismatique. Une paire de baskets, une casquette, et hop ! T'avais un personnage fédérateur.  

                                  

                                     Je lance un projet Kickstarter pour développer mon jeu Mr.Ragondin.

Mr Nutz est un jeu de plate-forme 2D développé par trois franchies d'Ocean France, sorti en 1994 sur Super Nes, Megadrive, Gameboy et Amiga. Dans ce jeu, on accompagne Mr Nutz, un écureuil trop chébran (la preuve, il a une casquette) à travers des péripéties qui l'emmèneront à affronter l'infâme Mr Freeze (oui ils sont nombreux à porter ce nom) qui fait souffler dans la paisible forêt de notre scurius vulgaris (merci Wikipedia) un vent de froid qui lui gèle les noisettes. Il va donc devoir traverser mille périls, passant par une forêt, puis une autre forêt, puis une maison dans la forêt, les canalisations, le ciel, une fête foraine et enfin le monde enneigé de sa némésis.

                                             

                                                La version snes était la plus belle (pour aller danser)

Mr Nutz est un platformer somme toute très classique. On se balade dans les niveaux en sautant sur la tête des méchants pour les anéantir, et on saute de plate-forme en plate-forme pour éviter toute chute mortelle, jusqu'à arriver au boss de chaque monde (découpés en un nombre certain de niveaux) que l'on doit démolir après avoir lu dans son pattern. Pour combattre ses ennemis, Mr.Nutz pouvait leur sauter sur le crâne, comme je le disais plus tôt, mais aussi leur lancer des noisettes ou donner des coups de sa gigantesque queue (Tel Rocco Siffredi Krueger) 

                                             

                                                    Sur GB, le jeu se défendait plutôt bien aussi

Le jeu était assez coloré (sauf sur Gameboy évidemment) et plutôt joli graphiquement. Les animations de Mr.Nutz étaient de plutôt bonne facture et son sprite dégageait une certaine gueule. L'univers était cependant bien trop générique pour se démarquer de tous les autres platformer de l'époque. Un niveau marin, un niveau dans les bois, un niveau à une fête, un niveau des glaces...certes c'est varié, mais à l'époque, on voyait cela tout le temps. Mr Nutz a cependant l'avantage d'essayer de trouver une cohérence entre les niveaux. Ainsi, après avoir démoli la sorcière dans sa maison, elle nous rétrécit et on tombe dans le lavabo que l'on quitte suite à un geyser qui nous envoie dans le ciel...(bon j'ai bien dis « essayer de trouver une cohérence ».)

 

                                                         Les environnements étaient très colorés.

Les ennemis sont aussi génériques que l'univers. Les boss par exemple sont très peu mémorables, on affronte une araignée géante, un clown, une sorcière...il y en a cependant un qui a traumatisé mon enfance ! Aujourd'hui encore je me souviens de son nom : Ograoum Papas, sorte de géant chauve et barbu qui vous attaquait en faisant tomber ses globes oculaires sur votre poire. Le jeu avait une difficulté progressive, qui montait d'un cran au fur et à mesure de l'avancée du jeu. Mais rien de vraiment insurmontable. Une fois que vous perdiez toutes vos vies, vous étiez bons pour recommencer du début, mais pas de panique, chaque boss que vous rétamerez vous gratifiera d'un password salvateur.

       

                Ce personnage immonde a peuplé mes cauchemars d'enfants (en plus il ressemble à Pavarotti)

Les musiques étaient enjouées, mais là aussi loin d'être inoubliables. Bien entendu elles écorchaient moins les oreilles sur Snes que sur Megadrive. Elle sont peu marquantes, mais ce n'est pas un défaut. Loin d'être stressantes, elles parvenaient à remplir leur office sans agacer. 

                                                      

                                  On dirait que Mr Freeze est de...mauvais poil ! (YEAAAAAAAAAAAAAAAAH !)

Mr.Nutz est un jeu sans prétention, qui peinait à se démarquer de l'ensemble de la production. Noyé sous les multiples adaptations d'univers existants comme par exemple les Tiny Toons (qui ont donné naissance des jeu plutôt corrects) ou les ténors du genre Plate-forme qu'étaient Sonic et Mario, le pauvre écureuil n'a pas su se faire une place dans le monde du jeu vidéo. Une aventure et puis s'en va. Pourtant le jeu n'était pas mauvais, loin de là. Il possédait pas mal de qualités que notre pauvre Mr.Nutz n'eut pas l'occasion d'exploiter. Quand je vous le disais, que les écureuils étaient des bons à rien...