Il parait que c'est Halloween, les enfants déguisés vont faire du porte à porte pour racketter les honnêtes gens, les pieux vont se signer en espérant que cette fête profane passe, et surtout, les jolies filles vont se présenter aux soirées déguisées grimées en sorcières court-vêtues, ou en princesses court-vêtues, ou en french maid court-vêtues... Et du coup, moi je me trouve bien marri. Bah ouais, faut que je participe à l'ambiance générale tout de même. Du coup, j'ai décidé de vous parler de jeu vidéo bien Halloweenien : MediEvil !

                                                      

Gallowmere, royaume ressemblant à une Angleterre médiévale est une terre de magie et de légendes. Ces légendes se sont forgées grâce aux héros qui ont contribué à écrire l'histoire du royaume. Il en est un notamment qui est respecté, peut-être à tort. C'est le Capitaine Daniel Fortesque. Non pas que le bougre manque de courage ou de bravoure, non...Par contre il manque de chance. Lorsque Zarok, le vil sorcier décide d'envahir le royaume, les forces de défense de Gallowmere, emmenées par Sir Daniel se dressent avec courage. Et d'ailleurs, elles sortent auréolées de succès. Et ce, malgré la perte de son capitaine, le pauvre Daniel ayant succombé au cours de la première charge d'une flèche dans l'œil, sans avoir pu faire ses preuves. Un siècle plus tard, Zarok prépara sa revanche. Lançant un sort sur Gallowmere, il rendit par sa néfaste magie les habitants fous et réveilla les morts. L'ombre menaçait de nouveau le paisible royaume. Mais le destin est farceur, car de tous les revenants, il y en avait un particulièrement qui vit là l'opportunité d'avoir une seconde chance : vous l'aurez compris, ce revenant c'est Sir Daniel Fortesque lui-même.

                  

                                                            Alors, il est pas beau notre héros ?

Développé par les studios SCE Cambridge de Sony, MediEvil est un jeu d'action aventure qui sortit en 1998 sur PlayStation. Dans la carcasse squelettique de Dan Fortesque, le joueur devait se frayer un chemin à travers les niveaux en dépeçant les zombies et autres abominations qui se dressaient sur son chemin, afin de mettre un terme au sort de Zarok. Le jeu était caractérisé par son ambiance visuelle et musicale évoquant immanquablement l'univers de Tim Burton. Citrouilles, humour noir bon-enfant et musiques évoquant Danny Elfman sont au rendez-vous de ce conte d'halloween médiéval.

 

                Gallowmere (renommée Potencie dans la réédition PSP) est un joli endroit pour les vacances, non ?

Graphiquement, le jeu était au top lors de sa sortie. Les environnements variés allant du cimetière hanté par des zombies à un village peuplé de gens complètement fous et dangereux (qu'il ne fallait surtout pas estourbir) en passant par des souterrains étaient forts jolis. Bien sûr les limitations de l'époque faisaient qu'on ne pouvait échapper à du clipping et à des textures antédiluviennes, mais néanmoins cela reste propre et aujourd'hui, le jeu a encore un joli cachet, preuve qu'une bonne direction artistique peut préserver un jeu des ravages du temps. Cependant, on ne pouvait échapper à quelques défauts symptomatiques des jeux de l'époque : à savoir une caméra irritante et des chargements longuets. 

                 

                                       Ah ! Tu crois qu'on t'a pas reconnu, Geneviève de Fontenay ? 

Bien que le thème principal du jeu soit la mort, le scénario n'est pas dénué d'humour pince-sans-rire plutôt bien amené. Que ce soit lors de dialogues plutôt bien écrits (et dans lesquels le pauvre Dan en prend vraiment pour son grade) et bien doublés en vf ou par le biais de certaines idées. Par exemple, si l'arme principale de Dan est son épée, vous pouvez tout aussi bien choisir de savater vos adversaires avec votre bras...que vous aurez arraché...pour moi c'est juste la meilleure arme de l'histoire du jeu vidéo. 

  

                                                        L'intro du jeu était de fort belle facture.

Le gameplay était très classique, se rapprochant énormément du beat'em all. En gros, vous arpentiez les niveaux en cherchant telle ou telle clé pour ouvrir les passages tout en massacrant des hordes de zombies sur votre passage. Chaque ennemi expédié remplit un Calice que vous pourrez récupérer une fois le niveau nettoyé. Celui-ci vous permettait d'entrer dans le panthéon des héros, sorte de Valhalla où se trouvent les statues des plus valeureux combattants de Gallowmere qui vous récompenseront d'une arme à chaque niveau brillamment accompli.

                                          

                                       Tel un certain Link, Dan avait aussi une attaque tournoyante à charger...

Avec son ambiance enchanteresse et loufoque, MediEvil a fait partie de ces jeux qui ont rendu la PlayStation si sympathique. Daniel Fortesque rempilera pour un deuxième épisode qui verra le jour deux ans plus tard. Ce sera la dernière aventure de Sir Daniel Fortesque. En 2005 sort sur PSP une réédition du premier volet, MediEvil resurrection qui propose de nouveaux lieux et de nouveaux personnages. Mais hormis ce remake, plus personne n'a vu se mouvoir le cadavre squelettique de Daniel Fortesque. Est-ce que le pauvre fut-il jugé trop peu charismatique par les joueurs ? (ce n'est pas mon cas, car quoi de plus classe que de jouer un cadavre borgne ?) je préfère me dire que le bon Daniel a finalement retrouvé sa place de Héros et qu'il festoie joyeusement. RIP Daniel Fortesque...et qui sait, peut-être qu'un jour, nous verrons de nouveau sa sale tête dénuée de mâchoire inférieure sur nos consoles rutilantes...

                         

     La musique est largement inspirée des morceaux de Danny Elfman, avec ses airs morbides féériques et envoûtants