Enième production issue de l'univers Marvel (même si cette dernière n'a pas vocation, pour l'heure du moins, à intégrer le MCU), blockbuster estival sorti au coeur de l'été en pleine transhumance entre juilletistes et aoutiens, tournage chaotique, autant dire que les premiers signaux envoyés n'incitaient pas à un optimisme béat quant à la qualité de ce nouveau reboot. A contrario, lorsque les Cassandre se font entendre et hurlent avec les loups, il arrive parfois que nous soyons agréablement surpris. Alors, que faut-il retenir des tribulations de notre quatuor?

Ce qui saute aux yeux en premier lieu, c'est la manière dont Josh Trank s'est inspiré de Chronicle, son précédent film. Exposé à une substance inconnue lors d'un voyage transdimensionnel, un groupe de jeunes gens héritent de super-pouvoirs qu'ils vont devoir apprendre à maîtriser. La plupart vont embrasser la voie du héros, alors que l'un d'entre eux prendra un chemin de traverse jusqu'à ce que leurs routes finissent par se croiser à nouveau, donnant lieu à l'inévitable confrontation.

A mon sens, une des grandes réussites de Chronicles était le développement de la psyché en montrant comment il allait irrémédiablement influencer l'alignement (le bien ou le mal) des différents protagonistes. Ici, il reste très superficiel: Reed Richards (Mr Fantastic) est un gentil nerd supporté, depuis sa tendre enfance, dans ses expérimentations par Ben Grimm (La Chose) dont on devine que l'intérêt pour les sciences est davantage un moyen de combler la relative vacuité de son existence, que le fruit d'une réelle passion ou encore d'un don inné... Présenté ainsi, vous pourriez avoir toutes les peines du monde à comprendre comment cette amitié a pu naître: malheureusement ce qui nous en dit le film ne nous incite pas à y croire davantage. Dire que le traitement de la fratrie Sue (La Femme Invisible)/Johnny Storm (La Torche) n'est pas meilleur relève de la litote. Pourtant le choix, largement commenté au gré de débats incendiaires sur les réseaux sociaux, d'un acteur afro-américain pour incarner la Torche aurait dû inciter à plus d'audace. Or plutôt que de sortir des sentiers battus et d'exploiter cette infidélité faite à la bande dessinée, on ressent le besoin de nous expliquer par le biais d'un échange pataud ce que tout le monde avait sans doute déjà compris... Décrit comme marginal, rebelle et gentiment gothique sur les bords, la caractérisation du méchant, est, elle, expédiée en cinq minutes. Pour ne rien arranger, le costume de ce dernier est affreux (imaginez l'homme au masque de fer sur lequel on aurait vomi de la kryptonite.)...

Critique que l'on peut malheureusement étendre aux effets spéciaux et la mise en scène dans leur ensemble, qui de facto, ne contribuent pas à dynamiser une narration molle. 

Chose informe et infâme, ces quatre-là méritent donc bien de se faire descendre en flamme... L'invisibilité est encore la capacité surhumaine qui leur siérait le mieux car de fantastique, ils n'ont guère que le nom.