Je n'ai joué qu'à peu de Zelda. Je suis donc bien mal placé pour en parler avec autant de passion qu'un réel amateur de la série. Ceux sur lesquels j'ai pu poser mes pattes m'ont laissé pourtant une excellente impression. Faut dire aussi que c'est pas étonnant car c'étaient des monuments : Zelda The Windwaker, Ocarina of Time, A link to the past et celui qui nous intéresse aujourd'hui : Link's awakening. Quand je pense Gameboy, je pense à ce titre (alors qu'un être humain normalement constitué pense à Tetris). C'est le jeu qui m'a suivi, lors de sa sortie en 1993, mais aussi lors de sa réédition sur Gameboy Color, en 1998.  

                                                 

Zelda no Densetsu: yume o miru shima (merci Wikipedia) comme on l'appelle au Japon, conte les aventures de Link, héros emblématique de la série, qui, alors qu'il naviguait à bord d'un frêle esquif (probablement pour rejoindre l'île de Koridaï) est surpris par une tempête. Il échoue sur les plages sableuses de l'île de Cocolint, endroit mystérieux qui n'apparaît sur aucune carte et qui a la particularité d'avoir au sommet de son point culminant un Œuf géant. Recueilli par Marine, sosie de la princesse Zelda, Link va chercher par tous les moyens à retourner à Hyrule. Il est guidé par un étrange hibou qui lui explique que la seule façon de quitter l'île est de réveiller le Poisson Rêve en jouant de huit instruments de musique disséminés à travers l'île dans des donjons infestés de sales bêtes. 

                                                    

                        Vous allez devoir en botter des fesses, pour réveiller cette feignasse de Poisson-rêve.

                                           

                                 Tout le monde a réussi à voler le marchand, et tout le monde l'a regretté...

La première chose qui frappe quand on joue à Zelda LA, c'est l'aspect graphique du jeu. Aujourd'hui encore, le jeu affiche de sympathiques sprites très lisibles et agréables à l'œil. Bien sûr le jeu a vieilli, mais sacrément bien. Que ce soit l'opus original ou les rééditions, la magie opère toujours. Je me souviens de mon choc quand, jeune chiard pénible que j'étais, mes yeux émerveillés se régalaient de la fameuse scène d'introduction...Le jeu affichait des décors vus de dessus dans lesquels on dirigeait notre petit gaillard. Parfois, certains écrans adoptaient une vue de profil, afin de nous laisser le loisir de piétiner quelques goombas échappés de l'univers d'un célèbre plombier.

                           

                                       Will Wright ressemble un peu à Woody Allen dans le jeu

Les mécaniques de jeu étaient ma foi fort classiques, c'était du Zelda pur jus, avec des énigmes et une progression rappelant les contes dans lesquels le héros doit trouver un tel objet pour le rapporter à un autre gars qui le troquera contre un bidule qu'il utilisera sur un obstacle. On enchaîne les donjons, les affrontements et les multiples quêtes jusqu'à atteindre l'objectif final. On retrouve aussi les quarts de cœur et la quête pour retrouver l'épée ultime qui tire des projectiles tant que notre santé est au max. Notons que la réédition Gameboy Color offrait un donjon supplémentaire qui n'était accessible que lorsqu'on possédait ladite console (les énigmes étant basées sur la couleur)

                          

                                                                     L'intro était vraiment géniale. 

Les habitués de la saga ne seront pas dépaysés en ce qui concerne le gameplay. MAIS ! (Vous avez vu ce « mais » dramatique ?) quelque chose est différent dans ce Zelda. Un truc avec l'univers. Aucun des personnages récurrents n'apparaît, n'espérez donc pas voir débouler la princesse Zelda ni le vil Ganon (officiellement je veux dire). On trouve dans ce Zelda quelques références à Mario, avec les Goombas, un Yoshi, ou même une lettre de Peach. Will Wright, créateur de Sim City fait même un cameo. Le joueur assidu de Zelda se retrouve alors un peu désorienté dans ce monde qu'il maîtrise, mais ne reconnaît pas. L'ambiance du jeu est aussi un brin plus mélancolique que dans les autres (enfin ceux que j'ai pu tester je veux dire). Le thème principal, la Ballade du Poisson-rêve est une petite mélodie un peu tristounette, et il se dégage du jeu une nostalgie assez intrigante. Je me souviens notamment d'une quête dans laquelle on est hanté par un fantôme qu'il faut ramener dans la maison qu'il occupait de son vivant. Dans une scène assez touchante, on le voit alors se remémorer de bons souvenirs avant de disparaître. De plus, que dire de la fin, qui, si elle ne va pas jusqu'à tirer les larmes, laisse malgré tout un petit goût amer. Attention ceci dit, n'allez pas croire que le titre est déprimant. On retrouve toujours l'humour bon enfant made in Nintendo. 

 

         Voici la sympathique île de Cocolint que le brave Link devra arpenter de long en large pour s'en échapper...

The Legend of Zelda Link's awakening est probablement l'un des meilleurs jeux gameboy et un titre très estimé des fans de la série. Son ambiance, sa beauté et sa richesse font qu'il s'est taillé une bonne place dans le cœur de ceux qui ont pu s'essayer à ce titre, et dans mes souvenirs de gamer. 

                       

                            La Ballade du Poisson-Rêve reste l'une de mes mélodies préférées de toute la série