Avant toute chose, je voulais avant tout remercier Kaminos et snake_in_a_box sans qui je ne me serait jamais arrêté sur cet anime. Je ne suis absolument pas fan des magical girl. Ce genre me tape sur les nerfs. J'ai pourtant essayé Card Captor Sakura, mais j'avais envie de l'étriper (alors que Sakura est un perso appréciable dans Tsubasa reserVOIR Chronicle). Et Sailor Moon, à l'âge que j'avais quand ça passait à la télé, c'était juste trop la honte. Quand à Tokyo Mew Mew, Magical DoRéMi et autres, ce n'est même pas la peine d'y penser. Oui, jusque là, je considérais que les magical girls c'était bon pour les filles, et les lolicons (l'hôpital qui se fout de la charité quand on sait que je suis un Brony). Pourtant, en me baladant sur gameblog et en lisant les avis et liens postés par les deux bonshommes que j'ai cité plus haut, j'ai eu envie de me pencher sur Puella Magi Madoka Magica. Et j'ai vraiment bien fait.

                                                       

 

Des parents aimants, des amies fidèles, Madoka Kaname, collégienne de quatorze ans tout à fait banale, semble avoir pour elle tout ce dont peut avoir besoin une jeune fille de son âge. Gentille et un peu timide, elle aimerait se sentir plus utile, mais globalement, elle reste une fille sans problèmes particuliers. Sa vie bascule le jour où arrive dans sa classe une nouvelle élève, Homura Akemi, jeune fille mystérieuse et froide dont Madoka a rêvé la veille. La nouvelle la met en garde, lui conseillant de ne pas chercher à changer sa vie. Un soir, la collégienne et son amie Sayaka sauvent une petite créature kawaï sorte de mix entre un lapin et un chat (soit deux des créatures les plus malfaisantes de notre univers) des griffes d'Homura. La créature , Kyubey, leur offre la chance de se voir exaucer un vœu si elles acceptent de devenir des Puella Magi (Mahô Shojô) et de combattre les dangereuses sorcières (Majô). Grisées par l'envie de servir la justice les deux jeunes filles devront faire un choix : accepteront-elle un destin tissé de combats pour se voir réaliser leur vœux ? 

                                                                       

                                                                        Tu as du beaucoup souffrir...

                                                                     

                                                                                 Vous aussi :(

                                                                      

                                            Comment ai-je pu être aussi aveugle toutes ces années durant ?

                                         

                                                                    Toi va au diable ! Suppôt de Satan ! 

Les trois premiers épisodes de la série issue des studios Shaft et scénarisée par Gen Urobuchi, restent toujours dans les canons habituels des animes magical girl. Pouvoirs magiques, transformations, ennemis au pattern récurrents, gâteaux à la fraise et compagnon tout mignon sont légion. D'ailleurs l'opening lui-même semble ne pas déroger à la charte du genre, avec sa J-pop acidulée et son imagerie shojô. Pourtant, dès la fin du troisième épisode et à partir de celui-ci, la série opère un changement radical. Nous ne sommes pas devant une simple histoire de justicières lambda. Nous sommes devant un vrai drame humain, une réflexion sur les Magical Girls, des petites filles qui portent sur leur frêles épaules la charge de protéger l'humanité : des responsabilités d'adultes pour des filles qui ne sont encore que des enfants. Car quand on y pense, dans les mangas, les héros sont incroyablement jeunes et pourtant toujours confrontés à des situations affreuses. Naruto et ses potes n'ont que douze ans, pourtant on les envoie faire des combats à mort, les héros de St Seya sont âgés de 13 ans, et il en va de même pour les héroïnes de Magical Girl. Puella Magi Madoka Magica lève le voile sur ces personnages, un peu comme si on regardait ce qui se passait en coulisses, montrant leurs doutes, leurs peurs, leurs angoisses. Un nouveau regard sur ces personnages aux couleurs criardes.

 

    Le casting au complet. Ne vous fiez pas au apparences, ces personnages sont extrêmement bien travaillés. 

                                                                   On passe bien vite de ça...

                                                                                         ...à ça.

Le scénario, bien que banal en apparence cache une complexité réelle, notamment en ce qui concerne la psychologie des personnages, extrêmement travaillée. Ceux-ci sont crédibles, et vraiment bien écrits. Les héroïnes évoluent et on le voit, on en souffre. Si elles sont introduites en respectant les archétypes de personnages d'anime (la nouvelle froide mais qui excelle en tout, la tête brûlée insensible, la fille joviale et altruiste éprise de justice...) elles ont l'intelligence de s'extirper de leur condition de façon vraiment touchante et poignante. Le tout est servi par des doubleuses qui font montre d'un talent d'acteur troublant. Point de cris stridents, ou de surjeu comme on peut en trouver dans l'animation japonaise traditionnelle : les seiyu doublent juste et jouent bien. Avec des personnages bien écrits et bien doublés, on ne peut que se sentir proche de ces héroïnes. Moi qui pensais avoir été soufflé par le personnage de Kamina dans Gurren Lagann, j'avoue avoir été bluffé par le casting de Puella Magi Madoka Magica.                                                                           

               Voici Charlotte, une des sorcières qu'affrontent les héroïnes. Croyez-moi, celle-ci est mémorable.


                                  La direction artistique oscille entre le kawaï desu et le franchement glauque.

Graphiquement, les studios Shaft ont fait des prouesses. Non seulement l'animation est d'une fluidité agréable, mais en plus c'est d'une beauté presque outrageuse. L'intrigue se passe dans deux plans : le « monde réel » proche du notre et le plan des sorcières qui sont des espaces clos dans lesquels se retranchent les sorcières. Si le premier plan est classique, les mondes de sorcières sont une vraie claque graphique permanente. Dérangeants, semblant être sortis de l'esprit d'Edvard Munch ou de Salvadore Dali, ces mondes sont des patchworks de plusieurs éléments installés dans une ambiance sombre et oppressante, faisant de chaque plan un tableau animé. Le contraste avec le monde du quotidien est saisissant, et le malaise instauré par ces séquences est constant. Le design des sorcières n'est pas en reste. Muettes et menaçantes, elles sont d'autant plus effrayantes quand on en apprend plus sur elles.

 

                                            Un autre exemple de la dualité graphique de la série.

L'OST est signée par la très talentueuse Yuki Kajiura. On reconnaît sa patte instantanément, avec ses mélodies mystiques qui mêlent violons et synthés ainsi que chœurs psalmodiant des textes dans une langue inconnue. Les thèmes musicaux des personnages sont vraiment envoûtants, mélancoliques, voir même d'une tristesse profonde. L'ending, interprété par le groupe Kalafina, fondé par la compositrice synthétise parfaitement l'ambiance musicale de la série : sombre, mais d'une beauté envoûtante.

                      

       Le thème de Sayaka est l'un des plus beaux et il prend encore plus son ampleur quand on connaît le personnage.

                      

                                                   Le thème de Homura parle pour lui-même.

                     

                                L'ending retranscrit bien plus l'ambiance de l'anime que l'opening.

Puella Magi Madoka Magica est comme vous aurez pu vous en rendre compte à la lecture de mon article, mon coup de cœur. Rarement une série ne m'avait autant charmé. Triste, sombre, voir même cruelle, la série est aussi une jolie histoire d'amitié pure, libérée de toute la « niaiserie » que l'on peut trouver dans de nombreuses autres productions dans lesquelles il suffit de se lever en souriant à l'ennemi et hurlant qu'on protègera ses nakamas. Dans Puella Magi Madoka Magica, ce n'est pas suffisant. Les bonnes actions ne sont pas toujours récompensées, et sont parfois même punies. C'est dur, certes, mais c'est beau.

 

                Le premier combat contre une sorcière. Vous pouvez y aller, le niveau de spoil est très bas... 

Ah ouais...il est pas super joyeux ce post. Du coup pour détendre l'atmosphère je vais vous raconter une blague nulle. Veuillez la recevoir dans votre cœur : Que dit Simon Belmont quand il arrive devant Dracula dans Castlevania ? Ca fouette ici !...

 

 

 

 

 

Pardon.