OK...ok je vous avoue, là je suis mal...je viens à peine de voir ce film, et je n'ai absolument rien compris à ce que je viens de voir. Comment dire : il y avait un genre de monstre déguisé en SS, une vieille, une momie dont on ne sait pas trop ce qu'elle fout là, à part se balader avec sa copine, un chat noir qui miaule, une belle blonde, un cheval et un chasseur pour essayer de zigouiller le canasson. Voilà...vous mettez ça dans un mixeur, vous le buvez, le vomissez et le filmez et magie ! Vous obtenez Devil's story : il était une fois le diable.

                     

Il était une fois le diable est un film d'horreur français qui date de 1985. Bernard Launois, réalisateur et scénariste du film avait l'ambition de concurrencer le cinéma américain avec cette oeuvre...seulement il avait oublié qu'il ne suffisait pas de coller la Toccata et fugue en ré mineur de Bach sur des images sombres pour faire un bon film d'épouvante. Launois se passe donc de bons acteurs, de scénario et même du plus élémentaire des talents nécessaires à un réalisateur : celui de savoir filmer.

 

          Voici l'héroïne dont le texte se résume à "HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!"

Près de Fécamp, une voiture crève. A son bord, un couple. Les deux tourtereaux s'arrêtent dans un hôtel dans lequel ils entendent les légendes qui dorment dans le pays : un bateau anglais (qui s'appelle « le Condor ») qui s'est échoué et demeure au cœur des terres, un cheval noir annonciateur de malheurs et une vieille sorcière qui vit avec son fils à la tronche de latex déformée et déguisé en officier nazi. Si le mari fait vite fi de ces racontars, ce n'est pas le cas de la jolie demoiselle, qui, à la faveur d'une nuit orageuse, va, vêtue d'un ciré jaune posé sur une très séduisante nuisette être témoin des horreurs qui secouent la campagne. Croyez-moi mes amis, là j'ai sorti mes tripes pour essayer de condenser au maximum le ramassis d'incohérences qui porte le nom de scénario dans ce film pour vous en brosser un tableau peu près correct. Pour faire simple, il s'agit d'un simple survival réalisé sans moyens, dans lequel une jolie bombasse va essayer d'échapper à un bestiaire sorti de la fête d'halloween de la classe de CM2 de l'école Ignace Prokoviev de Triffouillis-sur-Yvette. Un chat noir, un zombie nazi, une sorcière inutile, une momie et sa petite copine...toutes ces créatures se sont passé le mot pour terrifier la naïade et faire rire le nanardeur qui se délecte de leurs dégaines ridicules.

 

        Excusez-moi monsieur le zombie nazi, je suis à la recherche d'une station service ! (texte presque authentique)

                                                      T'as pas une gueule de porte-bonheur...

La réalisation fait vraiment pitié. Je ne le dis pas méchamment J'ai vraiment de la peine pour le brave Bernard Launois, quand je constate à quel point ses plans ne veulent absolument rien dire. C'est pas que c'est mal filmé (enfin si, c'est mal filmé), c'est surtout qu'aucune tension n'est communiquée par la réalisation : En d'autres termes, c'est extraordinairement plat. Ajoutons à cela des incohérences et des faux raccords à tire-larigot qui rendent le tout encore plus ridicule. Ainsi, par la magie de la réalisation bancale, on a le droit à un fil rouge, montrant un chasseur passer probablement douze heures à essayer de tuer un cheval dont la stratégie de combat consiste à gambader partout en hennissant. En plein milieu du combat, le cheval a même le temps, grâce à un montage hasardeux, de se téléporter pour flanquer une rouste au zombie nazi à la faveur de stock-shots incroyablement grossiers tant ils sont mal intégrés.

 

          Le chasseur le plus co...myope du monde...il est censé viser le cheval qu'on voit sur ce screen.

                   Mon dieu je me meurs, quelle infâmie ! Hélas Vil Thanatos tu tranches le fil de ma vie... 

Les trucages, c'est une blague. Alors oui, vous pourrez me rétorquer que c'est un film à très petit budget et vous aurez raison, mais franchement, quand on voit à quel point Launois semble être fier de ses FX un peu pourris, au point de faire des gros plans d'au moins deux minutes sur une momie qui bave du truc bleu, ou sur le chasseur qui se fait étriper laissant échapper de sa bedaine des entrailles en chamallow, là je dis non ! La volonté d'être cru dans la représentation de la violence ne fonctionne que lorsqu'on a les moyens de la représenter (et encore, je trouve pour ma part le suggéré bien plus percutant dans un film d'horreur que le fait de montrer bêtement). Le film accumule les éléments sans trop savoir qu'en faire, faisant passer OUAYTE FAYA pour un modèle du scénario ficelé. Le chat noir ne sert quasiment à rien, la sorcière ne sert qu'à mourir, la momie et sa copine, je cherche encore à savoir quel est leur apport, le bateau qui sort de terre n'a aucune incidence sur l'intrigue et le twist final façon M. Night Shamamalama-sama-kun ne veut rien dire, puisqu'en plus d'être mauvais, il est incohérent et vite expédié. 

                                                                L'amour est dans le pré.

                                               Le terrible chat noir...qui fait des trucs de chat... 

Bon sang quel film pourri mes amis. Je ne saurais que trop vous conseiller de le voir à plusieurs. J'ai tenté l'aventure seul, mais le rythme bien trop lent du film m'a quasiment assommé. Il a pourtant un bon potentiel de rigolade, tant l'œuvre de Bernard Launois est bancale et mal foutue. En ce qui me concerne, j'ai fini le film en étant mort de rire tant il m'avait détruit les quelques cellules cérébrales valides qu'il me restaient encore. Et si j'ai fini en ricanant, c'est qu'en tant que nanar, Il était une fois le diable est parvenu à ses fins car souvenez-vous qu'un mauvais nanar sera toujours plus marrant qu'une excellente comédie. 

                        

                           Le journalistes ne semblaient pas vraiment y croire à l'époque...Ils avaient bien raison.

                        

                              La scène d'agonie la plus longue et la plus pénible du monde. Enjoy !